MONTRÉAL – L’entraîneur des gardiens des Canadiens, Eric Raymond, a composé avec trois cerbères pour la majorité de la campagne 2023-2024.
Bien que ce ne soit pas chose courante dans la LNH, cette approche avait néanmoins ses bons côtés, selon Raymond, ouvrant notamment la porte à du temps un à un de qualité avec Jake Allen, Samuel Montembeault et Cayden Primeau.
L'entraîneur vétéran a pris le temps de répondre aux questions des partisans sur Instagram pour leur en apprendre davantage sur son travail.
Cette entrevue a été réalisée le 15 novembre 2023. Les questions et réponses ont été modifiées à des fins de clarté et de concision.
max_avrutin demande : Depuis combien de temps es-tu dans le domaine? Et pourquoi as-tu choisi d’être entraîneur?
Ça fait 15 ans que je suis dans ce domaine à temps plein, mais j’ai commencé à entraîner des gardiens à 17 ans, donc ça en fait 34 au total.
J’ai eu la chance de grandir avec les frères Allaire, Benoit et François, qui étaient mes entraîneurs à l’époque. J’ai travaillé avec eux à l’âge de 15 ans et j’ai fait des écoles de hockey avec eux à partir de 17 ans, alors ils m’ont transmis leur passion, leurs techniques, leur habileté à comprendre quoi faire et pourquoi le faire, etc.
soso.rosoo demande : Eric, as-tu un exercice préféré à montrer à tes gardiens?
Il y en a un en particulier : le « go to puck ». Je pense que c’est un terme à moi. Je me place assez loin et les gardiens doivent attendre patiemment de voir où se dirige la rondelle pour amener leur corps vers elle. Ça permet de lire où la rondelle s’en va parce que, parfois, sur un lancer, ils n'attendent pas la fin du tir, tandis que [dans le cadre de l’exercice], ils n’ont pas le choix.
jacques_dylan demande : Quelle est la technique la plus difficile à apprendre?
Maîtriser un mouvement prend beaucoup de répétitions […], donc il n’y a pas une technique vraiment plus difficile qu’une autre. Et, à ce niveau, tous les gardiens ont une bonne technique, mais le défi est de maîtriser l’exécution de chaque mouvement, jeu après jeu, match après match, et ce, avec constance. Les habitudes de chaque gardien entrent en jeu également... Je dirais qu’il faut être méthodique pour « casser » une vieille habitude parce que le gardien est à l’aise avec celle-ci. Donc, il faut l’en sortir graduellement, tout en le gardant dans sa zone de confort, puisque l’optique est toujours de performer au prochain match.
desbiens.ana demande : Quel gardien a l’habitude la plus bizarre?
J’ai déjà eu un gardien qui jouait toujours avec ses attaches de jambières. Il les détachait je ne sais combien de fois pendant les entraînements. Des fois, les tirs arrivaient et il n’était pas prêt. Il changeait de trou, un petit peu plus serré, un petit peu plus ample… ça ne finissait plus.
lorenzo0429 demande : Quelles sont les étapes du développement d’un gardien de niveau junior jusqu’à la LNH?
Les différences sont nombreuses, et les attentes sont plus élevées, aussi. Les matchs sont vraiment plus rapides dans la LNH et la marge d’erreur est beaucoup plus mince que dans le junior ou dans la Ligue américaine. Ici, certaines erreurs ne passent plus à cause de la rapidité, de l’exécution et du talent des joueurs.
wides6 (Chris Wideman) demande : Qui est ton joueur préféré pour effectuer des tirs sur les gardiens avant l’entraînement?
[rires] Les gars sont tous professionnels. Je leur dis seulement : « C’est un entraînement de gardiens, ne manque pas le filet. »
.marilou._ demande : Quelle est ta partie préférée de ton travail?
J’adore faire mes vidéos de match. À chaque match, je fais une vidéo [pour le gardien en poste] qui met l’accent sur le renforcement et sur la façon dont on veut jouer chaque jeu. Aussi, j’adore aller sur la glace pour faire des séances seul à seul avec les gardiens.
