Oettinger looking forward

Jake Oettinger vieillit. C’est à tout le moins ce que pense le gardien de 26 ans des Stars de Dallas.

« C’est fou. J’ai l’impression que j’avais 18 ans il y a à peine un an, a lancé Oettinger. Je ne suis plus jeune. Le temps file. »

Oettinger a offert ces propos le mois dernier au camp d’orientation olympique des États-Unis à Plymouth, au Michigan. C’était la première fois qu’il retournait là-bas en neuf ans, soit depuis qu’il a joué avec l’équipe des moins de 18 ans du Programme de développement de l’équipe nationale de USA Hockey.

Beaucoup de choses se sont produites depuis – souvent positives, mais parfois un peu négatives aussi. Il est non seulement l’un des meilleurs gardiens américains de la LNH et en voie de se tailler une place au sein de l’équipe olympique de son pays aux Jeux olympiques d'hiver de Milano Cortina 2026, il est aussi l’un des meilleurs gardiens de la LNH.

Mais la dernière fois qu’Oettinger a joué dans la LNH, c’était le match no 5 de la finale de l’Association de l’Ouest à Dallas le 29 mai. Il a été retiré à 7:09 de la première période après avoir accordé deux buts sur deux tirs dans un revers de 6-3 contre les Oilers d’Edmonton qui a mis fin à la saison des Stars. Après la rencontre, il a été la cible de critiques de l’entraîneur de l'époque, Peter DeBoer. Il allait apparemment devoir porter le fardeau de l’élimination en finale de l’Ouest pour une troisième année consécutive d’une équipe ayant obtenu 50 victoires et 106 points.

Comme les années qui ont passé depuis qu’Oettinger était à Plymouth pour la dernière fois, la saison 2024-25 appartient au passé. Et après avoir accueilli l’Avalanche du Colorado lors de leur dernière partie préparatoire samedi (18 h HE; NHLN), les Stars amorceront la nouvelle saison jeudi contre les Jets de Winnipeg (20 h HE). Et Oettinger semble imperturbable, un prérequis pour tout gardien à n’importe quel niveau.

« Je ne pense pas du tout que ç’a été difficile à mettre derrière moi », a-t-il dit au sujet de la dernière saison. « C’est la vie, parfois. J’aime me dire que je suis le gars le plus chanceux au monde. Il y a une chose qui ne s’est pas bien déroulée pour moi, mais 1000 autres qui ont tourné en ma faveur.

« Chaque année est une nouvelle page à écrire. J’ai trouvé que j’étais le meilleur gardien au monde pendant une grosse partie de ces séries. Maintenant, je dois déterminer comment conserver ce niveau toute la saison et comment nous aider à atteindre l’étape suivante. »

Oettinger a conservé un dossier de 36-18-4 avec une moyenne de buts alloués de 2,59, un pourcentage d’arrêts de ,909 et deux blanchissages en 58 départs la saison dernière. Il a même eu le dessus sur le gagnant des trophées Hart et Vézina, Connor Hellebuyck, quand les Stars ont éliminé les Jets en six matchs au deuxième tour des séries.

Ça n’a pas été assez. Comme il l’a affirmé aux médias deux jours après l’élimination des Stars, Oettinger se doit de garder en lui ces moments difficiles.

« Tu bâtis sur tout ce que tu as accompli durant ta carrière, a mentionné Oettinger. Tu apprends quelque chose chaque saison et quand tu franchis finalement l’étape suivante, ça donne un sens à toutes les déceptions que tu as vécues. J’essaie de bâtir sur tout ce qui m’est arrivé par le passé – que ce soit bon ou mauvais – afin que tout ça en ait valu la peine à la fin. »

Les Stars ont congédié DeBoer le 6 juin et embauché Glen Gulutzan, qui effectuera un deuxième passage derrière le banc à Dallas. Parmi les premiers propos de Gulutzan, il a mentionné la nécessité de « faire avancer les choses d’un degré. » Si la Coupe Stanley est l’objectif ultime, ce degré supplémentaire doit inclure qu’Oettinger soit meilleur que le gardien dont les 108 victoires et la moyenne de 2,55 depuis 2022-23 le placent au deuxième rang derrière Hellebuyck, avec un taux d’efficacité de ,912 qui est le quatrième meilleur de la Ligue (minimum 150 matchs).

Cette saison sera la première d’un contrat de huit ans et 66 millions $ (salaire annuel moyen de 8,25 millions $) signé le 17 octobre 2024. La pression sera énorme.

Vraiment?

« Je dirais que non », a affirmé Ben Prentiss, le préparateur physique d’Oettinger. « Je pense qu’il comprend que le hockey – et tout ce qu’il comporte de bon et de mauvais – est un sport d’équipe et que ses échecs et ses succès ne reposent pas uniquement sur ses épaules. Il se comporte avec une confiance tranquille et avec dignité. Je sais que c’est un mot qu’on n’utilise pas souvent pour décrire un jeune d’une vingtaine d’années, mais c’est vrai. »

Il est secoué, mais pas abattu. Et la confiance des Stars envers lui n’est pas ébranlée.

« Il est le joueur en qui nous pouvons avoir confiance chaque soir », a souligné le défenseur Miro Heiskanen lors de la Tournée médiatique européenne des joueurs de la LNH/AJLNH à Milan, en Italie. « Il est fort mentalement. Je n’entrevois pas de problèmes dans son cas. »

Oettinger a mérité cette confiance avec une éclosion sur la grande scène quand il avait limité les Flames de Calgary à 13 buts (M.B.A. de 1,81; %ARR. ,954) en première ronde des séries en 2022. Ses 64 arrêts dans le match no 7 n’avaient toutefois pas suffi à empêcher une défaite de 3-2 en prolongation au Scotiabank Saddledome. Lui et les Stars ont atteint la finale de l’Ouest la saison suivante, un revers en six rencontres face aux Golden Knights de Vegas.

Les Stars ont ensuite été éliminés deux années de suite par les Oilers en finale d’association, une autre occasion manquée pour Oettinger, qui a aussi dû agir comme auxiliaire à Connor Hellebuyck avec les États-Unis lors de la Confrontation des 4 nations en février dernier.

« Il a vécu de l’adversité », a dit Jeff Reese, qui en est à sa 10e saison comme entraîneur des gardiens des Stars. « Ce n’est pas quelque chose que je peux enseigner. Tu dois la vivre.

« J’ai vraiment aimé la manière dont Jake a géré ça. Il a choisi la voie de la sagesse et c’est ce que je vais faire aussi. Nous allons voir ce qui s’est produit à la fin de la saison comme une situation dont il peut tirer profit, et moi aussi. »

Une idée évoquée lors des réunions de l’été est d’adopter une approche du type « moins, c’est mieux » avec Oettinger et son auxiliaire Casey DeSmith. Oettinger a joué 3410:04, au septième rang dans la LNH, tandis que DeSmith a remporté 14 matchs et maintenu un pourcentage d’arrêts de ,915 en 27 matchs (24 départs). Le calendrier sera condensé avec les Olympiques et une possible participation d’Oettinger.

« Il n’y a aucun doute que nous allons utiliser les deux joueurs, a dit Reese. Est-ce qu’il y a un certain nombre de départs que j’aimerais leur donner? Oui. Nous avons un très bon gardien auxiliaire. Il a joué un comme un numéro 1B l’année dernière. »

Plus tôt en septembre, Oettinger était à Henderson, au Nevada, pour la Tournée médiatique nord-américaine des joueurs de la LNH/AJLNH, où il a appris que DeBoer était revenu sur la façon dont il a géré les conséquences de la finale de l’Ouest, déclarant : « Nous étions tous responsables. »

Oettinger a apprécié. Mais il a déjà la tête à la prochaine saison et à une nouvelle opportunité. Prentiss est convaincu qu’Oettinger n’a pas atteint son plein potentiel. Tout comme les Stars. Ils ont besoin l’un de l’autre pour avancer d’un degré.

« Il va rebondir », a assuré le joueur de centre Roope Hintz. « Il est notre pilier et il a toujours été là. »

*Avec la contribution du directeur principal de la rédaction NHL.com Shawn P. Roarke et des journalistes NHL.com Tracey Myers et Mike Zeisberger.