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MONTRÉAL - Bien avant que Carey Price effectue des séjours à Las Vegas pour assister à la remise des trophées de la LNH, il a mené les Timberwolves de Williams Lake au Championnat provincial au niveau midget AAA.

C'était en mars 2003, alors que Price était âgé de 15 ans.
«C'était la première fois que je gagnais réellement quelque chose. On n'était vraiment pas censés l'emporter et on l'a fait. Jouer au hockey était très amusant cette année-là», raconte le médaillé d'or olympique, au sujet de la victoire de 4 à 2 de son équipe en finale, face à Kamloops.
Son entraîneur-chef à l'époque, Sid Davis, se souvient que son jeune gardien avait offert une performance mémorable dans le gain des Timberwolves.

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«Je savais que si on revenait avec Carey en finale, tout irait bien. Je crois que Kamloops avait dominé les tirs au but 71-24 lors du match décisif, mais on l'avait tout de même emporté. S'il y a eu un match où il a été sensationnel, c'est celui-là. Il a volé le championnat provincial. C'est comme si quelque chose s'était allumé chez lui et on savait qu'il ne perdrait pas», explique Davis, qui n'avait pas utilisé Price lors du tournoi à la ronde face à Kamloops, la veille de la finale.
Quatorze ans plus tard, les choses n'ont pas vraiment changé. Après avoir mis la main sur les trophées Vézina, Hart, Ted-Lindsay et William M. Jennings en 2015, Price sera en quête de son deuxième Vézina mercredi. Cette fois, il est en lice pour le titre de gardien de l'année, tout comme Sergei Bobrovsky et Braden Holtby.
Les succès de Price n'ont aucunement surpris Davis, qui avait eu un premier aperçu du potentiel du gardien lorsque ce dernier a participé à un tournoi pee-wee, à Abbotsford.
«Il a toujours été un garçon imposant, même à cet âge-là. Il était mature et avait du cran. C'est ce que je me souviens le plus de lui. On voyait qu'il voulait impressionner les gens et démontrer son savoir-faire. Ç'a été ma première impression de lui», mentionne Davis avant d'en dire davantage sur l'impressionnant arsenal de Price à l'adolescence.
«Techniquement, il était très fort. Jerry [le père de Carey, lui-même un ancien gardien] lui avait appris une excellente structure, poursuit-il. Il maniait très bien la rondelle. Il travaillait fort là-dessus. Ses tirs étaient également aussi puissants que ceux d'autres défenseurs de son âge. Si les équipes adverses dégageaient la rondelle profondément dans sa zone, on gardait trois attaquants à l'autre bout pour qu'il puisse effectuer des passes trois zones plus loin.»
Toutefois, Davis croit que c'est l'attitude de Price qui le séparait vraiment des autres de son âge et qui l'a ultimement propulsé à un tout autre niveau avec le temps.
«Sa plus grande qualité est que tu ne savais jamais si on gagnait 10 à 0 ou si on perdait 10 à 0. Il ne s'emportait jamais. Son comportement ne changeait pas. Il était toujours positif. Montrer du doigt n'était pas son genre et je crois que c'est pour ça que tout le monde aimait jouer avec lui», se souvient Davis, qui voit encore ces mêmes qualités en Price aujourd'hui.
«Je le vois avec les Canadiens et je l'ai vu au Championnat mondial junior et aux Jeux olympiques. Je le regardais jouer à la télévision et je me disais : "Il n'accordera aucun but". Cette confiance en soi a toujours été là. Il l'avait déjà à 13 ans.»
Price conserve également de précieux souvenirs de son époque avec Davis aux niveaux bantam et midget, avant qu'il se joigne aux Americans de Tri-City dans la Ligue junior de l'Ouest.
«Lorsque tu évolues au hockey mineur, il faut avoir du plaisir. Sid rendait ça amusant. Il faisait en sorte que le hockey était plaisant et faisait rire les gars. Il a probablement été la première personne qui responsabilisait les joueurs, ce qui était bien. On était un groupe tissé serré et tout le monde était bon», mentionne le gardien du Tricolore à propos de l'impact qu'a eu Davis au cours de ces années charnières dans son développement.

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Price et son ancien entraîneur sont encore proches de nos jours. Il faut donc s'attendre à ce que Davis regarde la cérémonie de mercredi pour voir si son ancien protégé ajoutera un autre trophée à son impressionnante collection.
Gagne ou perd, Price pourra compter sur Davis, qui sera toujours derrière lui- et dans son fan-club qui ne cesse de croître.
«Carey n'est pas seulement un excellent gardien, c'est toute une personne. Je suis fier de pouvoir dire que c'est mon ami. Il est très, très fier d'où il vient et je crois qu'il est un excellent modèle pour n'importe qui», conclut Davis.