NEWHOOK ANALYSE BADGE CHAUMONT

WASHINGTON – Patrik Laine a réchauffé le banc pour toute la troisième période, Joel Armia a obtenu une seule présence de 37 secondes et Emil Heineman n’a fait que deux petites visites pour 62 secondes. Si la profondeur aide généralement à gagner en séries, les Canadiens en manquaient cruellement dans ce revers de 3-1 lors du deuxième match contre les Capitals, mercredi, au Capital One Arena.

Avec deux victoires à la maison, deux victoires par de petits pointages de 3-2 en prolongation et de 3-1 avec un but dans un filet désert, les Capitals ont le contrôle de cette série avec une avance de 2-0.

En séries, il n’y a aucun cadeau à distribuer pour un entraîneur. Le CH n’est plus dans un mode d’expérience et d’apprentissage. La victoire doit primer. Martin St-Louis a géré son match avec cette quête de gagner. Il avait raison de garder trois de ses attaquants sur le banc.

À la veille du deuxième match à Washington, St-Louis avait discuté pendant deux ou trois minutes avec Laine au début de l’entraînement. Si le contenu de la discussion restait inaudible des gradins, on pouvait deviner qu’il lui lançait quelques messages. Laine n’a visiblement pas suivi les conseils. Il a joué un autre match pénible à cinq contre cinq. Il a causé son propre malheur pour se retrouver comme poteau au centre du banc.

« J’ai pris des décisions comme entraîneur et j’ai choisi de raccourcir mon banc beaucoup en troisième période, a expliqué St-Louis. J’y allais avec neuf ou dix joueurs, ceux qui pouvaient aider la cause. »

Dans un vestiaire des plus silencieux, Nick Suzuki a tenu des propos semblables à celui de son entraîneur.

« Nous avons raccourci le banc en troisième période, a murmuré le capitaine. Nous avons eu nos chances, nous avions encore de l’énergie. C’était la décision de Marty. Nous savons que nous pouvons rouler nos quatre trios. Mais quand tu perds, un entraîneur doit prendre des décisions. »

À la recherche du but égalisateur, le CH a pressé le citron avec ses gros canons en fin de match. Suzuki (9 min 03 s), Juraj Slafkovsky (9 min 04 s), Cole Caufield (8 min 10 s) et Lane Hutson (9 min 56 s) ont joué pratiquement la moitié des 20 dernières minutes.

Des chances bousillées

Le Tricolore a chassé de son esprit une mauvaise deuxième période pour rebondir en troisième période. Logan Thompson a préservé cette mince avance d’un but en réalisant plusieurs arrêts clés.

En troisième période seulement, Jake Evans a touché le poteau, après un relais d’Armia à son unique présence en troisième période, et Josh Anderson a manqué une échappée quelques minutes plus tard. Christian Dvorak a également cogné à la porte en redirigeant une frappe d’Alexandre Carrier et Slafkovsky s’est montré menaçant avec un tir du revers de l’enclave.

Thompson a bloqué 14 tirs lors de l’engagement pour signer une deuxième victoire d’affilée.

Anderson, qui a mené les siens avec six mises en échec, a décrit la chance qu’il a manquée en troisième période.

« C’est un jeu qui s’est déroulé rapidement, a-t-il rappelé. La rondelle bondissait un peu et je voulais partir vers le filet adverse. J’ai décoché un tir assez vite, mais il a réalisé un bel arrêt. »

À l’image du premier match, le CH a élevé son jeu en troisième période. Mais ce n’était pas assez pour déjouer Thompson.

« Leur gardien a bien joué ce soir, a dit Anderson. Nous avons perdu le match en raison de notre jeu en deuxième période. Les Capitals ont dominé la deuxième. Il y a eu plusieurs mauvaises présences. Nous en parlons souvent, tous les jeux ont de l’importance. Les Caps ont dominé pendant de longues minutes en deuxième. Et c’est là que nous avons échappé ce match. »

Canadiens vs Capitals | Match no 2 | Résumé

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 0:00

C’est le temps de jeu de l’attaquant Patrik Laine en troisième période. L’attaquant finlandais a été laissé au bout du banc par l’entraîneur Martin St-Louis.

Atroce en deuxième

Le Tricolore a amorcé la deuxième période du bon pied grâce au but de Dvorak, mais il a complètement perdu le contrôle par la suite. Les Capitals ont dominé 18-8 au chapitre des tirs au cours de l’engagement. Connor McMichael et Dylan Strome ont touché la cible dans un intervalle de 60 secondes après le but de Dvorak.

Le centre de la patinoire s’est transformé en véritable autoroute, et la défensive montréalaise – visiblement fragile – s’est désorganisée. Sans quelques sauvetages de Samuel Montembeault, les Canadiens auraient pu retraiter au vestiaire avec un retard impossible à combler.

Ils ont eu deux occasions de se racheter sur le jeu de puissance, mais leur rendement n’a été guère mieux. Sur leur premier déploiement, les deux meilleures chances ont été celles des Capitals et ils n’ont généré aucune chance dangereuse à la deuxième occasion.

Leonard fait sentir sa présence

Alors que l’attaquant Aliaksei Protas semble s’approcher d’un retour au jeu du côté des Capitals, l’entraîneur Spencer Carbery risque de devoir soupeser ses options sous peu.

Moins visible au premier match, l’attaquant recrue Ryan Leonard a montré signe de vie. Il a récolté son premier point des séries – le deuxième de sa carrière dans la LNH – avec une mention d’aide secondaire sur le deuxième but des Capitals, celui de Dylan Strome.

Il a terminé le match avec trois tirs au but et une utilisation de 11:12, la moins grande chez les attaquants des Capitals.

« Je me sens à l’aise. Je joue plus avec la rondelle, je fais beaucoup plus de jeux et je me fais davantage confiance », a-t-il déclaré.

Une formule différente ?

St-Louis a jonglé avec ses trios en troisième période. Il a concocté un nouveau trio en réunissant Jake Evans, Alex Newhook et Ivan Demidov. Les trois joueurs ont obtenu de bonnes présences. Demidov avait amorcé le match à l’aile droite avec Newhook et Laine.

Arber Xhekaj a regardé un deuxième match de la passerelle de presse. Dans le passé, St-Louis a rarement misé sur une formation à onze attaquants et sept défenseurs. Mais il pourrait songer à cette possibilité pour le troisième match afin d’utiliser la carte de la robustesse avec Xhekaj. Surtout s’il ne peut faire confiance à Laine…

Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com