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BOSTON, Massachusetts – Il semblerait que les Bruins de Boston aient frappé ce qu’on appelle un mur.

Il y a, bien sûr, la vive opposition offerte par les Panthers de la Floride. Mais il y a fort probablement aussi beaucoup de fatigue, autant physique qu’émotionnelle. La troupe de Jim Montgomery n’est tout simplement pas l’ombre d’elle-même depuis deux matchs.

Celui de vendredi, qui promettait d’être une véritable guerre de tranchées, s’est plutôt avéré la pire sortie de la formation bostonienne ce printemps. Elle s’est soldée par une défaite de 6-2 et une domination quasi complète des visiteurs, qui possèdent désormais une avance de 2-1 dans la série.

Ah, et il faut aussi noter l’absence du capitaine Brad Marchand en troisième période en raison d’une blessure au haut du corps. Une soirée on ne peut plus catastrophique, donc.

« Nous devons être meilleurs, a résumé l’entraîneur-chef Jim Montgomery. Je dois donner un meilleur plan de match aux joueurs. Les Panthers ont été bien meilleurs que nous. Je peux arriver avec un meilleur plan. »

Quand un pilote prend le blâme pour un manque d’exécution significatif et une équipe qui est sortie complètement à plat, c’est signe qu’il veut éviter de jeter ses joueurs sous les roues de l’autobus. La réalité, c’est que le sentiment d’urgence s’est complètement évaporé chez les Bruins.

La baisse du niveau d’émotion est palpable. Et le manque d’énergie aussi.

Ç’aura pris un appel controversé de l’arbitre à l’endroit de Jakub Lauko, et un but des Panthers sur le jeu de puissance subséquent, pour qu’ils montrent finalement signe de vie. Il restait alors moins de 18 minutes à faire au cadran. Trop peu, trop tard.

« Je ne peux pas l’expliquer, a répondu Montgomery quand on lui a demandé pourquoi ses hommes ont mis autant de temps avant de se mettre en marche. Tout ce que je sais, c’est qu’on n’a pas été assez bons. »

Soulevés par la frustration palpable de la foule du TD Garden, qui a inondé la patinoire de débris, les Bruins ont tenté une remontée tardive. Lauko et Jake DeBrusk ont touché la cible deux fois en 3:30 pour réduire l’écart à 4-2 avec 11:29 à faire à la rencontre.

Tout le temps perdu dans les deux premières périodes aura cependant fait la différence.

« Notre effort et notre exécution doivent être meilleurs, a observé DeBrusk. Ils forment une très bonne équipe de l’autre côté, et nous avons vu ce qu’ils peuvent faire quand nous levons le pied. Je ne crois pas que nous avons été à notre mieux dans cette série, et eux non plus. »

On pourrait débattre longuement du dernier aspect de la réponse de l’attaquant des Bruins. Les Panthers viennent d’inscrire 12 buts en deux matchs – le même total atteint par les Maple Leafs de Toronto en sept rencontres au premier tour – et leur jeu de puissance fonctionne à plein régime.

La troupe de Paul Maurice a marqué quatre buts en six occasions en avantage numérique, vendredi. Elle a aussi muselé le jeu de puissance des Bruins en deux déploiements, dont un très important alors qu’elle ne menait que par deux buts, quelques instants après les deux réussites des locaux en troisième.

Tout est de nouveau sous contrôle chez l’adversaire après un début de série plutôt difficile.

Pénalité coûteuse

Le réveil des Bruins aurait quand même pu avoir lieu en deuxième période. C’était plutôt un soubresaut.

Après avoir été limités à seulement quatre tirs en un peu plus de 28 minutes de jeu, ils ont « explosé » avec une avalanche de trois lancers en 55 secondes. La foule du TD Garden, muette jusque-là, s’animait et on sentait que quelque chose se tramait. Ce n’était encore que 1-0 à ce moment. Tout était possible, malgré tout.

C’est alors que Mason Lohrei a écopé d’une double mineure pour bâton élevé, ouvrant la porte aux Panthers qui n’en demandaient pas tant. Deux minutes 37 secondes plus tard, c’était 3-0 pour la Floride.

Vladimir Tarasenko et Carter Verhaeghe ont porté un dur coup aux Bruins en faisant mouche sur cet important jeu de puissance. Evan Rodrigues, deux fois, Brandon Montour et Sam Reinhart, dans un filet désert, ont été les autres marqueurs des visiteurs, qui ont ajouté deux buts dans les deux dernières minutes.

FLA@BOS: Tarasenko, là où grand-maman cache les biscuits

« On doit assurément être meilleurs devant notre filet, spécialement moi, a dit le défenseur Brandon Carlo. On a éprouvé des problèmes en désavantage numérique. Ils ont établi le jeu dans notre zone et nous n’avons pas trouvé le moyen de dégager. On regardera la vidéo et on apprendra. »

Même avec toute la volonté du monde, il faut se demander si les Bruins ont l’énergie nécessaire pour riposter et niveler les chances dans la série. Ils viennent de disputer un sixième match en 11 soirs, et la rondelle tombera à nouveau dans moins de 48 heures.

Montgomery avait indiqué que son équipe n’avait « pas de jus » lors du deuxième match, une autre défaite sans équivoque de 6-1. Elle n’en avait pas bien plus, vendredi. En aura-t-elle dimanche, potentiellement sans Brad Marchand? On peut en douter.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 11:42

C’est le temps de jeu qui s’est écoulé entre deux lancers des Bruins en fin de première période, et en début de deuxième. Boston n’a dirigé que 16 tirs vers Sergei Bobrovsky pour un deuxième match de suite.

Ç’a chauffé

Avec toute l’expérience acquise dans leur parcours vers la finale de la Coupe Stanley, l’an dernier, les Panthers auraient probablement pu mieux gérer la tempête en troisième.

Or, après les deux buts des Bruins, Niko Mikkola leur a ouvert la porte encore davantage en étant chassé pour obstruction. Avec les partisans debout tout le long du jeu de puissance, les locaux ont cogné à la porte en décochant quatre tirs dangereux sur la cage de Bobrovsky.

Ce dernier s’est toutefois dressé pour éviter que les Bruins s’approchent à un seul but. Le dénouement aurait pu être bien différent si Bob avait cédé à ce moment.

Swayman ou Ullmark?

Il n’y a pas si longtemps, on pensait que ce dilemme avait été relégué aux oubliettes pour de bon. Le voilà toutefois de retour après que Jeremy Swayman eut encore été malmené.

Le gardien de 25 ans a cédé cinq fois sur 32 lancers et ne semble pas en mesure de trouver les réponses au défi que posent les Panthers. L’aura intimidante dont il profitait contre les Leafs semble complètement disparue – tout comme l’efficacité de sa brigade défensive.

Swayman a obtenu huit départs de suite pour la première fois de la saison, et il montre lui aussi des signes de fatigue. Ullmark a maintenu une fiche de 3-0, une moyenne de buts alloués de 1,62 et un taux d’efficacité de ,947 contre les Panthers en saison.

Il serait peut-être temps de lui donner la chance de reprendre le filet.

Un caractère fou

Inséré dans la formation des Bruins pour la première fois depuis le deuxième match de la série face aux Leafs, Lauko a été une sorte de bougie d’allumage pour les siens.

Visiblement frustré de la nature de la punition dont il a écopé en troisième, il s’est fait justice lui-même en inscrivant le premier but de sa carrière en séries quelques minutes plus tard. Il a laissé sortir tous ses mauvais chakras dans sa célébration, mais il en avait encore un peu lors de son point de presse.

« Je ne sais pas si j’aurais pu faire les choses différemment sur la pénalité, a-t-il plaidé. J’ai l’impression que le défenseur me retenait. Je me demande comment j’aurais pu éviter le gardien. C’est le genre de chose difficile à accepter, mais ça fait partie du jeu. Il faut apprendre à surmonter ça. »