Therrien-bench 1-7

MONTRÉAL - Michel Therrien connaît son mois de février le plus stressant en huit ans sur le plan professionnel. L'entraîneur des Canadiens de Montréal souhaite sûrement que le dénouement soit différent.
Le 15 février 2009, Therrien était congédié à la barre des Penguins de Pittsburgh.

Therrien a pesté dernièrement contre le calendrier compressé des équipes imposé cette saison. Mais l'interruption de travail qui en découle lui permettra peut-être de réchapper son poste. Comme pour un boxeur mal en point qui est sauvé par la cloche, la relâche à l'horaire de presque cinq jours du Tricolore cette semaine est la meilleure chose qui puisse lui arriver, ainsi qu'à toute l'équipe il va sans dire.
Tout le monde, sans exception, pourra (ou plutôt devra) procéder à un examen de conscience.
Therrien ne passera pas la semaine la plus relaxante, mais le répit lui fournira l'occasion de remettre de l'ordre dans ses idées et de plancher sur des éléments de solutions à tête reposée.
Il n'est pas sans savoir que le fruit de sa réflexion devra vite se traduire par des résultats concrets sur la patinoire, au retour de l'équipe en action samedi, parce que la patience du directeur général Marc Bergevin pourrait atteindre sa limite très bientôt.
La spirale d'insuccès est moins vertigineuse que celle de la saison dernière, mais Therrien patine sur une glace plus mince. La saison dernière, Bergevin avait tôt fait de mettre fin aux rumeurs de congédiement de Therrien en confirmant qu'il demeurerait en poste au cours d'un point de presse, le 21 janvier 2016.
Therrien a beau profiter de la confiance indéfectible de son supérieur immédiat, il reste que Bergevin ne pourra pas tolérer que l'équipe s'enlise inexorablement pour la deuxième saison de suite, surtout après avoir connu un autre début en fanfare. Et d'autant qu'elle mise sur Carey Price en santé cette saison.
Therrien va procéder à un brassage d'idées cette semaine en se remémorant peut-être son dernier congédiement comme entraîneur dans la LNH, dont c'est le triste huitième anniversaire pour lui.
Quand on y regarde de près, on constate qu'il y a des ressemblances entre les courbes de rendement des Penguins, cette saison-là, et des Canadiens, cette saison.
Les Penguins avaient amorcé leur lente agonie en 2008-09 au moment où ils montraient un dossier de 14-6-3 avant le début de décembre. Au cours des 34 matchs suivants, ils avaient conservé une piètre fiche de 13 victoires, 19 défaites et deux autres revers en bris d'égalité.
Le 15 février, le directeur général Ray Shero avait remplacé Therrien par Dan Bylsma. La suite, vous vous en souvenez peut-être. Les Penguins ont renoué avec le succès, grâce à un dossier de 18-3-4 sous Bylsma, en route vers la conquête de la Coupe Stanley au printemps.
Pas nécessaire
Si on tire des leçons des expériences du passé, c'est en plein le moment pour Therrien de puiser dans sa banque personnelle.
Parce que loin de nous l'idée de soumettre à Bergevin qu'il doive nécessairement procéder à un changement d'entraîneur. Peut-être qu'une transaction majeure pourrait être l'électrochoc salvateur. C'est à lui et à ses acolytes de voir.
Le CH montre un dossier de 6-10-2 depuis le 9 janvier - de 1-5-1 en février.
Bergevin est-il prêt à y aller d'un autre vote de confiance à l'endroit de Therrien?
En fin de compte, le sort de Therrien repose essentiellement entre les mains des joueurs, particulièrement des meneurs comme Price, Shea Weber, Andrei Markov et Tomas Plekanec. On peut dire ce qu'on veut des relations entre Therrien et Max Pacioretty, le capitaine se démène fort pour son "coach".
La réponse que les joueurs fourniront sur la glace à compter de samedi au Centre Bell face aux Jets de Winnipeg (14 h (HE); TVA Sports, CBC, SN) sera très révélatrice de la démarche à suivre pour Bergevin.
Quelques défaites en série pourraient le contraindre à remercier son bon ami.