bourdain

Il n'y a pas grand-chose qu'Anthony Bourdain n'est pas prêt à faire pour une bonne histoire. Globe-trotter à l'esprit ouvert armé d'une fourchette, le chef cuisinier, auteur à succès, vedette de la télé et fou de l'aventure originaire de New York a vécu une vie à fond la caisse, dégustant des mets de partout sur la planète pour ses émissions The Layover et Anthony Bourdain: No Reservations. De passage en ville pour passer du temps avec l'élite culinaire montréalaise, nous avons pris quelques instants avec ce touche-à-tout pour avoir un aperçu de sa nouvelle aventure Anthony Bourdain: Parts Unknown, diffusée sur CNN, et pour apprendre comment notre ville se classe sur la scène internationale culinaire.

Vous êtes assez multidisciplinaire. Quel mot définit le mieux votre profession aujourd'hui : Chef ? Aventurier ? Conteur ?ANTHONY BOURDAIN :(rires) Allons-y avec « Enthousiaste ».
On imagine que « Le célèbre chef Anthony Bourdain » n'est pas le genre de titre que vous aimeriez nous voir utiliser, non ?AB :Certainement pas, en effet. Je ne sais plus ce que je fais maintenant. J'imagine que je suis un ancien cuisinier qui raconte des histoires.
Dans votre livre A Cook's Tour, vous mentionnez que vous avez bien aimé lire Tintin plus jeune. Croyez-vous que cela vous a en quelque sorte préparé à votre avenir de grand voyageur à la poursuite des expériences les plus folles ?AB :Vous savez, c'est la première fois qu'on me pose cette question. Je n'y avais jamais pensé, mais ces livres m'ont donné la soif d'une vie de voyages que je n'aurais jamais crue possible. Quand j'y repense, ayant aimé ces livres enfant, je peux apprécier davantage ce que je fais aujourd'hui. Je vis la vie de Tintin.
Vous avez ingéré des choses absolument folles dans votre vie. Est-ce qu'un rectum de phacochère malpropre est vraiment pire que du cobra vivant, avec le cœur qui bat et tout le reste ?AB : Absolument. C'est vraiment pire. Tellement, tellement pire. C'était sale et sablonneux et poilu et dégoûtant dans tous les aspects du terme. Je savais que ce serait affreux, c'était une question d'essayer autant que possible d'être un bon invité.
Est-ce qu'il y a eu un moment dans vos multiples voyages où vous avez expérimenté une terreur incontrôlée ?AB :Pas nécessairement des moments de pure terreur, mais j'ai eu quelques peurs, qui impliquaient généralement la conduite d'un véhicule. Conduire sur une autoroute au Vietnam peut être une expérience assez terrifiante. C'est davantage un sentiment d'incertitude qui monte en pointe dans des endroits comme Beyrouth en 2006 où nous nous sommes retrouvés pris. Nous revenons de Libye aussi, mais ces endroits ne sont pas si pire. Le trafic est vraiment ce qu'il y a de plus épeurant.
Vous êtes souvent venu à Montréal. Que préférez-vous à propos de notre ville ?AB : L'attitude. Il y a une culture culinaire qui est défiante, consciente de soi, drôle, différente et très robuste où je me suis branché très rapidement dès ma première visite. C'est entièrement dû à Martin [Picard, propriétaire du Pied de Cochon], Fred et Dave [Morin et McMillan, propriétaires de Joe Beef] et Normand [Laprise, propriétaire du Toqué !] que j'ai expérimenté Montréal. Ils ont façonné mon expérience de belle manière.
Êtes-vous plus friand de poutine ou de viande fumée?AB :Certainement de viande fumée. J'en ai mangé ici [au Centre Bell]. Comparativement à ce qu'on peut commander chez Schwartz's, il faut reconnaître que nous sommes dans un amphithéâtre et que c'est plutôt bon!
D'un point de vue épicurien, est-ce que la scène culinaire d'ici se compare à ce qui se fait ailleurs en Amérique du Nord ?AB : On peut dire que ce que Martin fait à la Cabane à Sucre est facilement un des plus importants, sinon le plus important restaurant d'Amérique du Nord présentement.
Puisque vous êtes originaire de New York, nous ne sommes pas surpris de voir votre amour déclaré pour les bagels de votre ville comparativement aux nôtres.Qu'est-ce qui leur procure cet avantage selon vous ?AB :C'est ce avec quoi j'ai grandi. Le bagel de Montréal est merveilleux, mais il n'a rien à voir avec ce que j'ai connu enfant. C'est une question de situation. Il est tout à fait respectable que vous disiez que les bagels d'ici sont meilleurs, mais pour moi c'est comme comparer des pommes à des oranges. On parle de deux choses différentes.
Vous êtes né à New York puis vous avez grandi dans le New Jersey. Étiez-vous un de ces partisans du New Jersey qui appuyaient toutes les équipes de New York ou êtes-vous demeuré fidèle à vos racines?AB :Très jeune, j'étais déjà partisan des Yankees. Je n'ai jamais été attiré par le football. Tout était à propos des Yankees pour moi. C'était là que mon allégeance régionale s'est arrêtée. J'ai eu une courte période enfant où j'ai été un partisan des Packers, mais c'était probablement parce qu'ils gagnaient tout le temps.
Pouvons-nous vous compter parmi nos partisans célèbres au hockey ?AB : Je serai un partisan à vie de Montréal. On n'oublie jamais sa première fois! J'ai assisté à mon premier match de hockey et j'ai eu beaucoup de plaisir. C'était utile d'être avec Martin, Fred, Dave et Normand, quatre grands partisans des Canadiens.
Plus jeune, avez-vous pratiqué un sport ? Avez-vous déjà été sur une patinoire ?AB : J'ai beaucoup joué au soccer. J'étais un bon lutteur, mais j'étais un « hippie ». Je n'étais pas vraiment un sportif. Je n'ai définitivement jamais patiné de ma vie.
Vous devez avoir une opinion arrêtée en matière de musique. Si vous étiez responsable de la musique, quels morceaux choisiriez-vous pour faire jouer lors d'événements sportifs?AB : AC/DC fait toujours plaisir aux foules. Tout ce que fait AC/DC ferait l'affaire ici.
Entre voyager à travers le monde en mangeant du Kraft Dinner pendant un mois ou rester chez vous à manger tout ce que vous désirez, que feriez-vous ?AB : Question difficile ! Vous savez, je profiterais bien d'un mois à la maison. Manger ce que je veux et ne jamais quitter mon divan pendant un mois, ça serait super !