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MONTRÉAL - Personne n'a vu venir Phillip Danault - même pas Phillip Danault.

Choix de premier tour des Blackhawks de Chicago en 2011, échangé aux Canadiens en février dernier, Danault semblait être destiné en début de saison à piloter l'un des deux derniers trios; il a terminé la campagne aux côtés de Max Pacioretty et d'Alexander Radulov, sur la première unité d'attaque, après avoir amassé 40 points (13B-27A) en 82 matchs.

«Je ne m'attendais pas à ça, ç'a été au-dessus de mes attentes, a avoué candidement le Victoriavillois au terme de sa deuxième saison dans la LNH, sa première complète.

«Je suis parti de loin. Je me battais pour un poste en début d'année. Plus ma confiance montait, plus l'équipe avait confiance en moi aussi. Ç'a explosé complètement, je ne sais pas exactement quand», a ajouté celui qui avait amassé quatre buts et 10 points en 50 matchs l'année précédente.

Plus exactement le 17 décembre, Phillip, face aux Capitals de Washington.

Quelques jours après qu'Alex Galchenyuk et David Desharnais eurent subi des blessures coup sur coup durant le long voyage en Californie - ce qui laissait un trou béant au centre -, Michel Therrien a décidé de placer Danault au centre de ses deux meilleurs pointeurs, après des résultats mitigés avec Tomas Plekanec à la même position.

Danault a immédiatement cliqué avec ses nouveaux ailiers. Il lui ont même donné le surnom «7 Eleven», en référence à la célèbre chaîne de dépanneurs américaine.

«Il est toujours ouvert!» avait alors expliqué à la blague Pacioretty, quant à l'origine du sobriquet.

Pacioretty, Radulov et Danault ont été presque peu séparés pour le reste de la saison. Outre quelques changements ici et là, le trio est demeuré intact. Même quand Galchenyuk est revenu de sa blessure. Même quand Claude Julien est arrivé à la barre de l'équipe. Même quand ç'a été le temps de la «vraie» saison.

«Le fait que je puisse dire que j'ai joué avec Patch et Radu cette saison, ce n'était vraiment pas dans ma tête en début d'année. Ils ont été vraiment incroyables pour moi. Ce sont deux grands joueurs qui m'ont montré le chemin», a attesté le numéro 24, qui a terminé au sixième rang des meilleurs pointeurs du club et au septième échelon des buteurs.

Nul besoin de préciser, donc, que Danault souhaite ardemment revoir le numéro 47 dans l'uniforme tricolore l'an prochain - et dans les années à venir.

«Oui, je souhaite qu'il revienne, mais pas seulement parce que c'est Radulov. C'est un joueur qui travaille, a mentionné Danault. Oui, il a des habiletés incroyables, mais il amène tellement d'énergie et d'émotion, c'est un joueur impeccable pour nous. Des joueurs comme ça, il n'y en a pas à tous les coins de rue.»

S'il a reconnu le travail de ses compères, le sien l'a aussi été - notamment par la presse montréalaise, qui lui a décerné le trophée Jacques-Beauchamp, remis au joueur «ayant eu un rôle déterminant au sein de l'équipe durant la saison régulière, sans toutefois en retirer d'honneur particulier». L'équivalent de la quatrième étoile, en quelque sorte.

Utilisé à toutes les sauces - désavantage numérique, jeu de puissance, à 4 contre 4, à 3 contre 3, lors des mises en jeu importantes en zone défensive - et en moyenne pendant plus de 15 minutes par match, Danault n'a pas volé cet honneur.

Il a été le seul des 38 joueurs qui ont enfilé l'uniforme tricolore cette saison à disputer les 82 matchs. Il a également pris part aux six matchs éliminatoires à sa première participation en carrière au tournoi printanier.

«C'est une expérience inoubliable, je vais mettre ça dans mon coffre à outils. Je vais l'utiliser pour les années à venir. Ça va être un très bon bagage. C'était vraiment une grosse expérience pour moi en tant que joueur, a indiqué Danault, qui a récolté deux mentions d'aide en séries.

«Ça aurait été plus le fun finir encore mieux la saison. On a eu des mauvais rebonds qui ont coûté la série. Mais je suis content de mon évolution personnelle cette année, je suis sûr que ça va aller encore mieux la saison prochaine.»