Shaw Danault practice

BROSSARD - C'est une tendance dans la LNH depuis quelque temps : de plus en plus d'équipes annulent les entraînements le matin d'un match. Les Canadiens l'ont fait deux fois au cours des deux dernières semaines et cela a plu à quelques joueurs.

«Je suis vraiment en faveur [de ne pas s'entraîner le matin d'un match]. J'aime ça. C'est une tendance à travers la ligue. Je ne sais pas qui a lancé les entraînements matinaux, mais je ne suis pas un fan», a candidement admis le capitaine Max Pacioretty.
Si autrefois, ces entraînements à quelques heures d'une rencontre pouvaient servir à se dégourdir les jambes ou même à se préparer pour être plus en forme le soir venu, ce n'est plus vraiment le cas dans le hockey d'aujourd'hui où les joueurs sont en très grande forme physique dès le jour 1 du camp d'entraînement.
«Ce n'est pas le matin d'une partie que tu te mets en forme pour un match. Il y a un bon moment pour le faire. Après une journée de congé, tu veux aller sur la glace et sentir la rondelle. On est des professionnels, on sait ce qu'on doit faire pour être bien dès que la rondelle est en jeu. Je suis un grand fan des journées sans entraînement matinal», a poursuivi le capitaine.

Selon lui, beaucoup de temps et d'énergie sont dépensés lorsque l'équipe tient une telle séance d'entraînement.
«Beaucoup d'efforts sont déployés : tu viens à l'aréna, tu as des réunions, tu mets ton équipement, patines, enlèves l'équipement. Ensuite, tu retournes à la maison et fais ce qu'il faut pour être bien reposé et prêt à jouer. On pense constamment au hockey. Quand tu as une pause de la patinoire et que tu n'as pas à venir ici et enfiler l'équipement, tu sauves de l'énergie. Même si ce n'est pas le cas pour cette soirée-là, je pense que ça s'additionne avec le temps. Ça peut aider à sauver de l'énergie au cours de l'année, a ajouté Pacioretty.
«Tant qu'on a le bon état d'esprit et qu'on fait le nécessaire pour préparer notre corps à être prêt au moment du match, je crois que ça peut nous être bénéfique.»
Andrew Shaw partage l'avis de son capitaine.
«On joue 82 matchs. On est sur la glace pour s'entraîner et c'est épuisant pour le corps et l'esprit. Nous donner congé les matins de match, ça nous donne un peu plus d'énergie et de repos quand vient le temps de jouer», a-t-il mentionné.
À la blague, il a lancé que s'il pouvait jouer que des matchs, il serait bien heureux.
«Si c'était juste de moi, je ne m'entraînerais jamais. Ce serait l'fun. Mais ça n'arrivera pas. Tout le repos que je peux avoir est bon», a-t-il précisé.

Tomas Plekanec pense qu'il y aura davantage d'entraînements annulés dans la ligue.
«C'est vers ça que la ligue se dirige. On va voir ça de plus en plus. Le jeu est tellement rapide que tu dois avoir de l'énergie pour le match, pas vraiment le matin. Ça dépend de l'horaire de la semaine et du mois. C'est de là que ça part. Comme joueur, tu dois connaître ton corps, tu dois savoir ce dont tu as besoin pour être à ton mieux en soirée», a indiqué le vétéran de 35 ans.
Deux joueurs n'étaient pas de l'entraînement mercredi, soit Shea Weber (traitements) et Jonathan Drouin (virus). Selon l'entraîneur-chef Claude Julien, Drouin pourrait être prêt à revenir au jeu une fois qu'il aura chassé son virus.
«Pour le moment, c'est un point d'interrogation, mais notre but était un retour possible jeudi», a-t-il dit au sujet de son attaquant, qui a raté les trois dernières rencontres des siens en raison d'une blessure au bas du corps.
Puisqu'il y a eu entraînement mercredi, les joueurs ont pu travailler sur différents aspects du jeu, dont les mises en jeu. Mardi soir contre les Blues de St. Louis, Shaw a brillé au cercle des mises en jeu, avec six remportées sur huit (75%), dont deux qui ont mené à des buts de Weber. Et tout ça, même s'il n'est pas officiellement un joueur de centre.
«J'ai joué au centre pendant quelques années dans la LNH. Par la suite, lorsque je jouais à l'aile, je jouais toujours avec un centre gaucher. Je prenais toujours les mises en jeu de mon côté fort (droit) pour avoir une meilleure chance de l'emporter. Si tu l'emportes avec ton revers, c'est beaucoup plus facile. J'ai beaucoup joué avec [Marcus] Kruger à Chicago et il était gaucher. Chaque fois qu'on était à droite, je prenais les mises en jeu et si c'était sur le flanc gauche, il les prenait. On a maintenu ce rythme et quand je suis arrivé ici, j'ai dit que j'allais les prendre quand elles étaient de mon con côté», a-t-il expliqué.
Il avait cette entente avec David Desharnais l'an passé et maintenant, il fait la même chose avec Phillip Danault. C'est une façon de faire avec laquelle Julien est d'accord.
«On utilise beaucoup Shaw. Il les prend plus que Phil quand c'est de son bon côté. Ils partagent cette responsabilité. On l'envoie aussi sur l'avantage numérique prendre ces mises en jeu, car il a toujours été bon de son côté fort et on en tire avantage depuis le début de la saison», a conclu le pilote des Montréalais.