Brendan Lemieux Claude Lemieux badge Laflamme

Avis aux 30 autres équipes de la LNH : une nouvelle peste vient d'arriver chez les Jets de Winnipeg. Son nom, Lemieux, est familier des amateurs de hockey.
Brendan Lemieux a du père dans le nez. Claude Lemieux, vous vous rappelez? Ce pugnace attaquant que toutes les équipes de la LNH « aimaient détester » dans les années 1980 et 1990.

Eh bien son rejeton Brendan est sa copie conforme.
« Nous sommes pareils », atteste Brendan en entrevue avec LNH.com. « Je joue comme lui, avec beaucoup de fougue. Et je suis détestable comme lui. »
« Trop souvent détestable, réagit le paternel. Je ne me suis pas fait d'amis sur la glace quand je jouais. C'est son identité comme joueur. »
Les similitudes sont nombreuses entre les deux, outre que Claude était ailier droit et que Brendan est ailier gauche. Même que le père a trouvé que le fils avait marqué un premier but très semblable au sien, le 4 décembre 1983.
« La rondelle avait frappé mon bâton à la suite d'un tir de la ligne bleue », a-t-il évoqué en parlant de son premier filet obtenu contre les Sabres de Buffalo.
Brendan a redirigé le lancer frappé du défenseur Tyler Myers dans l'écrasant gain de 7-1 contre les Penguins de Pittsburgh, dimanche.
Au cours de la même rencontre, ça coulait de source qu'il écope de sa première pénalité d'inconduite de 10 minutes en carrière!
Rappelé par les Jets dernièrement, il a disputé son septième match face aux Canadiens de Montréal au Bell MTS Place, samedi.
« Ce serait "cool" d'affronter l'équipe pour laquelle mon père a fait ses débuts en carrière. »
De grands souliers
Brendan, né en mars 1996, n'était pas un projet de ses parents quand Claude Lemieux a livré son premier match dans la LNH avec le Tricolore le 13 octobre 1983, à l'âge de 18 ans. Il est né à Denver, au Colorado, au moment où son père évoluait pour l'Avalanche. Ça ne l'empêche pas de tout connaître au sujet de la carrière du patriarche.
« Mon père est mon modèle à l'extérieur et sur la glace, affirme-t-il. J'aspire à suivre ses traces. »
Ce qui fait dire à Claude : « Il a de grands souliers à chausser s'il veut se faire détester autant que moi. J'espère qu'il ne se rendra pas jusque-là ».
Claude, qui agit comme le conseiller de son fils, dit qu'il essaie de lui faire comprendre des choses, mais « comme pour tout ce qu'on dit à son enfant, il n'en retient que 10 pour cent ».
« L'autre 90 pour cent, il va faire ses propres expériences », estime-t-il.
Brendan a tout de même prêté une oreille plus attentive aux conseils de son père au cours des dernières années. Du type impatient, c'est qu'il se voyait graduer dans la LNH beaucoup plus tôt.
« Ç'a été pas mal plus long que je le pensais », avoue celui qui ne parle pas le français, mais qui dit le comprendre.
Déjà au repêchage 2014, après avoir été le deuxième choix des Sabres (31e au total), il s'était dit persuadé de mériter un poste avec l'équipe immédiatement.
« N'importe quel enfant veut faire mieux que ses parents », soumet le père qui, en 1215 matchs dans la LNH, a récolté 786 points et 1777 minutes de pénalités, tout en laissant sa marque en séries éliminatoires avec quatre conquêtes de la Coupe Stanley.
« Adolescent, il voulait connaître plus de succès que moi, reprend-il. C'est normal un peu quand on a beaucoup de détermination et de motivation.
« Il se disait après avoir été repêché qu'il jouerait dans la LNH à l'âge de 18 ans, comme je l'avais fait. Dans le fond de lui, évoluer dans la Ligue américaine à 19 et 20 ans n'était pas dans ses plans. »
Claude n'avait disputé que huit matchs avec les Canadiens en 1983-84, avant de passer toute la saison suivante dans les rangs juniors. Il avait mérité un poste avec l'équipe vers la fin de la saison 1985-86, après avoir porté les couleurs de l'équipe-école de la Ligue américaine.
L'influence de Vincent
Brendan, lui, est passé aux Jets dans l'échange d'Evander Kane, le 11 février 2015, quelques mois après sa première présence au camp des Sabres. On a dit à l'époque que son père avait indiqué aux Sabres qu'il ne s'entendrait pas avec eux.
« J'ai trouvé difficile le changement d'organisation, de tout recommencer ailleurs, mentionne-t-il. Je voulais impressionner les Jets, comme j'avais essayé d'impressionner les Sabres, et je m'imposais une forte pression. »
Il admet que la dernière saison qu'il a passée dans la Ligue américaine a été difficile, mais que l'entraîneur québécois de l'équipe-école Pascal Vincent l'avait énormément aidé.
« Pascal est très humain, c'est une bonne personne. Il a à cœur la réussite des joueurs qu'il dirige. Il a tout fait en tout cas pour me donner la meilleure chance de réussite. »
Après avoir connu un bon camp, de son propre aveu, Brendan s'attendait à se voir offrir la chance de jouer dans la LNH pendant la saison.
« L'appel est venu plus vite que je m'y attendais », dit-il.
Maintenant, il sait qu'il n'y a rien d'acquis.
« Je lui rappelle l'importance d'aborder les journées une à la fois parce qu'on ne sait jamais, souligne Claude. Il a été rappelé en raison de blessures. Quand les blessés reviendront, il y aura des joueurs en trop. C'est à lui de faire sa place. »