Patch-Radu

MONTRÉAL - On a eu droit samedi soir à une avalanche de buts. C'est cliché, c'est facile, mais… il faut appeler un chat un chat. Les Canadiens ont marqué six buts en moins de 14 minutes pour donner une leçon de hockey à l'Avalanche du Colorado. Le massacre s'est finalement terminé par un score de 10 à 1.

Difficile de croire que la troupe de Michel Therrien était privée de son meilleur pointeur, Alex Galchenyuk, avec un tel résultat.
Le gardien de l'Avalanche, Calvin Pickard, n'a probablement pas cru à ce qui lui arrivait également. Il a été chassé après seulement 7 min 12 s de jeu après avoir été déjoué par Brian Flynn, Max Pacioretty - le premier de ses quatre buts! - et Artturi Lekhonen.
Mais pour paraphraser les premiers Star Académiciens (oui, vous allez avoir cette chanson dans la tête!), ce n'était pas fini. Ce n'était qu'un début!
Avant même la mi-période, les partisans avaient déjà eu cinq buts à se mettre sous la dent, alors que Pacioretty avait enfilé son deuxième et que Paul Byron, fidèle à ses habitudes, avait marqué sur une échappée.
Puis Flynn a lui aussi inscrit un deuxième but en première période. Tout ça et le match n'était même pas vieux de 14 minutes.

«Nous avons évidemment très bien joué. Nous avons très bien joué à cinq contre cinq. Nous avons marqué quelques buts rapidement et tout s'est enchaîné pour le quatrième trio - nous avons pris du rythme, eu plus de temps de glace- alors c'était un bon match pour nous», a souligné Flynn.
Le rouleau compresseur montréalais a repris du service au deuxième engagement, avec quatre autres buts, dont le premier avec l'avantage d'un homme - le seul sur les 10 filets de la soirée - marqué par Jeff Petry alors qu'il ne restait que 0,1 seconde au cadran. Il n'y a pas à dire, rien n'allait du côté de l'Avalanche en ce samedi soir.
Le défi des hommes de Therrien pour le dernier engagement était tout simplement de ne pas accorder de chances de marquer aux visiteurs. Et aussi, de rester humbles.
«Ce genre de match n'arrivera pas souvent dans une saison. Le message entre la deuxième et la troisième, c'est que je me foutais qu'on marque un autre but. Il fallait s'assurer de jouer de la bonne façon, de ne pas donner de chances de marquer, ne pas prendre de mauvaises habitudes, parce qu'on jouait aussi pour notre gardien. C'est ce qu'ils ont fait et ça démontre leur esprit d'équipe», a mentionné l'entraîneur-chef.
«Quand tu as une avance comme ça, tu essaies juste de jouer pour ton gardien, a renchéri Pacioretty. On voulait s'assurer de limiter les chances de marquer et la façon la plus facile d'y arriver, c'est de passer à l'attaque.»
Bien évidemment, ce match n'est pas sans rappeler la désormais célèbre défaite à Columbus en début d'année. Therrien et ses joueurs étaient donc bien placés pour savoir comment se sentaient leurs homologues sur la glace.
«On a vécu ça de l'autre côté il n'y a pas longtemps. Tu espères juste que tout va être correct jusqu'à la fin. Ce n'est pas le fun pour l'équipe adverse, mais nos joueurs ont été très humbles de la manière dont ils ont joué en troisième période», a souligné le pilote.
«Tu veux respecter le sport, respecter l'adversaire. On s'est retrouvés du mauvais côté plus tôt cette saison et on sait qu'un match ne définit pas ton club. Ils n'ont évidemment pas montré ce qu'ils ont de mieux, comme nous à Columbus cette unique fois où tout allait contre nous. Ce soir (samedi), on aurait dit que tout allait contre eux. Alors on a beaucoup de respect pour eux, mais en même temps, on aime la façon dont on a joué», a mentionné Pacioretty.

Effort collectif
Dire que la victoire de samedi est le résultat d'un effort collectif est un euphémisme. Outre le gardien Carey Price, seulement trois joueurs vêtus de bleu-blanc-rouge n'ont pas noirci la feuille de pointage, soit les défenseurs Shea Weber, Alexei Emelin et Nathan Beaulieu. Il est donc plus rapide de mentionner ceux qui ont été blanchis que ceux qui ont amassé des points.
Tomas Plekanec a aussi connu une soirée très productive, avec quatre mentions d'aide.
«On a quatre trios qui peuvent patiner et trois paires de défenseurs qui peuvent patiner. Quand on fait la vie dure aux défenseurs adverses en début de match, c'est très difficile pour eux de nous rattraper et presque toutes nos victoires ont été acquises comme ça», a souligné Pacioretty.
Ce dernier a tout de même précisé que même si le pointage dit le contraire, le début de match n'a pas été si facile.
«Quelques-uns des premiers buts ont été de véritables exemples de dur labeur. Je pense à celui lorsque Danault travaillait derrière le filet. Il a été renversé, il s'est relevé et a préparé le but de Lehky, qui était devant le filet. On a commencé en lion, mais ce n'était vraiment pas facile», a affirmé le numéro 67.
Le capitaine a par ailleurs dû fouiller loin dans ses souvenirs pour se remémorer de la dernière fois où il a marqué quatre buts dans un même match.
«Ce n'était pas au hockey professionnel. Ça fait très longtemps. Je me rappelle une fois quand j'étais enfant, mais ce n'était pas très sérieux», a-t-il dit.
Pacioretty a ajouté une mention d'aide pour égaler le match le plus productif de sa carrière. Il avait également inscrit cinq points (3B-2A) le 4 avril 2014 face aux Sénateurs d'Ottawa.
Pour la petite histoire, c'était la première fois que les Canadiens marquaient 10 buts ou plus depuis le 24 février 1990 (une victoire de 11 à 1 contre les Penguins de Pittsburgh).
Les Canadiens, qui ont repris seuls le premier rang de la LNH avec cette 14e victoire à domicile cette saison, profiteront d'un congé dimanche, avant de retrouver les Bruins de Boston lundi soir, au Centre Bell.