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Chaque semaine, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey (LAH). Comme il suit le club-école des Canadiens de Montréal sur une base quotidienne, il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde, ainsi que la progression des nombreux Québécois qui évoluent dans cette ligue.

Keith Kinkaid ne s'attendait pas à une telle tournure des événements. En acceptant de signer un contrat d'une saison et 1,75 million $ avec les Canadiens de Montréal le 1er juillet dernier, le gardien de but âgé de 30 ans s'attendait à obtenir le rôle d'adjoint de Carey Price pour toute la saison et ainsi relancer sa carrière. Un début de saison plutôt ordinaire, comme on le sait, l'a forcé à retourner dans la Ligue américaine pour retrouver sa confiance et espérer revenir dans la grosse ligue. Ses premiers pas chez le Rocket de Laval ont été assez mouvementés. On vous raconte.
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Il fallait d'abord respecter la procédure obligatoire pour une rétrogradation dans la Ligue américaine. Le ballottage est un passage obligé pour chaque joueur possédant une certaine expérience professionnelle. Non réclamé par les 30 autres formations de la LNH, Kinkaid s'est donc retrouvé à Laval mercredi dernier pour agir à titre d'auxiliaire de Charlie Lindgren face aux Monsters de Cleveland.
« Nous ne changerons rien à notre routine, disait Joël Bouchard, mardi. C'est au tour de Charlie (de garder les buts) et Keith obtiendra son premier départ à Syracuse, vendredi. C'est comme ça, la Ligue américaine. On a besoin de nos deux gardiens de but et il sera certainement plus occupé ici qu'il ne l'était à Montréal comme second de Carey Price. »
Après une victoire chèrement acquise de 3-2 et une bonne performance de 26 arrêts de Lindgren, le Rocket a pris le chemin de Syracuse, le lendemain. Et disons que ce fut une entrée cauchemardesque pour Kinkaid. Battu dès la 19e seconde du match sur une séquence à deux contre un, le gardien n'a jamais été capable de freiner l'hémorragie. Après 20 minutes de jeu, c'était déjà 4-0 pour le Crunch, une période où le Rocket a très mal paru défensivement et où le gardien semblait avoir beaucoup de difficultés à voir les rondelles. Le Rocket ne s'en est jamais remis avec comme résultat un cinglant revers de 5-2.
Questionné sur le rendement de son gardien de but, Joël Bouchard a habilement dévié la question sur la performance de l'ensemble de son équipe.
« Ce n'était pas évident pour tout le monde, a laissé entendre l'entraîneur après un moment d'hésitation. Il n'a pas joué beaucoup dans les derniers mois et il arrive dans un match où la première période n'est pas à la hauteur de ce qu'on est capable de faire. On a vu le meilleur et le pire de notre équipe. On est en dents de scie dernièrement. »
Le lendemain à Springfield, c'était de nouveau au tour de Lindgren de garder les buts dans un deuxième match en autant de soirs. Dès la première séquence du match, le gardien du Rocket a été secoué par un contact involontaire avec son coéquipier Joe Cox. Lindgren a tenu à demeurer dans le match, mais après le but de son ancien coéquipier Daniel Audette, il a été préférable de le retirer du match à la demande de son entraîneur. Kinkaid a été lancé dans la mêlée, à froid.
On dit souvent que les gardiens doivent être prêts à toute éventualité, dont celle de venir en relève à un coéquipier blessé. C'est ce que Kinkaid a fait, tant bien que mal. Encore une fois, le vétéran portier a paru chancelant à quelques occasions, mais il s'est bien battu en troisième période, permettant à son équipe de croire en la victoire. Le Rocket a accompli toute une remontée en marquant trois buts sans réplique dans une victoire de 4-3. C'est un gardien soulagé et un peu surpris qu'on a rencontré dans le vestiaire après sa première victoire dans la Ligue américaine depuis décembre 2014.
« Je suis rentré dans le match sans trop d'attentes après une situation dommage pour Charlie. Je voulais tout simplement construire sur le match de la veille et essayer de faire mieux. Je me sentais bien en troisième. En fait, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi à l'aise sur la glace. Le fait d'entrer dans le match sans avoir à trop penser m'a sûrement aidé », a expliqué Kinkaid.

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La situation des gardiens de but de l'organisation demeure nébuleuse pour l'instant. Cayden Primeau pourrait obtenir un deuxième départ à Montréal cette semaine, mais il est possible qu'un autre mouvement de personnel puisse se produire. À Kinkaid de se tenir prêt, au cas où…
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Riley Barber était le candidat le plus susceptible d'être rappelé chez les Canadiens cette semaine. Depuis qu'il s'est remis d'une blessure au haut du corps à la fin octobre, l'attaquant américain était littéralement en feu avec 15 points à ses 12 derniers matchs.
L'ailier droit a avoué récemment avoir eu besoin d'une certaine période d'ajustement à son nouvel environnement, lui qui a évolué pendant quatre saisons complètes chez les Bears de Hershey, le club-école des Capitals de Washington.
L'unité de Barber placé à droite d'un trio complété par Jake Evans au centre et Ryan Poehling sur le flanc gauche a été le meilleur du Rocket au cours de la dernière semaine. En raison des rappels et des blessures, Joël Bouchard n'avait aucun ailier gauche naturel dans sa formation, samedi. C'est une réalité de la Ligue américaine, les effectifs changent constamment et les entraîneurs n'ont pas le choix de faire un peu de jonglerie!
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Une grosse semaine attend de nouveau le Rocket, mais cette fois à domicile. Les Monsters de Cleveland compléteront leur voyage dans l'est avec un dernier arrêt cette saison à Laval, mardi. Ce sera ensuite au tour des Americans de Rochester, club-école des Sabres de Buffalo, de se présenter à la Place Bell pour un programme double, vendredi et samedi. La troupe de Chris Taylor est en feu avec une seule défaite en temps réglementaire à ses 10 dernières sorties. Cette équipe n'a donné que 56 buts et trône au sommet de la Ligue américaine à ce chapitre.