Sergachev_Drouin

L'attaquant des Canadiens de Montréal Jonathan Drouin ne s'attendait pas à retrouver d'anciens coéquipiers dans la LNH à l'âge de 22 ans seulement. C'est pourtant ce qui va se produire jeudi quand les Canadiens rendront visite au Lightning de Tampa Bay.
Drouin, le troisième choix du repêchage 2013 de la LNH, disputera un premier match à Tampa Bay depuis qu'il a été échangé à Montréal le 15 juin après un séjour tumultueux au sein de l'organisation floridienne.

« Ça me fait plaisir d'y retourner », a révélé Drouin, qui a été échangé contre Mikhail Sergachev, un espoir à la ligne bleue des Canadiens (le neuvième choix du repêchage 2016). « C'est sûr que la situation a été un peu étrange, mais je n'ai de rancune envers personne. Je me suis bien amusé à Tampa. »
Drouin s'est mis à dos l'organisation du Lightning pendant la saison 2015-16. Il a refusé de se rapporter à Syracuse dans la Ligue américaine de hockey (LAH) et il a été suspendu par l'équipe. Il s'est finalement joint à la formation de la LAH pour y disputer 17 matchs avant d'être rappelé par le Lightning et d'inscrire 14 points en 17 parties des séries éliminatoires de la Coupe Stanley. L'an dernier, il a connu une saison de 21 buts et 53 points.
Maintenant à Montréal, il a tourné la page. L'attaquant originaire de Sainte-Agathe, au Québec, a amassé 18 points en 32 parties.

« C'est un peu différent, ici, a mentionné Drouin. On ne joue pas de la même manière [qu'à Tampa Bay]. Depuis quelque temps, je suis très satisfait de mon jeu. Je joue au centre et il y a un apprentissage à faire dans cette ligue. Jouer au centre [dans la LNH] est un peu différent comparativement au junior. J'apprends et je m'améliore chaque jour. »
Les joueurs du Lightning savent très bien tout ce que peut faire leur ancien coéquipier.
« [Drouin] est un joueur agile qui peut dominer une rencontre, a déclaré Victor Hedman. On sait qu'il va être prêt et on s'attend à ce qu'il connaisse son meilleur match de l'année. Il ne faut pas le laisser patiner, le laisser prendre de la vitesse et lui laisser de l'espace. C'est là qu'il peut exprimer toute son agilité et se moquer de nous. »
Drouin est heureux avec sa nouvelle équipe. Il pivote présentement le premier trio des Canadiens aux côtés de Max Pacioretty et Brendan Gallagher. Il croit que les leçons qu'il a apprises à Tampa Bay rapportent à Montréal.
« Certains joueurs arrivent [dans la LNH] et tout va bien, a-t-il lancé. Ça n'a pas été le cas pour moi. J'ai vécu beaucoup de choses et j'ai dû améliorer certaines facettes de mon jeu. Mon passage à Syracuse m'a beaucoup aidé [à me préparer] pour les séries éliminatoires. C'est bon d'avoir cette expérience maintenant. J'ai l'impression que je peux seulement jouer au hockey et aider l'équipe, ici. »
Quant à son séjour à Tampa Bay, il admet que les choses auraient pu mieux se passer.
« J'étais jeune et têtu et je voulais jouer au hockey, a confessé Drouin. Si je devais recommencer, je serais plus patient et je réfléchirais davantage à l'ensemble de la situation. Mais j'ai réagi comme ça et j'ai fait à ma tête. Je ne le regrette pas. J'ai abouti à Montréal avec mon équipe locale. J'ai grandi en regardant le hockey ici, alors c'est difficile d'avoir des regrets. »
Comme tous les joueurs l'apprennent tôt ou tard, les échanges font partie du sport. Les nouveaux départs sont courants, mais les joueurs forgent des amitiés durables malgré tout.
« On s'écrit encore souvent », a indiqué Drouin au sujet de ses anciens coéquipiers. « On essaie de rester discrets. Ils ont leurs propres affaires de leur côté et on a les nôtres, mais il n'y a pas de ressentiment entre nous. »
Lorsqu'il affrontera le Lightning jeudi, ses anciens coéquipiers n'auront qu'une idée en tête : neutraliser un joueur qu'ils connaissent bien.
« C'est toujours triste de voir un joueur partir, mais on sait que ça fait partie du sport, a conclu Hedman. C'est un joueur difficile à affronter. Je pense qu'il a montré quel genre de joueur il est l'an dernier. Il est extrêmement calme avec la rondelle et il trouve toujours des ouvertures. On sait qu'il va nous donner du fil à retordre pendant longtemps avec les Canadiens, car on les affronte [quatre] fois par année. »