Julien Plekanec

BROSSARD - Les discussions ne portaient pas vraiment sur le match en soirée contre les Flyers de Philadelphie dans le vestiaire après l'entraînement matinal de lundi, puisqu'il ne restait que quelques heures avant la limite des transactions.

Un nom était sur toutes les lèvres, soit celui de Tomas Plekanec, qui a quitté Montréal pour se joindre aux Maple Leafs de Toronto dimanche, après avoir passé 15 ans dans l'organisation.
«On perd un bon joueur, il n'y a aucun doute là-dessus. Dans le vestiaire et sur la glace. C'est un vétéran, un gars qui a été très loyal envers l'organisation. C'était aussi un bon joueur à diriger. Il montrait l'exemple. C'est une grosse perte, mais dans la situation dans laquelle on se trouve, on devait faire quelque chose et c'est la décision qui a été prise», a mentionné l'entraîneur-chef Claude Julien, qui avait aussi dirigé le Tchèque lors de son premier passage à la barre des Canadiens.

«Je pense que ce que Tomas a fait ici, c'est laisser un très bon exemple à suivre pour les autres joueurs. C'est ce qu'on aimait de lui; son éthique de travail et son professionnalisme dans toutes les situations. C'était toujours présent», a ajouté Julien.
Le mot «professionnel» est assurément celui qui sied le mieux à Plekanec. Tous les joueurs y ont fait référence.
«J'ai eu la chance de jouer avec lui pendant six ans. J'ai vraiment beaucoup appris de lui, de la façon dont il prenait soin de ses affaires et de sa façon d'être, en fait tout pour devenir un pro. Personne ne représentait ça mieux que Pleky. Il se présentait au travail chaque jour avec l'attitude de vouloir s'améliorer. Je pense que ça a déteint sur plusieurs joueurs dans ce vestiaire», a souligné Brendan Gallagher.

La fiabilité de l'ancien numéro 14 était aussi très reconnue et respectée.
«Tu peux compter sur un joueur comme ça dans toutes sortes d'aspects. Il a toujours retiré de la fierté de son jeu défensif et il y excellait. Mais on peut dire la même chose offensivement, alors qu'il y avait des moments où tu avais besoin qu'il gagne de grosses mises en jeu. Il a été un bon joueur ici dans toutes les facettes du jeu», a vanté Julien.
Gallagher a bien résumé le travail que Plekanec faisait souvent dans l'ombre.
«Je pense que pour vraiment comprendre l'effet qu'il a eu, il faudrait aller poser des questions dans le vestiaire des autres équipes et demander à quel point il est difficile de l'affronter. Il ne commet pas vraiment d'erreurs. Il a marqué plusieurs buts importants cette année également. Il a eu quelques très bonnes saisons à l'attaque, tout en jouant un rôle sur la glace où il affrontait les meilleurs joueurs offensifs au monde. C'est très spécial ce qu'il a fait ici, en 981 matchs. C'est long pour faire ce qu'il a fait et je lui lève mon chapeau», a mentionné le numéro 11.
On n'a pas à chercher bien loin pour trouver des joueurs qui s'inspirent du jeu de Plekanec. Phillip Danault a affirmé que le vétéran l'a grandement aidé.
«Il m'a aidé sur et à l'extérieur de la glace. Les mises en jeu, les entraînements à l'extérieur de la glace, juste à le regarder, j'apprenais. On voyait qu'il était très, très structuré à chacune de ses présences et on sait ce qu'il va donner à chaque match. C'est donc un joueur que je veux imiter et c'est exactement le type de joueur constant comme lui sur qui je veux modeler mon jeu», a-t-il dit.
Le Québécois espère maintenant pouvoir prendre sa relève, en quelque sorte.
«Pleky faisait une grosse job défensivement pour nous et il était aussi capable de participer offensivement. Ce n'est pas tout le monde qui est capable de faire tous les petits détails qu'il faisait. C'était spécial. C'est sûr que c'est un jeu que je veux reproduire. Un joueur de centre qui joue dans les deux sens de la patinoire, c'est quand même indispensable aussi, alors je veux un peu suivre ses traces», a-t-il conclu.