SDW jacques lemaire devils

NEWARK, N.J. – Ce n’est pas avant d’atteindre la dernière période du dernier match de la finale de la Coupe Stanley de 1995 que l’entraîneur-chef des Devils du New Jersey Jacques Lemaire s’est dit que finalement, ça allait peut-être se faire.

Les Devils ont finalement balayé les Red Wings de Detroit lors de cette rencontre pour remporter la Coupe Stanley pour la première fois de l'histoire de la concession.

« Sérieusement, c'est lors de la dernière période du dernier match que j'ai compris que nous allions [gagner la Coupe Stanley] parce que, si vous vous souvenez bien, Detroit avait une sacrée équipe », a raconté Lemaire. « Tous les joueurs qu'ils avaient étaient incroyables et ce fut un choc pour eux quand nous avons commencé à gagner. Le choc s'est probablement produit après la deuxième victoire, parce qu'avant cela, ils se disaient probablement qu'ils allaient pouvoir revenir dans la série, mais après la troisième victoire, ils se sont probablement demandé ce qui se passait. »

Lemaire attribue la conquête de la Coupe aux joueurs et à ses adjoints, mais l'entraîneur le plus victorieux de l'histoire des Devils y est aussi pour beaucoup.

Il aura l'occasion de se remémorer ces moments et d'autres encore lorsqu'il sera intronisé dans le cercle d'honneur des Devils lors d'une cérémonie avant que l'équipe affronte les Bruins de Boston au Prudential Center mercredi (19 h HE; MSGSN, NHLN, NESN, TVAS-D).

« J'ai vraiment hâte d'y être parce que je vais revoir beaucoup de gens que je n'ai pas vus depuis que j'ai quitté Jersey », a souligné Lemaire. « Je suis très heureux qu'ils aient pensé à moi. »

Lemaire rejoindra le Dr John J. McMullen, qui a déménagé les Rockies du Colorado au New Jersey (intronisé le 6 janvier 2017), et l'ancien attaquant Sergei Brylin (intronisé le 20 janvier 2024) en tant qu'intronisés du cercle d'honneur.

Le Québécois de 79 ans a commencé sa carrière d'entraîneur avec les Canadiens de Montréal, avec qui il a remporté la Coupe Stanley huit fois en tant que joueur au cours de ses 12 saisons dans la LNH.

Il a dirigé 97 matchs pour Montréal du 25 février 1984 au 7 avril 1985.

Il a rejoint les Devils au début de la saison 1993-1994 et a été derrière le banc pendant cinq ans, atteignant la finale de l'Association de l'Est lors de sa première saison et remportant la Coupe Stanley l'année suivante.

Il a été engagé comme premier entraîneur de l'équipe d'expansion qu'était le Wild du Minnesota en juin 2000 et en a été le chef d'orchestre jusqu'en 2008-09 avant de revenir chez les Devils en 2009. Il a pris sa retraite après la défaite du New Jersey en première ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley en 2010, mais il est revenu au sein de l'organisation le 23 décembre 2010 afin de remplacer John MacLean après que les Devils eurent commencé la saison avec une fiche de 9-22-2. Après l'arrivée de Lemaire, les Devils ont maintenu un dossier de 29-17-3, dont une séquence de 20-2-2 entre le 9 janvier et le 6 mars 2011.

Son bilan est de 276-166-10 avec 57 matchs nuls au cours de ses deux séjours au New Jersey. Ses 276 victoires en saison régulière et ses 35 gains en séries éliminatoires sont tous deux des records d'équipe.

Il a finalement pris sa deuxième retraite comme entraîneur le 10 avril 2011 et il fait maintenant partie de l'organisation des Islanders de New York comme entraîneur des affectations spéciales.

LNH.com s'est entretenu avec Lemaire avant son grand jour et a discuté de plusieurs sujets, y compris les souvenirs de l'équipe championne de 1995 et l'impact que Lou Lamoriello a eu sur sa vie.

Outre la conquête de la Coupe Stanley, quel est votre meilleur souvenir de cette équipe championne?

« C'est difficile à expliquer, mais c’est comment une équipe se prépare à gagner une Coupe. Pendant les séries éliminatoires, vous passez la première ronde et vous ne pensez jamais que vous allez atteindre la finale. On y pense un peu, mais ça ne reste pas dans la tête parce que c'est trop loin et qu'il y a trop de travail à accomplir pour y arriver et, en cours de route, il y a trop de choses qui doivent tomber en place. Mais après avoir gagné deux séries, il y a de petites choses qui nous disent que nous avons une chance parce que nous avons surmonté certaines difficultés à différents moments. Ce sont ces moments où on ne sait jamais ce qui va se passer et où quelqu'un sort de nulle part et fait quelque chose d'inattendu, puis on passe à la prochaine étape. On gagne de cette manière quand tout le monde est sur la même longueur d'onde. Tout le monde sait exactement ce qu'il a à faire. Tout le monde se prépare. Il y a tellement de choses qui entrent en ligne de compte, mais il y a ces moments spéciaux qui vous permettent de penser que c'est notre année. »

Quel a été l'impact de Lou Lamoriello (l'ancien directeur général des Devils et actuel des Islanders) sur votre vie ?

« Énorme. Il m'a beaucoup appris. J'ai appris comment me comporter avec les gens, ce qui est important pour gagner et comment y parvenir. Tout est basé sur la progression du club. Tout ce que fait Lou est basé sur la victoire. Lorsque vous lui posez une question, il vous répond et il est très honnête dans ses réponses. Il ne vous prend pas au dépourvu avec sa réponse, parce qu'il a raison dans ce qu'il dit. Vous lui demandez comment aborder une situation, et il a une façon de parler aux gens qui leur donne confiance. C'est ce qu'il fait avec tous ses entraîneurs. Je l'ai observé avec [Patrick Roy], l'entraîneur des Islanders, et il a fait la même chose avec moi et d'autres entraîneurs. Il est comme ça. Il ne se met pas en travers du chemin, mais il veut savoir ce qui se passe, ce qui n'est pas un crime, n'est-ce pas ? Il fait son travail. »

Quelle a été l'importance d'avoir une épouse et une famille qui vous soutiennent et qui savent que vous aimez ce sport et que vous ne voudrez jamais le quitter?

Lorsque j'ai décidé d'arrêter d'être entraîneur à Montréal (en 1985), ma femme ne m'a pas demandé pourquoi j'avais pris cette décision. Et lorsque [Lamoriello] m'a approché à propos des Devils, je lui ai demandé ce qu'elle en pensait, et elle m'a répondu : 'qu'est-ce que tu en penses?' Elle m'a parlé des enfants et de comment nous allions nous y prendre, et elle m'a beaucoup soutenu dans ma décision. Je pense que la période la plus difficile pour elle a été celle où nous sommes allés en Suisse (en tant que joueur-entraineur de 1979 à 1981). Elle est venue avec moi et a eu le mal du pays. C'était une vie différente pour elle, et nous ne sommes restés que deux ans... J'avais un contrat de trois ans. Mais finalement, tout est bien qui finit bien. »

Quel est le secret pour transformer une bonne équipe en championne de la Coupe Stanley ?

« Quand on regarde les Devils actuellement, ils ne sont pas très loin, mais est-ce qu'ils vont rester à ce niveau ou passer au niveau suivant? Ils pourraient être une bonne équipe dans la LNH, ou une grande équipe. Ce sont les joueurs qui décideront. Ils doivent s'unir, être sur la même longueur d'onde, penser de la même manière et avoir le même objectif. C'est difficile, mais c'est le temps qui permet d'y arriver et le fait d'avoir le même objectif. C'est pour cela qu'il y a des capitaines. Lorsque vous nommez un capitaine, il doit être un bon exemple pour les autres. Il doit soutenir l'entraîneur et l'organisation. Si vous en avez 20 comme lui, l’équipe ne peut pas être mauvaise. Tout le monde ne peut pas être aussi bon que Scott Stevens, mais on peut penser comme lui. Tu n'as pas besoin de jouer comme ‘Scotty’ le faisait. Il suffit de penser comme lui, parce que tout ce qu'il savait faire, c'était de gagner des matchs de hockey. »