C’est une fois en séries que ça se corse.
Depuis leur finale de l’Ouest de 2018, les Jets n’ont franchi le premier tour qu’une fois; ils ont été balayés par les Canadiens de Montréal au deuxième tour des séries de 2021. En 2024 et 2023, l’équipe a respectivement affiché un rendement de 52 et 46 victoires, mais chaque fois, elle a subi l’élimination d’emblée après cinq rencontres.
Lorsqu’Hellebuyck joue plus de 60 matchs en saison, il n’est plus le même en séries. Il n’a su accoter qu’une fois son taux d’efficacité de la saison, le printemps venu (,913). Il s’en est bien tiré lors du parcours des siens jusqu’en finale de l’Ouest en 2018, avec une efficacité de ,922, mais depuis deux ans, c’est pénible. En 2023, il a bloqué 88,6 % des rondelles dirigées vers lui (,886) et en 2024, 87 % (,870).
Ce n’est pas uniquement une question de gardien lorsque vient le temps d’aborder les insuccès des Jets en séries, mais les dernières années nous montrent que l’utilisation abondante d’un même portier n’est pas synonyme de succès. Ce n’est pas vrai que pour Hellebuyck.
Voilà donc un premier indice sur lequel peuvent s’appuyer les Jets s’ils ne veulent pas faire faux bond à nouveau. Car avec la saison qu’ils sont en train de connaître, les hommes de Scott Arniel font croître les attentes, qui seront plus élevées que jamais à leur endroit lorsqu’arrivera la fin avril. Ils n’auront pas droit à l’erreur.
S’ils appliquaient ma stratégie, Arniel et le reste de son personnel auraient le défi de la faire comprendre à Hellebuyck et à ses coéquipiers. Lorsque tu es un gardien, tu veux disputer le plus de matchs possible. J’en sais quelque chose, ayant vécu trois saisons de plus de 60 matchs avec les Blackhawks de Chicago. Ça doit être encore plus vrai pour Hellebuyck, qui se dirige tout droit vers le trophée Vézina pour la troisième fois de sa carrière (34-7-2, 2,06; ,925).
Avec neuf points d’avance sur les Oilers d’Edmonton (34-17-4), leurs plus proches poursuivants dans l’Ouest, les Jets ont le luxe de faire jouer Eric Comrie davantage au retour de la pause de la Confrontation des 4 nations.
S’ils décident de finir la saison avec la même répartition du travail et qu’ils subissent une autre élimination hâtive en séries, les Jets devront peut-être penser à se tourner vers un autre auxiliaire qui insufflerait une encore plus grande confiance à l’équipe que Comrie et qui serait en mesure de disputer de 30 à 35 matchs par saison.
Même lorsqu’on connaît beaucoup de succès, il y a toujours place à la réflexion lorsqu’on évolue dans une ligue aussi compétitive que la LNH. Parlez-en aux Jets.
Propos recueillis par Gabriel Duhamel, pupitreur LNH.com