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FOXBOROUGH, Massachusetts - Jack Eichel dépose son sac d'équipement sur le plancher et va s'asseoir dans les gradins vides. Il vient tout juste de terminer son habituel match du mercredi soir de la Foxboro Pro League, où il joue en compagnie de son ami et potentiel futur coéquipier dans la LNH Jimmy Vesey, bien qu'il reconnaisse que l'intensité n'est pas la plus élevée, évoquant qu'il est rouillé et qu'il est assez tôt dans l'été.
Les sons d'ambiance pour cette conversation sont les mêmes que d'habitude, le bruit des lames de patins dans la glace, les rondelles qui entrent en contact avec les bâtons et les rampes, alors qu'une autre équipe saute sur la glace no 1 du Foxboro Sports Center. Eichel regarde les joueurs pendant qu'il parle. Alors qu'il les regarde, il se rend compte que c'est là qu'il a rencontré Vesey pour la première fois, sur cette glace, dans cet aréna.

Cela fait maintenant un peu plus de quatre ans, bien que cela semble faire bien plus longtemps. Eichel avait été rappelé par les Junior Bruins pour la première fois; Vesey avait 18 ans, il en était à son année d'admissibilité au repêchage, et il évoluait avec les South Shore Kings. Maintenant, Eichel s'est maintenant établi comme une vedette montante de la LNH, et Vesey est à la recherche d'une équipe.
« Il y avait beaucoup d'engouement, a raconté Eichel. Je me souviens qu'il y avait un million de dépisteurs dans les estrades, et je pense qu'il a établi un record pour le nombre de points cette année-là. J'avais évidemment beaucoup entendu parler de lui. »
Il y a de nouveau beaucoup d'engouement entourant Vesey, cette fois au sujet de sa destination à titre de joueur autonome, lui qui entend bien obtenir son autonomie le 15 août, à moins qu'il ne décide finalement de s'entendre avec les Sabres de Buffalo - l'équipe d'Eichel, évidemment - après que Buffalo eut échangé un choix de troisième ronde au repêchage 2016 de la LNH aux Predators de Nashville afin d'obtenir les droits exclusifs de négociation avec Vesey jusqu'à cette date.
Les deux parties devaient se rencontrer jeudi, alors que des représentants des Sabres sont venus à Boston afin de s'asseoir avec l'attaquant convoité de 23 ans. Il s'agit d'une autre étape au cours d'un été que Vesey aurait cru moins occupé, mouvementé et controversé.
Dans son esprit, après que sa situation avec les Predators eut été réglée, après le repêchage et l'ouverture du marché des joueurs autonomes, les choses allaient se calmer. Il pourrait alors consacrer la saison estivale à évoluer dans la ligue d'été, jouer et s'entraîner avec Eichel, impressionner les partisans qui se massent le long des rampes et les enfants qui font la file pour obtenir son autographe dans cette ligue dans laquelle des joueurs de la LNH, ou qui y accéderont bientôt, sont aussi accessibles qu'il y a quelques années ou décennies, ce qui représente toutefois un anachronisme dans le climat es ports majeurs d'aujourd'hui.

Le « buzz » est toutefois loin de s'éteindre.
L'attention se porte aujourd'hui sur les tâches quotidiennes, sur les relations sur la patinoire, sur une amitié qui s'est formée pendant quatre ans, alors que les deux joueurs ont évolué sur le même trio dans cette ligue tout en s'entraînant ensemble quotidiennement.
« Je pense qu'il est évidemment facile de jouer avec quelqu'un d'aussi talentueux que lui, a admis Vesey. Il voit bien la glace. J'aime me démarquer et me placer dans des endroits où je peux marquer. Je n'ai même pas besoin de crier, il me trouve toujours. Je crois toutefois que nous voyons tous deux bien la patinoire, alors nous nous complétons assez bien tous les deux. »
La chimie est évidente, alors qu'Eichel cherche Vesey sur la glace, et que ce dernier est prêt à recevoir les passes qu'il sait qu'il va recevoir.

« C'est vrai. Je le cherche sur la glace, a reconnu Eichel. C'est un tireur. J'aime distribuer le disque, et je cherche assurément. C'est une ligue d'été, je ne tente pas souvent de lancer ici, et il est un excellent marqueur, alors je cherche souvent à lui remettre la rondelle. »
Il s'agit d'une image attrayante pour le directeur général des Sabres Tim Murray, qui a déclaré cet été : « Nous pourrions utiliser Jack comme un outil. Je serais stupide de ne pas le faire. »
C'est également attrayant pour Vesey et Eichel, bien que ces deux joueurs sachent que Vesey va prendre sa propre décision, trouver l'endroit où il cadrera le mieux, où que ce soit, et qu'il s'engager à attendre le 15 août pour le faire.

Eichel voit bien que l'ajout d'un joueur avec le talent de Vesey ne pourrait qu'aider les Sabres, et il a indiqué qu'il espérait que son ami considère fortement son équipe. Vesey voit bien que de pouvoir compter sur Eichel pourrait aider sa transition, alors qu'il a déclaré : « Je pense que je me sentirais plus à l'aise dans un vestiaire en sachant que Jack est là. »
Mais personne ne veut aller trop vite.
« Je tente simplement de lui remettre la rondelle dans cette ligue, et peut-être qu'il songera que je pourrais le faire pendant la saison s'il veut se joindre à nous, a noté Eichel. Je ne sais pas si je veux être qualifié d'outil de recrutement. Je crois qu'il serait plus juste de dire que je peux l'informer sur la ville de Buffalo et lui dire à quoi s'attendre s'il décide de venir s'y installer.
« Je sais évidemment que les Sabres souhaitent ardemment le mettre sous contrat, avec raison. »
Eichel savait que bien des choses pourraient se passer dès ce premier match que les deux jeunes joueurs ont joué l'un contre l'autre il y a quatre ans. Rien n'était coulé dans le béton. C'est toujours le cas, pour un comme pour l'autre, même si Eichel s'est déjà établi comme un bon joueur de la LNH, même si Vesey entame son été en sachant que plusieurs équipes vont chercher à acquérir ses services, avec toute la pression et les questions que cette situation comporte.
C'est pourquoi évoluer dans cette ligue et côtoyer Eichel a été un léger réconfort pour Vesey. Surtout, les autres joueurs le laissent tranquille à propos de sa décision. Ils s'entraînent, ils patinent, ils le laissent vivre. Ils ont du plaisir. Ils se préparent pour septembre et pour leur avenir. Et peut-être que Vesey voit ce que ces quatre années ont apporté à Eichel, et ce qu'elles pourraient lui apporter bientôt.
Quand Eichel était entré dans l'aréna plus tôt, deux paires d'yeux se sont agrandies. Les frères Alexander et William Zaneski l'ont fixé alors qu'ils se trouvaient à 10 pieds de lui, deux jeunes espiègles trop gênés pour approcher au départ. Ils portaient des t-shirts avec le numéro et le nom d'Eichel, qui ont été, après avoir été poussés par leurs parents, autographiés par l'attaquant des Sabres. Ils l'ont regardé jouer, cette fois sur la glace no 3, les yeux remplis d'admiration en tenant une pancarte qu'ils avaient confectionnée eux-mêmes.
Cela fait en sorte que cette journée avec les Junior Bruins, alors qu'il a rencontré Vesey pour la première fois sur la glace dans un affrontement qui pourrait se répéter au cours des prochaines années - dans des affrontements Sabres-Bruins, peut-être, ou Sabres-Maple Leafs, ou Sabres contre une autre équipe - semble être un lointain souvenir. Ou peut-être, comme ils l'ont fait dans cette ligue d'été, qu'ils seront de retour sur le même trio, et que les passes d'Eichel vont trouver Vesey alors qu'il fonce au filet, comme elles l'ont fait plusieurs fois mercredi et au cours de bien des mercredis avant cela.
« Cela remonte à loin, a évoqué Eichel en parlant de ce premier match. Nous avons tous deux parcouru bien du chemin depuis ce moment. »
Ils vont tous deux aller loin. Peut-être même qu'ils vont s'y rendre ensemble.