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SAINT-JEAN, Nouveau-Brunswick -Le débat est loin d'être nouveau. Hockey Canada a la philosophie, année après année, de faire confiance en grande partie à des joueurs de 19 ans au Championnat mondial junior.

Ils sont plus prêts, plus matures et mieux outillés pour faire face à des situations où la pression est haute et où la victoire n'est pas une option, nous dit-on. Mais qu'arrive-t-il quand ce sont les joueurs de 18 ans - de hauts choix au repêchage - qui mènent la charge offensivement en ce début de saison?
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L'organisation répète souvent que son but est d'avoir sous la main des joueurs qui ont le vent dans les voiles dès le début du tournoi. Pour le moment, c'est le cas de plusieurs choix de première ronde au dernier repêchage de la LNH.
On n'a qu'à penser aux Kirby Dach, qui s'aligne avec les Blackhawks, Dylan Cozens, le deuxième pointeur de la Ligue de hockey de l'Ouest, et plus près de chez nous aux Samuel Poulin et Jakob Pelletier, qui font partie du top-10 des meilleurs pointeurs de la LHJMQ.
« L'âge peut faire une différence dans certains cas et ne pas en faire dans d'autres, a relativisé Poulin. Il y a des gars qui ont un développement plus hâtif et d'autres, un développement plus tardif. Parfois à 18 ans, tu peux être à pleine maturité, mais c'est différent pour tout le monde. Pour moi, ça ne change pas grand-chose. »
À 6 pieds 2 pouces et 208 livres, l'espoir des Penguins de Pittsburgh n'a effectivement rien à envier à des joueurs de 19 ans. Avec ses 10 buts et 18 aides en 16 rencontres, non plus. En plus de ça, il correspond à un profil de joueur polyvalent et physique qu'aime bien Hockey Canada.
Un peu comme celui que présentait Maxime Comtois, des Ducks d'Anaheim, au cours des deux dernières années. L'attaquant québécois avait réussi à percer la formation à 18 ans et en a été le capitaine l'année dernière à 19 ans.
« C'est sûr que c'est une motivation, a dit le capitaine du Phoenix de Sherbrooke. Ça veut dire qu'ils font confiance à des gars de 18 ans et qu'ils ont la même chance que tout le monde. »
On aurait bien aimé avoir le point de vue de l'entraîneur-chef de la formation canadienne Dale Hunter à ce sujet, mais il n'était pas présent pour les deux premiers entraînements de l'équipe d'étoiles de la LHJMQ en préparation des deux premiers matchs de la Série Canada-Russie, lundi et mardi.
Ça laissera bien peu de temps à des joueurs comme Poulin et Pelletier de gagner des points aux yeux du pilote, eux qui n'ont pas initialement été invités au Défi estival du CMJ - la première étape du processus d'évaluation.
« Pour moi ça ne change pas grand-chose (de ne pas avoir pris part au Défi estival), a estimé Pelletier, un espoir des Flames de Calgary. C'est du passé et je me concentre sur le présent; ce sont les deux matchs de cette semaine. Peut-être que les joueurs de 19 ans ont plus d'expérience, mais au final c'est ton attitude et tes performances qui vont déterminer si tu te fais inviter au camp principal. »
Si ce sont véritablement les critères d'évaluation et que l'âge n'est pas un souci, les deux espoirs québécois ont de bonnes chances de poursuivre l'aventure. À l'instar de Poulin, Pelletier totalise également 28 points (11 buts, 17 aides) en 15 rencontres avec les Wildcats de Moncton.
« Je suis confiant, mais je n'arrive pas avec un surplus de confiance non plus, a affirmé le rapide attaquant. Je veux toujours être meilleur. Est-ce que je suis satisfait de mon début de saison? Oui et non. C'est bon, mais je veux en donner encore plus.
« Je vais rester le même joueur et la même personne ici et on verra ce qui se passera après. »
Crédit photo : Vincent Éthier / LHJMQ