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Ce qui se passe devant le filet des Penguins de Pittsburgh, alors que Tristan Jarry semble s'être emparé de la pole au détriment de Matt Murray, peut sembler surprenant en apparence puisque ce n'est pas tous les jours qu'on voit un jeune gardien, champion de la Coupe Stanley, passer son temps au bout du banc.

Mais dans le contexte actuel, la décision de l'entraîneur Mike Sullivan est tout à fait logique.
Ce n'est pas la première fois que j'en fais mention : dans la LNH d'aujourd'hui et avec la vague historique de congédiement d'entraîneurs - certains pour des raisons qui dépassent le rendement des troupes - les équipes sont condamnées à gagner.
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Les 31 pilotes ressentent fort bien la pression de gagner et de tirer le meilleur de l'équipe qu'ils ont devant eux chaque match. Sullivan n'est pas différent des autres, et avec toutes les blessures qui affligent les Penguins, il opte pour le gardien qui lui permet de gagner.
C'est pourquoi il a confié le filet à Jarry lors de sept des 11 dernières rencontres de l'équipe. Le jeune gardien de 24 ans le lui a bien rendu en conservant une fiche de 6-2-0, une moyenne de buts alloués de 1,62 et un taux d'efficacité de ,943 au cours de cette séquence.
Au passage, il a signé trois blanchissages à ses quatre dernières sorties. On a déjà vu pire!

Au niveau de la confiance en ses moyens, Jarry pourrait difficilement demander mieux. Dans une séquence comme celle-là, tu as l'impression que la rondelle te frappe peu importe la situation et que le jeu se déroule au ralenti. Ses succès facilitent grandement les décisions que Sullivan doit prendre pour assurer les succès à court terme de son équipe.
De toute façon, à l'ère du plafond salarial, les organisations se frottent les mains chaque fois qu'un jeune joueur - à n'importe quelle position - fait le travail et force la main de l'entraîneur. Attention, je ne suis pas en train de dire que Jarry est meilleur que Murray et qu'il va lui ravir sa place, mais c'est certain que les Penguins ne s'en plaignent pas pour le moment.
Je suis même prêt à avancer que Murray va reprendre son poste tôt ou tard, et ce sera exactement pour la même raison que j'ai évoquée plus haut : les équipes sont condamnées à gagner. Il suffit que Jarry connaisse une baisse de régime et que Murray saisisse l'occasion de briller en relève pour que le passage du témoin se fasse encore une fois. Il n'aura toutefois pas quatre chances de le faire, il doit se tenir prêt.
Ce n'est pas la première fois qu'on voit une situation similaire depuis le début de la saison. On se souviendra que Braden Holtby et Frederik Andersen, notamment, en ont arraché lors des premiers matchs avant de se replacer. Murray est en purgatoire, mais il a assez d'expérience dans la LNH pour se sortir de cette mauvaise séquence.
La compétition interne deviendra intéressante, et je suis plutôt bien placé pour savoir que Jarry ne lâchera pas le morceau de sitôt. Il n'a pas le plus beau style et ses déplacements ne sont pas toujours élégants, mais je peux vous assurer que c'est tout un compétiteur.

J'ai (malheureusement) croisé son chemin en 2011 alors que j'étais entraîneur des gardiens d'Équipe Québec au Jeux du Canada. Nous avions affronté son équipe, la Colombie-Britannique, en finale et il avait été vraiment très bon. Il avait fini par nous voler la médaille d'or!
C'est un gardien qui a connu du succès à tous les niveaux - il a remporté le titre de la Ligue de l'Ouest (WHL) à deux reprises en plus de soulever la Coupe Memorial - et c'en dit beaucoup sur un gardien.
Un gardien québécois avec ÉCJ
Pour la première fois depuis Zachary Fucale en 2015, Équipe Canada junior comptera un gardien québécois dans ses rangs puisque Olivier Rodrigue a obtenu la confirmation qu'il participerait au prochain Championnat mondial junior, jeudi.
On ne sait pas encore s'il sera no 1, mais je crois que le Canada est en voiture avec lui, Nico Daws et Joel Hofer devant le filet.
Rodrigue est un gardien très solide techniquement et aussi très méthodique, mais surtout un portier qui a connu du succès sur la scène internationale à tous les niveaux avec son groupe d'âge. Ce n'est pas pour rien que Hockey Canada lui a confié le filet aux Jeux olympiques de la jeunesse, au Défi mondial des moins de 17 ans, à la Coupe Hlinka-Gretzky et au Championnat mondial des moins de 18 ans.