TORONTO – Si les Maple Leafs de Toronto ont remporté une seule série éliminatoire au cours des 21 dernières années, c’est en grande partie en raison de leurs gardiens. Au cours de cette séquence, il n’est pas arrivé souvent, voire même jamais, que l’équipe puisse affirmer que leur gardien était en mesure de voler un match, et encore moins une série.
Voilà le contexte dans lequel Anthony Stolarz se trouve, lui qui devrait à nouveau être le partant des Maple Leafs pour le match no 2 de leur série de première ronde de l’Association de l’Est contre les Sénateurs d’Ottawa au Scotiabank Arena mardi (19h30 HE; CBC, TVAS, SN, ESPN2).
Stolarz a réalisé 31 arrêts dans le gain de Toronto 6-2 dans le match no 1 dimanche, mais il n’est pas la seule raison pour laquelle Toronto a remporté le premier duel de la série. Mais comme l’a souligné Craig Berube, c’est Stolarz qui a permis aux Maple Leafs de prendre le contrôle du match lorsqu’il a frustré l’attaquant des Sénateurs Brady Tkachuk sur une échappée à 1:10 de la deuxième période alors que les Maple Leafs détenaient une avance de 2-1.
Si Stolarz ne réalise pas cet arrêt, le pointage est égal et le momentum passe du côté d’Ottawa.
« Les arrêts opportuns sont tellement importants, a expliqué Berube lundi. Nous le savons tous, et c’est encore plus vrai en séries. Ils jouent un grand rôle, et il les a réussis. Celui-là est survenu à un moment qui nous a permis de conserver le momentum.
« Il a fait tout un travail de ce côté. »
Berube n’est pas étranger aux gardiens qui répondent à l’appel quand ça compte. Au cours de son passage derrière le banc des Blues de St. Louis, c’est Jordan Binnington qui a sauvé la mise à répétition lors de leur conquête de la Coupe Stanley en 2019. Il a notamment réalisé 32 arrêts dans une victoire de 4-1 contre les Bruins de Boston dans le match no 7 de la finale de la Coupe Stanley au TD Garden de Boston.
L’arrêt de Stolarz aux dépens de Tkachuk représente le type de jeu dont les Maple Leafs n’ont pas bénéficié souvent de la part de leurs gardiens depuis les beaux jours de Curtis Joseph et Ed Belfour au début des années 2000.
Depuis que Belfour a aidé Toronto à éliminer Ottawa en première ronde des séries de 2004, les Maple Leafs ont conservé une fiche de 1-8 en neuf séries. Au cours de cette disette, ils ont présenté un dossier de 28-37 alors qu’ils ont vu défiler devant le filet Frederik Andersen (10-14), Jack Campbell (6-8), Ilya Samsonov (5-8), James Reimer (3-4), Joseph Woll (3-2) et Curtis McElhinney (0-1).
Le plus grand problème de Woll, l’adjoint actuel de Stolarz, est sa capacité à demeurer en santé. Il devait être le partant dans le match no 7 contre Boston en première ronde l’an dernier, mais une blessure de dernière minute a fait en sorte que Samsonov s’est retrouvé devant le filet de Toronto dans un éventuel revers de 2-1 en prolongation.
Woll a bien fait cette saison, mais Stolarz a bien mérité le poste de numéro un en séries, en grande partie grâce à une belle poussée en fin de saison régulière, alors qu’il a remporté ses huit derniers départs, dont trois par blanchissage.
Il faut toutefois garder les choses en perspective. Stolarz n’avait jamais amorcé un match de séries avant dimanche. Il avait effectué une présence devant le filet en relève pour les Panthers de la Floride la saison dernière, alors qu’il a joué les dernières 34:50 dans un revers de 8-1 aux mains des Oilers d’Edmonton dans le match no 4 de la finale.
Sa feuille de route à ce moment-ci de l’année était on ne peut plus limitée.
Et lorsque Stolarz brillait par son absence à l’entraînement lundi, plusieurs s’inquiétaient d’une potentielle blessure subie par le cerbère de 31 ans lorsqu’il a encaissé un contact à la suite d’une glissade de l’attaquant des Sénateurs Ridly Greig alors qu’il restait 4:22 à écouler en troisième période.
Berube a toutefois rassuré tout le monde. Il s’agissait d’une journée de repos planifiée, le type de gestion de la charge de travail dont Maple Leafs ont discuté avec leurs gardiens avant le début des séries.
Et pour ceux qui adhèrent à la théorie du complot selon laquelle le gardien est bel et bien blessé, sachez que Woll a fait du temps supplémentaire au terme de l’entraînement.
Stolarz a subi une opération en décembre et a raté deux mois d’action, mais il a affirmé après la partie de dimanche qu’il ne s’était pas blessé sur la collision avec Greig.
« Je vais bien, a assuré Stolarz. Il est arrivé vers moi et m’a simplement cogné alors que j’étais dans une position un peu bizarre. Mon genou a heurté le poteau, mais c’est le genre de chose qui se produit souvent. Il a perdu l’équilibre. Je me sentais bien et j’ai pu terminer la partie. »
Stolarz raffole du défi que lui ont offert les Maple Leafs, surtout après avoir joué les seconds violons derrière Sergei Bobrovsky lors de la conquête des Panthers la saison dernière.
« Si on fait appel à moi, et qu’on a besoin que je réalise un gros arrêt, je vais tenter de le faire », a-t-il lancé.
Mission accomplie, du moins pour le match no 1.