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MONTRÉAL -- Les joueurs des Red Wings avaient bien de la difficulté à trouver les bons mots pour expliquer le désastre qui venait de se produire sur la patinoire du Centre Bell.
Le mot « honteux » est revenu le plus souvent et, à bien y penser, il s'agissait du qualificatif parfait pour décrire cette dégelée de 10-1 subie face aux Canadiens, un septième revers de suite (0-4-3) pour les Red Wings.
« C'est une honte... Je ne sais pas vraiment par où commencer, a déclaré le capitaine Henrik Zetterberg après plusieurs soupirs de découragement. Je joue au hockey depuis 20 ans et je ne crois pas avoir pris part à quelque chose comme ce qui s'est produit ce soir.
« Nous avons pratiquement fait honte à tous ceux qui ont porté l'uniforme des Red Wings. Et nous devons vivre avec ça. »

Après avoir été battus 6-3 par le Tricolore pas plus tard que jeudi, tout le monde s'attendait à ce que les visiteurs sortent avec la rage au coeur. Surtout que les Red Wings n'accusaient que deux points de retard sur Montréal et le troisième rang de la section Atlantique avec un match de plus à disputer.
Mais ils n'ont rien démontré de ça.
Paul Byron a ouvert la marque en début de première période avant de voir Nicolas Deslauriers doubler l'avance des locaux moins de 32 secondes plus tard. Le moral déjà dans les talons, les Red Wings étaient visiblement prêts à se faire battre.
Et ça ne s'est pas fait dans la demi-mesure. Ils ont à peine menacé le filet de Carey Price si ce n'est qu'un d'un tir des cercles d'Anthony Mantha en première période et de la mêlée qui a mené au but de Luke Glendening en milieu de troisième alors que c'était déjà 8-0.
Ce filet aura au moins permis à un brave partisan de l'équipe d'envoyer une pieuvre - qui devait bien commencer à dégager certaines odeurs - sur la patinoire. Mais ça n'aura pas permis aux joueurs des Red Wings de mettre un léger baume sur cette humiliation en règle. Loin de là.
« Honnêtement, en ce moment, je ne sais même pas quoi vous dire, a lancé le défenseur Niklas Kronwall qui ne semblait pas d'humeur à rire. Ça bouille en dedans. Nous ne pouvons pas simplement regarder ça et nous apitoyer sur notre sort, ça ne fonctionne pas comme ça.
« Nous avons répété dans les derniers jours que le travail allait nous permettre de nous en sortir. Aujourd'hui, ce n'était pas du travail. C'était honteux. »
Défensive (très) poreuse
Dans une pièce d'anthologie désormais célèbre, Michel Therrien a déjà dit qu'il commençait à penser que l'objectif de sa brigade défensive « était d'être la pire de la ligue » alors qu'il était à la barre des Penguins de Pittsburgh.
Si Jeff Blashill ne l'a pas dit dans ces mots, samedi, personne ne lui aurait reproché de le penser: les défenseurs des Red Wings ont tout simplement été taillés en pièces par la rapide attaque des Canadiens.
Pour pénétrer en zone adverse, les attaquants montréalais n'avaient qu'à envoyer le disque dans le fond de la zone, à contourner le défenseur et à se rendre à la rondelle. Aussi facile que ça. Sans compter les nombreuses erreurs à la ligne bleue qui ont offert un nombre incalculable de surnombres aux locaux au grand dam des deux gardiens des Wings, qui ont cédé 10 fois sur 34 lancers.
Pis encore, les Red Wings affichent désormais un différentiel de moins-22 au cours de leur mauvaise séquence.
Signe que les temps ont changé, l'entraîneur qui avait qualifié le jeu de son équipe de « stupide » après la défaite de jeudi a accepté une partie du blâme et a plutôt décidé de regarder vers l'avant.
« Je crois que nous sommes tous gênés, mais nous devons décider que cela ne se reproduira plus, a déclaré Blashill. Je l'ai dit plusieurs fois, tout ce qui importe c'est la manière dont tu te relèves quand tu te fais envoyer au tapis. Je crois que nous avons le caractère nécessaire dans ce vestiaire pour nous relever.
« Le caractère se manifeste dans les moments les plus difficiles. Nous devons décider que nous allons être bien meilleurs. Nous avons le groupe pour le faire. »