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BROSSARD - Carey Price se dit passablement confiant d'être en mesure de renouer avec la compétition cette saison. Mais le gardien vedette des Canadiens de Montréal ne veut pas avancer de dates possibles de retour au jeu.
Price s'est dit encouragé des progrès qu'il réalise depuis qu'il a commencé à s'entraîner avec son équipement vendredi dernier.

Jeudi, il a fait face à ses premiers lancers en plus de trois mois, soit depuis qu'il s'est blessé de nouveau au bas du corps dans un match contre les Rangers de New York, le 25 novembre.
Le joueur de centre David Desharnais, qui récupère d'une blessure à un pied, a décoché des tirs sur lui.
« J'ai le sentiment d'avoir fait un virage positif au cours des deux dernières semaines », a affirmé Price qui s'est adressé aux journalistes pour la première fois depuis qu'il a reçu le trophée Lou Marsh en décembre, à titre de personnalité de l'année au Canada.
Il lui reste à surmonter l'espèce de blocage psychologique qui lui fait craindre d'essuyer un recul dans sa réadaptation.
« Je repousse mes limites depuis que je revêts tout l'équipement sur la glace. Ce n'est pas comme dans le gymnase où j'effectue des mouvements sous contrôle. Ça me redonne beaucoup de confiance et je vois la progression.
« Je ne sais pas à quel moment je pourrai m'entraîner avec mes coéquipiers, a-t-il renchéri. Mais de la façon dont les choses se déroulent, ça augure bien pour un retour au jeu cette saison. C'est l'objectif depuis le début du processus. La situation actuelle de l'équipe n'a rien à voir. J'adore jouer au hockey et je veux revenir le plus tôt possible, plus tôt que tard en fait. Ce n'est pas une question de vouloir user trop de prudence. Je vais finir par rejouer, peu importe que ce soit cette saison ou la saison prochaine. »
Peu importe également que ce ne soit qu'à l'occasion du tournoi de la Coupe du monde, en septembre. Il ne voit pas la nécessité de disputer des matchs avec les Canadiens avant de présenter au camp d'Équipe Canada en septembre, s'il est en santé.
Il a dit qu'il n'envisage pas de joindre les rangs de l'équipe canadienne en vue du Championnat du monde en mai, advenant évidemment que les Canadiens soient écartés des séries, parce qu'il connaîtra les joies de la paternité pour la première fois vers la fin d'avril.
Pas d'opération
Price a expliqué qu'il n'a pas aggravé la blessure qu'il lui avait fait rater trois semaines d'action en octobre, contrairement à ce que les Canadiens avaient laissé savoir.
Il n'a pas avoué être revenu trop vite, soulignant que la seconde blessure n'est pas nécessairement en lien avec la première.
« Si vous visionnez la séquence sur vidéo, vous verrez que j'aurais pu me blesser même en étant à 100 pour cent de mes capacités. Est-ce que les blessures sont liées? Je ne sais pas. »
Il a mentionné n'avoir jamais envisagé de subir une opération parce qu'on lui a dit que le temps seul serait suffisant. Évidemment, il ne s'attendait pas à ce que la guérison soit si longue.
« Quand on m'a parlé de six semaines au début, je me suis dit : "six semaines, ce n'est pas long" », a-t-il confié.
Après plus de trois mois, il est encore en période de réadaptation. Price a expliqué que l'équipe base ses pronostics sur les antécédents de blessures qu'elle a traitées, suggérant qu'elle n'avait peut-être jamais eu à composer avec une blessure comme la sienne. Il a indiqué ne pas avoir connu de recul dans sa guérison, parlant plutôt de longs plateaux qui ont mis sa patience à rude épreuve.
«Il n'y a aucun doute que c'est l'expérience la plus frustrante sur le plan personnel, a-t-il reconnu. Dans les moments difficiles, j'essayais d'adopter le même état d'esprit que quand je suis devant le filet, soit en me concentrant sur l'objectif. Ç'a été mon moteur principal. »
Aucun regret
Avec le recul, il a dit n'avoir aucun regret et qu'il ne referait rien de différent. Il a eu de bons mots à l'endroit du personnel médical et de l'organisation qui ont tout mis en oeuvre afin de lui permettre de revenir au jeu, sans lui imposer la moindre pression. Il a souligné que la grossesse de son épouse l'a aidé à replacer les choses dans leur juste perspective.
Il a dit avoir trouvé particulièrement torturant de voir l'équipe s'effondrer comme elle l'a fait pendant son absence.
« Je comprends la frustration des partisans parce que j'ai constaté que c'est beaucoup plus stressant de regarder les matchs que de jouer. »
Son analyse de la situation est que l'attaque est tombée en panne, et l'équipe n'a pas affiché la même cohésion qui lui avait permis de remporter les neuf premiers matchs de la saison.
« Ce n'est pas un secret que nous avons eu de la misère à marquer des buts, a-t-il relevé en exonérant son remplaçant, le jeune Mike Condon, de tout blâme. On dirait qu'il manquait un petit quelque chose dans plusieurs aspects. La cohésion n'était pas à point. Avec les succès que nous avons connus en début de saison, nos rivaux ont commencé à nous attendre de pied ferme. La compétition est forte, ce n'est pas facile de gagner des matchs dans cette ligue-là. On ne vous fait pas de cadeaux. »
Quand on lui a rapporté les propos du directeur général du CH, selon lesquels sa perte était le principal facteur de la dégringolade, il a répondu humblement que ça faisait partie de l'équation.
« J'ose croire que j'ai été un grand contributeur des succès de l'équipe au cours des dernières saisons. J'estime que par ma présence seule devant le filet j'apporte de la confiance à l'équipe. C'est sûrement un morceau du casse-tête », a-t-il résumé.