draisaitl, ovechkin

Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

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Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante : Leon Draisaitl possède une bonne longueur d'avance dans la course au trophée Maurice-Richard après un peu plus d'un mois d'action avec 18 buts. Derrière lui, on retrouve tout de même huit joueurs avec au moins 11 buts, tandis qu'Auston Matthews, un éternel candidat au titre du meilleur buteur de la LNH, vient d'inscrire six buts à ses onze derniers matchs.
Donc, qui va remporter le titre du meilleur buteur à la fin de la saison selon vous?

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Pour moi, la réponse à cette question va de soi : c'est celui qui deviendra un jour le meilleur buteur de tous les temps qui va remporter le trophée Maurice-Richard cette saison, et j'ai nommé Alex Ovechkin.
Comme le disait le titre d'un article paru sur notre site il y a quelques semaines, le tsar « défie la loi du gros bon sens », alors qu'il cumule 30 points, dont 15 buts, en 19 matchs à l'âge de 36 ans. Je suis convaincu que le Russe a ce qu'il faut pour maintenir la cadence et coiffer sa compétition au fil d'arrivée, et en plus, les statistiques vont de son côté.
Depuis le début de la saison, personne n'a mitraillé le filet adverse plus souvent qu'Ovechkin (82 tirs), qui a marqué sur 18,3 pour cent de ses tirs. Ce pourcentage est un peu élevé, quand on considère que sa moyenne en carrière se situe à 12,8 pour cent, mais même si ce chiffre devait diminuer quelque peu, on ne parlerait pas d'une régression majeure dans le nombre de buts d'Ovechkin.
En revanche, les joueurs qui sont dans la course avec Ovechkin fonctionnent à un rythme difficilement soutenable. Draisaitl a touché la cible sur 31 pour cent de ses tirs, tandis que le surprenant Andrew Mangiapane (15 buts) affiche un pourcentage de tirs de plus de 30 pour cent. Même son de cloche dans le cas de Chris Kreider (13; 23,6%), de Matt Duchene (12; 22,6%) et de Troy Terry (12; 27,9%), qui traversent tous d'excellentes séquences en ce moment. La saison est longue, et je crois que la loi de la moyenne va finir par les ramener sur terre.

WSH@SJS: Ovechkin décoche un laser en A.N.

Mais laissons de côté les statistiques. Ovechkin est un vétéran qui en a vu d'autres, et j'ai l'impression que son expérience va lui permettre de mieux gérer les hauts et les bas de la saison, et de demeurer constant. S'il remporte le trophée Maurice-Richard, il deviendra le plus vieux joueur à réaliser l'exploit depuis… lui-même à l'âge de 34 ans. Mais surtout, ça voudra dire qu'il s'approche un peu plus du record de buts de Wayne Gretzky (894), et qui ne voudrait pas le voir battre cette marque?

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Je pense que pour la première fois de sa carrière, Draisaitl remportera le trophée Maurice-Richard.
Premièrement, une avance de trois buts, c'est déjà avoir un pied dans la porte par rapport à ses plus proches compétiteurs.
Toutefois, ce n'est pas cette avance qui fera la différence, mais plutôt l'entourage de Draisaitl. Avec le magicien Connor McDavid, les deux meilleurs joueurs de la LNH sont réunis. McDavid peut trouver Draisaitl à tout moment et lui permettre de marquer, en particulier en avantage numérique. Le jeu de puissance des Oilers fonctionne actuellement à un rythme de 39,6 pour cent, au premier rang de la LNH.
À cinq-contre-cinq, Ryan Nugent-Hopkins, le compagnon de trio de Draisaitl, joue comme on l'espérait quand il a été repêché en 2011. Il a amassé 19 points jusqu'à présent, dont 18 passes. On vous laisse deviner qui était le destinataire de la majorité de ces mentions d'aide.

EDM@WPG: Draisaitl marque sur réception en A.N.

Oui, Draisaitl a un très haut taux de lancer et il sera difficile de le maintenir. Oui, le pourcentage de réussite de l'avantage numérique fonctionne à un rythme presque insoutenable - les Oilers ont compilé un taux de 28,6 pour cent lors des deux saisons précédentes. Mais Draisaitl est un modèle de constance, lui qui n'a manqué que quatre matchs lors des six dernières saisons, et à 26 ans, il vient à peine d'amorcer les meilleures années de sa carrière.
Et, surtout, la défensive des Oilers est meilleure cette saison. McDavid et Draisaitl auront moins souvent à se soucier de ce qui se passe derrière et pourront se concentrer sur l'attaque. Ce n'est pas de bon augure pour les gardiens de la LNH.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

Pour moi, ce n'est qu'une question de temps avant que McDavid ajoute le trophée Maurice-Richard à sa collection. Depuis le début de sa carrière, on l'implique très peu dans les discussions concernant les meilleurs francs-tireurs, et pourtant…
Mis à part sa saison recrue, qui avait été écourtée à 45 matchs en raison d'une blessure, le numéro 97 a atteint le plateau des 30 buts chaque année. La saison dernière, son rythme lui aurait permis de marquer 48 buts sur une saison complète. Je tiens à rappeler que la moyenne de points par match de McDavid a augmenté à chaque campagne depuis son arrivée dans la LNH et qu'il ne montre aucun signe de ralentissement pour le moment. Il en ira de même pour sa capacité à marquer des buts.

WPG@EDM: Un autre but spectaculaire de McDavid

En plus d'être le joueur le plus spectaculaire de son époque - et possiblement de toutes les époques confondues - le capitaine des Oilers a ajouté des cordes à son arc offensivement. Il avait admis cet été avoir pratiqué son tir sur réception pour toucher la cible plus régulièrement, notamment en avantage numérique.
La détermination, la vitesse et le talent inné de McDavid font en sorte qu'il remportera non seulement le trophée Maurice-Richard cette saison, mais qu'il le gagnera à quelques reprises au cours de sa carrière.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Difficile de ne pas être en accord avec vos arguments messieurs, surtout que vous avez choisi les principaux favoris jusqu'ici pour repartir de la Cérémonie de remise des prix de la LNH avec le trophée Maurice-Richard.
Pour aller à contre-courant quelque peu, je vais y aller avec un négligé, mais un joueur qui a assurément le compas dans l'œil depuis le début de la campagne : Kyle Connor, des Jets de Winnipeg, auteur de 12 buts en 17 parties.
Ce qui me fait pencher vers Connor, c'est que son pourcentage de tirs, contrairement à bien d'autres de ses compétiteurs comme Draisaitl (31,0 pour cent), Mangiapane (31,3) ou Terry (27,9), est tout à fait soutenable à 15,2 pour cent. En fait, aucun des autres marqueurs de 10 buts et plus cette saison n'affiche un taux de réussite aussi bas. Il s'agit d'une statistique presque identique à celle qu'il affiche depuis le début de sa carrière (15,4).
Connor se trouve aussi à la traîne en ce qui a trait aux buts en avantage numérique, avec un seul. Au cours des trois saisons précédentes, il en a inscrit 30 en 209 matchs, soit un à tous les sept matchs environ. La loi de la moyenne risque de venir lui donner un coup de pouce sous peu.

SJS@WPG: Connor saute sur le retour de Dubois

Parlant de loi de la moyenne, Connor prend les grands moyens pour toucher la cible plus souvent cette saison avec 79 tirs, au deuxième rang dans la LNH. Il a notamment décoché 21 tirs à ses trois dernières rencontres, ce qui comprend entre autres des performances de dix et de neuf lancers.
Finalement, il faut noter que Connor s'est illustré à égalité numérique jusqu'ici malgré le fait que l'un de ses deux compagnons de trio les plus fréquents était Evgeny Svechnikov. Ce dernier a toutefois été remplacé par Blake Wheeler aux côtés de Connor et Pierre-Luc Dubois depuis deux parties, ce qui est de bon augure pour le franc-tireur de 24 ans.