Laviolette-BrindAmour split

Peter Laviolette et Rod Brind’Amour ont vécu ensemble le pinacle de leur carrière dans le hockey professionnel. 18 ans plus tard, Laviolette et les Rangers de New York affronteront Brind’Amour et les Hurricanes de la Caroline au deuxième tour des séries éliminatoires.

En 2006, Laviolette et Brind’Amour étaient respectivement entraîneur-chef et capitaine des Hurricanes lorsqu’ils ont remporté la Coupe Stanley.

« Il devrait y avoir une date d’expiration sur les sujets abordés, a lancé Laviolette à la rigolade. Ça doit faire environ 12 ans que je suis passé à autre chose. Ce sera une série comme une autre. »

Brind’Amour abonde dans le même sens.

« Je n’y pense pas vraiment. Ça s’est passé il y a très longtemps. Ça montre à quel point le temps passe vite », a-t-il souligné.

Est-ce un hasard de voir les deux entraîneurs avoir une réponse similaire lorsqu’on les interroge sur le sujet?

Car après tout, ils ont plusieurs points en commun. Brind’Amour s’est beaucoup inspiré des forces de Laviolette pour forger le type d’entraîneur qu’il est devenu.

« J’ai toujours dit que s’il y avait un gars de qui apprendre et de qui s’inspirer pour devenir entraîneur, c’est lui, a soutenu l’entraîneur-chef des Hurricanes. Je lui dois beaucoup de ma carrière. D’abord, la Coupe Stanley, le plus grand accomplissement. Il était l’entraîneur et il m’a donné la meilleure occasion possible de me faire valoir pendant mon passage comme joueur en Caroline. Maintenant que j’occupe le même rôle qu’il occupait, je prends beaucoup de sa manière de diriger. Je lui dois ça. »

Laviolette a 59 ans. Il est de six ans l’aîné de Brind’Amour. Il a dirigé 1512 matchs dans la LNH, 1160 de plus que son homologue.

Mais malgré l’écart d’âge et d’expérience, l’approche des deux hommes est similaire au sein de leur équipe respective.

« C’est surtout qui ils sont comme humains, et de la manière dont ils préconisent l’aspect ‘’famille’’ d’une équipe », a expliqué l’attaquant des Rangers Vincent Trocheck, qui a joué sous les ordres de Brind’Amour de 2020 à 2022.

Lorsque ce dernier était joueur, il s’est toujours dit impressionné par le comportement de Laviolette envers son équipe. Un comportement qu’il tente de reproduire aujourd’hui.

C’est important de bien avoir le pouls de son vestiaire, a dit Brind’Amour. Tu peux avoir un plan, mais lorsque tu as le ressenti du groupe à l’égard de ce plan, tu dois t’adapter. Peter comprend que ce sont les joueurs qui ont le dernier mot. Tu mets le plan en place, mais ce sont eux qui doivent le mettre à exécution. Il était très bon pour comprendre cela. C’est l’une des choses que je garde en tête de lui. »

Il retient également de Laviolette l’importance d’impliquer tout le monde dans l’organisation.

« C’est l’essentiel, a même insisté Brind’Amour. C’est probablement ce qui a eu le plus d’impact lorsqu’il dirigeait les Hurricanes de l’époque, alors que j’étais joueur. Il impliquait tout le monde. Il ne se souciait pas de si tu étais un joueur, un entraîneur ou un dirigeant. II mettait tout le monde dans le même panier et c’est quelque chose qui est, selon moi, très important. Depuis le premier jour où je suis arrivé ici, je fonctionne selon ce principe. »

Et ça marche.

Les Hurricanes ont accédé au deuxième tour des séries chaque année depuis l’arrivée de Brind’Amour, il y a six saisons. Ils ont atteint la finale de l’Association de l’Est deux fois et ont remporté les honneurs dans la Métropolitaine trois fois. Cette saison, ils ont toutefois été à court de trois points sur les Rangers et le premier rang.

« Il fait clairement du bon travail, a vanté Laviolette. Il guide son équipe vers la bonne direction année après année. Les Hurricanes sont constamment l’une des meilleures équipes de la ligue. De l’extérieur, je peux voir que son équipe joue de la bonne manière, avec intensité. Il y est probablement pour beaucoup. »

L’entraîneur des Rangers avoue ne jamais avoir pensé que Brind’Amour allait éventuellement être à la barre d’une équipe de la LNH lorsqu’ils ont collaboré en Caroline de 2003 à 2008. Habituellement, dit-il, ce sont davantage des joueurs de soutien que des capitaines ou des joueurs vedettes qui font les meilleurs entraîneurs.

« Mais il avait un excellent leadership, a nuancé Laviolette. L’année que nous avons gagné la Coupe Stanley, nous avons clairement pu voir ses qualités de leader. Lorsqu’il parle, il a les commandes du vestiaire. Je crois bien qu’il a transposé son éthique de travail comme joueur à ses nouvelles fonctions. Ses joueurs sont bien préparés, à son image. »

Mais l’instructeur des Rangers ne laisse pas sa place en termes de préparation. Il a mené l’équipe à la conquête du trophée des Présidents à sa première saison dans la Grosse Pomme.

« Il fait ce qu’il fait depuis toujours : gagner des matchs de hockey et être un bon entraîneur, a résumé Brind’Amour. Mais je n’aurais jamais pensé que nous allions nous trouver dans cette situation, derrière le banc de deux équipes rivales en séries. »

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