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Alex Ovechkin s'apprête à franchir le plateau des 600 buts dans la LNH. Samedi, il a été le sixième joueur de l'histoire à réussir 40 buts et plus en une saison pour la neuvième fois de sa carrière.
L'ailier des Capitals de Washington a joint un groupe très sélect qui compte dans ses rangs les Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Marcel Dionne, Mike Bossy et Mike Gartner.

Neuf saisons de 40 buts et plus dans le hockey d'aujourd'hui - sans rien enlever aux grandes légendes du passé - faut le faire!
Les gardiens se sont beaucoup améliorés depuis le temps. Non seulement ça, ils reçoivent un meilleur soutien des défenseurs -- et même des attaquants -- qui bloquent beaucoup de lancers devant eux. On demande quasiment aux défenseurs d'être des gardiens. La rondelle ne se rend pas facilement jusqu'au filet.
Ovechkin est vraiment une machine à scorer des buts, un phénomène. Il a été épargné par les blessures, il n'a pas raté plusieurs matchs. Il ne ralentit pas avec l'âge. C'est impressionnant.
Ce n'est pas comme si on ne connaissait pas ses trucs. Il est souvent positionné au même endroit sur la patinoire, surtout en supériorité numérique. On sait que la rondelle va lui parvenir, mais elle repart aussi vite qu'elle arrive et c'est le but! Le gardien a beau anticiper, il est battu par sa dégaine rapide. Son tir est tellement vif et puissant. Je ne suis pas dans sa tête, mais je le soupçonne de simplement viser le but. Les gardiens vont s'attendre à ce qu'il vise le coin gauche, mais la rondelle peut aller dans le coin droit ou même entre les jambières.

Je l'ai vu arriver dans la LNH en même temps que Sidney Crosby. On parle de deux surdoués, mais de deux joueurs complètement différents. Combien de fois ai-je vu Ovechkin se présenter en trombe en zone offensive et couper vers le centre tout en décochant un lancer entre les jambières du défenseur devant lui? Le gardien était la plupart du temps pris de court. Il frappait également tout ce qui bougeait. Il retrouvait un second souffle dès que ses coéquipiers reprenaient possession de la rondelle. Il est devenu un joueur plus complet au fil des années.
Comme Wayne Gretzky l'a affirmé la semaine dernière, j'aimerais le voir remporter la Coupe Stanley avant la fin de sa carrière. C'est la seule tache à son palmarès. On va toujours évoquer les trois conquêtes de la Coupe Stanley de Crosby avec les Penguins de Pittsburgh ainsi que ses deux médailles d'or olympiques. Ovechkin va voir ses exploits individuels passer sous silence, même s'il a été le meilleur marqueur de sa génération.
Sans vouloir me montrer sévère à l'endroit des Capitals, Ovechkin n'est pas aussi bien entouré que Crosby chez les Penguins. Nicklas Backstrom n'est pas Evgeni Malkin.
En séries éliminatoires, on sait que les buts sont plus difficiles à obtenir. Les adversaires des Capitals n'ont qu'à centrer leurs efforts sur Ovechkin. Ils vont le surveiller de façon plus étroite. Dans une série quatre de sept, on peut le contenir. S'il n'était pas le gars sur lequel on compte principalement et que les équipes avaient un autre gros canon à surveiller, il pourrait être plus efficace.
Il reste que le hockey est un sport collectif et qu'on mesure les grands joueurs au nombre de Coupes Stanley qu'ils ont remportées.
Est-ce que les exploits d'Ovechkin peuvent être répétés? Je vois poindre un successeur à l'horizon : Patrik Laine des Jets de Winnipeg. Il me rappelle Ovechkin avec sa dégaine rapide et son puissant lancer. C'est un franc-tireur, mais il devra demeurer en santé s'il veut s'approcher de la constance d'Ovechkin. Il a flirté avec le plateau des 40 buts à sa première campagne (36) et il pourrait l'atteindre cette saison. Je vois dans le jeune Finlandais le potentiel d'être le prochain à faire frémir les gardiens de la LNH.