DUCHARME-CMJ

MONTRÉAL - Pour souligner cet événement international, nous avons rencontré deux membres de l'organisation des Canadiens de Montréal qui ont non seulement participé à l'événement, mais aussi remporté la médaille d'or.

D'abord, Joël Bouchard.
Depuis le début de la présente saison, Bouchard occupe le poste d'entraîneur-chef du club-école des Canadiens, le Rocket de Laval.
Avec ses nombreuses connaissances du hockey junior, l'ancien pilote de l'Armada de Blainville-Boisbriand est un candidat de choix pour devenir le principal atout de développement pour le Tricolore.
D'autant plus que ce dernier fût l'une des têtes dirigeantes d'Hockey Canada pour le Championnat mondial de hockey junior (CMJ) à trois reprises, à titre de responsable de l'équipe nationale junior du Canada au sein du groupe de gestion de son programme d'excellence.
Pour Bouchard, cette expérience fut incroyable à plusieurs niveaux et il assure qu'il avait tous les outils nécessaires pour connaître du succès.
« Lorsque tu arrives dans le programme d'excellence de Hockey Canada, c'est comme atteindre le haut de la pyramide. C'est un processus qui commence longtemps à l'avance. J'ai été trois ans avec Hockey Canada. Nous avons beaucoup d'informations, nous avons également une bonne structure avec plusieurs personnes compétentes qui peuvent guider les dirigeants. Il y a une logique dans tout ce que l'on fait au sein d'Hockey Canada », souligne-t-il.
Même si les connaissances qu'il a acquises pendant ses années avec la flotte laurentienne sont considérables, l'entraîneur-chef du Rocket de Laval assure qu'il y a une grande adaptation à faire lors de ce tournoi intensif.
« On s'adapte énormément pendant le tournoi pour les entraînements, les rencontres et les journées de repos. Il y a beaucoup de préparation à l'avance, mais il y a aussi une question de "feeling". Tout ce que tu fais, c'est pour devenir champion du monde.»
Même si Joël Bouchard peut maintenant affirmer avoir remporté la médaille la plus convoitée du tournoi, son parcours a connu quelques embuches notamment en 2017 alors que l'équipe canadienne s'était inclinée en fusillade à Montréal.
Cependant, Bouchard assure que cette défaite a fait partie du développement et du processus pour devenir champion en 2018.
« Pour nous ce n'était pas un échec. Perdre en fusillade, le match aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. Mais nous n'avons pas non plus pensé que nous avions été parfaits. Nous avons changé des choses l'année suivante. Nous avons fait écouter la finale de 2017 à notre équipe de 2018 pour être en mesure de bien cibler les erreurs », note-t-il.
Un geste qui a rapporté ses dividendes l'année suivante puisque le Canada fût proclamé grand champion en 2018.
Un titre d'une valeur inestimable pour Bouchard.
« J'ai dit aux joueurs après la victoire. Peu importe combien de millions vous allez faire. Peu importe dans quelle ville vous allez jouer, et le nombre de points que vous aurez dans la LNH, l'important c'est que vous avez maintenant la recette pour devenir des champions. C'est ce qu'on veut bâtir chez Hockey Canada. »
Le sentiment du travail accompli
Ces deux dernières années au sein d'Hockey Canada, Joël Bouchard a pu les partager avec son bon ami et maintenant collègue chez les Canadiens, Dominique Ducharme.
Maintenant entraîneur adjoint avec le Tricolore, Ducharme a passé trois années au sein du programme, d'abord comme adjoint en 2016 pour être par la suite entraîneur-chef en 2017 et 2018.
Rencontré après l'entraînement des siens récemment du côté de Brossard, l'ancien entraîneur-chef des Mooseheads d'Halifax et plus récemment des Voltigeurs de Drummondville dans la LHJMQ a parlé du processus de sélection des joueurs et également de la façon de bâtir une équipe gagnante en prévision du tournoi.
« Nous avons déjà une idée l'été des joueurs que nous avons en mains. Il y a beaucoup de communication avec le dépisteur en chef, Brad McEwen. Il se promène d'un océan à l'autre et il regarde tous les joueurs. La série Canada/Russie donne aussi un bon aperçu pour voir si les joueurs sont capables de se démarquer contre les meilleurs joueurs au monde. Quand ils arrivent au début du camp d'entraînement en décembre, l'objectif est de créer une chimie. Lorsqu'un groupe de joueurs se retrouve ensemble avec un objectif commun, rapidement la chimie s'installe. Les gars travaillent dans la même direction alors ça vient très vite », mentionne-t-il.
Après s'être incliné en fusillade à Montréal lors de la finale de 2017, Dominique Ducharme fut renommé entraîneur-chef pour l'année suivante. De son propre aveu, il s'est imposé une certaine pression après ce vote de confiance.
« Je n'ai pas senti cette pression-là de Hockey Canada, mais je me l'imposais par contre. Tu diriges le Canada alors l'objectif c'est l'or point final. Ils nous donnent vraiment tous les moyens possibles pour réussir. Je compare toujours la pression avec l'école lors d'un examen. Si tu es préparé, tu n'es pas nerveux et c'est comme cela qu'on se sentait.»
Obligé d'admettre que cette décision fut la bonne puisque le Canada a été proclamé champion en 2018 lors du tournoi à Buffalo.
La façon parfaite pour Dominique Ducharme de fermer un chapitre (difficile) de sa vie.
« Bien c'est certain que le tournoi fut associé par accident à mon père qui est décédé lorsque j'étais en Finlande en 2016. J'avais décidé de rester parce que c'est ce que mon père aurait voulu. Il aurait voulu que je revienne avec une médaille d'or, ça n'a pas été le cas. Puis nous avons passé tellement proche à Montréal l'année suivante avec une défaite en fusillade, alors pour moi la victoire à Buffalo fermait un chapitre d'une certaine façon. C'est un tournoi qui est relevé et la différence entre gagner et perdre est tellement minime. Pour moi c'était la conclusion parfaite de ce chapitre-là », confie Ducharme.
Le Championnat mondial junior 2019 débutera le 26 décembre prochain à Vancouver alors que le Canada tentera de défendre son titre.