Dwight King Coupe Stanley

MONTRÉAL - Dwight King pourrait être considéré comme l'un des seigneurs des anneaux du vestiaire des Canadiens. Normal, il ne détient pas une, mais deux bagues de la coupe Stanley!

Lorsque Marc Bergevin a fait l'acquisition de l'attaquant d'expérience des Kings à la date limite des transactions, le directeur général du Tricolore savait que l'expérience acquise en séries par le natif de Meadow Lake, en Saskatchewan, serait importante pour son équipe au printemps. Aujourd'hui à septième saison dans la LNH, l'imposant ailier espère revivre d'aussi beaux moments à Montréal que ceux qu'il a vécus à Los Angeles.

Rappelé par la formation de Darryl Sutter vers la fin de la saison en 2011-2012, King a aidé son équipe à mettre la main sur le huitième et dernier laissez-passer pour le tournoi printanier dans l'Association de l'Ouest. Et comme Bergevin l'a si souvent dit, tout peut arriver en séries.
«On s'est battus pour accéder aux séries jusqu'à la toute fin. La mentalité de notre équipe était de vouloir gagner chaque match lors du dernier mois de la saison. Notre niveau de jeu et notre intensité étaient déjà élevés. On avait une équipe expérimentée, mais c'était mes premières séries éliminatoires. On s'est présentés en voulant remporter un match à la fois», se souvient King, qui a aidé les siens à avoir une fiche de 11-4-3 du début du mois de mars jusqu'à la fin de cette saison-là.

Dwight King Coupe Stanley (2)

C'était bien beau de se rendre en séries, mais la tâche était loin d'être accomplie. Surtout que les Kings affrontaient au premier tour les Canucks de Vancouver, qui avaient remporté le trophée du Président au terme du calendrier régulier. Mais contre toutes attentes, les Californiens l'ont emporté facilement en cinq parties.
Cette victoire était un prélude à ce qui attendait King et ses coéquipiers, puisqu'ils ont par la suite disposé des Blues de St-Louis et des Coyotes de Phoenix en quatre et cinq rencontres respectivement. Malgré les résultats à sens unique qu'ils ont présentés pour obtenir un rendez-vous en grande finale avec les Devils du New Jersey, les duels sur la glace n'étaient pas nécessairement de tout repos.
«Les matchs sont difficiles physiquement. Tant que tu es fort mentalement et que tu te prépares adéquatement, c'est ce qui est important. Chaque équipe doit composer avec les petits bobos. Mais si les joueurs sont présents mentalement et dévoués envers l'équipe, je crois que ça l'aide beaucoup», souligne celui qui a inscrit cinq buts et récolté huit points lors des séries éliminatoires de 2012.
Comme ils l'avaient fait depuis le début de ces séries, les Kings ont imposé leur rythme rapidement, remportant les trois premiers duels de la finale, dont deux en prolongation au New Jersey. Après avoir vu leurs adversaires réduire l'écart à 3 à 2, ils ont mis fin aux hostilités aux Staples Center lors du sixième match, procurant ainsi à l'organisation un premier championnat en 45 ans d'existence. De plus, ils sont devenus la première équipe de l'histoire de la LNH à remporter la coupe après avoir terminé au huitième rang du classement.
«Cette première coupe était comme un tourbillon. On n'a pas joué beaucoup de matchs - 20 - ce qui est peu, mais l'excitation était là. Je crois qu'un seul de nos joueurs avait remporté la coupe avant ça, alors presque tout le monde était dans la même situation. Il y avait beaucoup d'émotions, c'était très cool», témoigne King, qui avait 22 ans lors de sa première conquête de la coupe Stanley.
Au retour du lock-out dans la LNH l'année suivante, les champions en titre ont effectué un bon bout de chemin en séries, mais ils se sont finalement avoués vaincus en cinq matchs en finale de l'Ouest devant les éventuels champions, les Blackhawks de Chicago.
Voulant reconquérir leur trône un an plus tard, King et les Kings sont passés très près de ne pas avoir l'occasion de le faire puisque dès le premier tour, les Sharks ont pris une sérieuse option sur leur série en prenant une avance de 3 à 0. Mais contrairement à ce que plusieurs auraient pu croire, personne du côté de Los Angeles n'a été découragé face à l'imposant défi qui se présentait à eux. Et ce qui devait arriver arriva.
«Tu vis le moment présent. Notre entraîneur a fait du bon boulot pour nous faire garder la même mentalité de rester concentré dans chaque match. Notre confiance augmentait graduellement et on pouvait voir que ça avait l'effet contraire sur l'autre équipe. Heureusement pour nous, on a gagné le septième match assez facilement», se souvient King, qui a ainsi fait partie de la quatrième équipe dans l'histoire du circuit à avoir surmonté un retard de 0-3 avant de l'emporter 4-3.
Si le parcours des Kings vers la finale en 2012 a été assez rapide, ç'a été tout le contraire en 2014 alors que chacune de leurs séries a nécessité sept rencontres. Notamment, lors de la présentation du deuxième tome du duel Chicago-Los Angeles an finale d'association.
Les Kings avaient une chance d'éliminer les Hawks en cinq parties, mais la formation de l'Illinois a remporté coup sur coup les matchs no 5 et no 6, pour provoquer la tenue d'une rencontre ultime, qui a nécessité la prolongation pour déterminer un maître. Cette fois-ci, ce sont les Kings qui ont eu le dernier mot au terme de cette série marathon qui a captivé les amateurs de hockey du début à la fin. Mais si ces derniers étaient nerveux en regardant le spectacle sur la patinoire, c'était tout le contraire pour ceux qui étaient en patins.
«Tu ne penses pas à toutes les autres choses. C'est un peu épuisant lorsque ça dure aussi longtemps, mais ce n'était pas stressant. Si tu es stressé en jouant un match, tu deviendras probablement un peu nerveux sur la glace», mentionne King, qui a d'ailleurs obtenu deux mentions d'aides lors de cette partie décisive.

Dwight King Coupe Stanley (3)

Face aux Rangers de New York lors de la ronde ultime, les Kings ont été opportunistes dès le départ en remportant les deux premiers matchs en surtemps. Après s'être échangé des victoires lors des deux parties suivantes, King et ses coéquipiers ont enregistré leur troisième gain en prolongation de la finale - lors de la cinquième période de jeu du cinquième duel - pour offrir aux spectateurs du Staples Center leur deuxième conquête du championnat en trois ans.
King n'oubliera jamais les moments où il a soulevé au bout de ses bras le précieux trophée argenté, mais il admet que la seconde fois où il a eu l'occasion de le faire l'a marqué davantage. Le chemin pour le faire étant un peu plus ardu, il était aussi un peu aguerri face à l'ampleur du moment qu'il a vécu.
«La première coupe était un peu plus comme un choc, je crois que j'ai plus savouré la deuxième. Tu connais déjà la sensation de la victoire. La deuxième fois, c'était un peu plus irréel. Mais dans les deux cas, c'était très spécial comme moment», conclut King, qui aimerait bien ajouter une troisième bague à sa collection, ce printemps à Montréal.