Danick Martel Flyers Lepage bug

LAVAL -- Contrairement à certains de ses collègues, Danick Martel n'est pas du genre à sortir la cassette en entrevue. Premier buteur de la Ligue américaine de hockey avec 14 buts en 17 rencontres, les projecteurs sont braqués sur lui et le Québécois aborde chaque question avec un franc-parler que l'on ne voit malheureusement plus souvent.
Son histoire est loin d'être banale. Jamais une équipe n'a osé investir un choix de repêchage en lui. Pas même au niveau junior.
Pourquoi? À 22 ans, presque 23, Martel mesure 5 pieds 8 pouces et pèse 166 livres.
Il a d'abord dû se contenter d'une invitation au camp de l'Armada de Blainville-Boisbriand pour se tailler une place dans la LHJMQ. À sa troisième saison, il terminait au deuxième rang des marqueurs de la ligue avec une récolte de 102 points, dont 48 buts, en 64 matchs.

Les Flyers de Philadelphie ont ensuite pris une chance en lui accordant un contrat de recrue au cours de cette saison faste. Après deux saisons respectables avec les Phantoms de Lehigh Valley, il se retrouve désormais au sommet des buteurs de la Ligue américaine.
« À mes deux premières années junior, personne ne parlait de moi et à ma troisième, tout le monde parlait de moi, a lancé Martel en entrevue avec LNH.com. Même chose après avoir signé mon contrat... Là, j'ai une bonne année et le monde commence à parler de moi. Je suis rendu habitué, je ne m'en fais même plus avec ça.
« Les gens vont peut-être dire que c'est de la chance présentement, mais j'ai tellement travaillé fort toute ma vie qu'à un moment donné, ça va payer. »
Une courte recherche sur internet permet de voir que le jeune homme est effectivement sur le point de récolter les fruits de son travail.
« Danick Martel serait-il la solution pour les Flyers? », « Les Flyers devraient-ils rappeler Danick Martel? » ne sont que quelques-unes des manchettes que l'on y retrouve. Les Flyers ont présentement l'une des pires attaques de la LNH et ils ne refuseraient certainement pas un petit coup de main.
Le natif de Drummondville pourrait certainement le leur fournir. De son propre aveu, ses buts ne sont pas toujours les plus beaux mais c'est le résultat qui compte, non?
« Vous connaissez bien (Brendan) Gallagher à Montréal, il fait la job en avant du but; j'essaie un peu de faire la même chose, a dit Martel. Je peux toujours finir le casque dans le filet, mais ce n'est pas si grave. En autant que la rondelle soit là aussi, moi je suis bien content. »
Le feu dans les yeux
Jouant constamment avec la volonté de prouver qu'il appartient à l'élite, Martel n'hésite pas à se salir le nez, marque des buts et a amélioré son jeu défensif, ce qui lui permet de passer plus de temps en territoire adverse. Il peut même laisser tomber les gants s'il sent que le moment est bien choisi.
« Il a un peu le complexe de Napoléon, mais il l'utilise comme une force, a déclaré l'entraîneur des Phantoms Scott Gordon. Tout le monde pourrait vous dire qu'il ne recule devant personne, nous l'avons vu se battre contre des gars beaucoup plus imposants, il fonce au filet même s'il sait qu'il se fera frapper et il se relève pour continuer à jouer. »
En discutant avec Martel, on sent qu'il a réellement le désir de faire mentir tous ceux qui ont levé le nez sur lui depuis qu'il a commencé à jouer au hockey. Alors que d'autres auraient contourné la question pour demeurer « politiquement correct », il l'a attaqué de front avec la même fougue qu'on lui connaît sur la patinoire.
« J'ai beaucoup de frustration à ce niveau-là, a-t-il fait valoir. Les gens n'ont jamais cru en moi à part ceux qui sont proches de moi. [...] Depuis le début de ma carrière, je dis que j'ai beau être petit mais j'ai le plus gros coeur dans l'équipe. Je vais toujours être celui qui travaille le plus fort à tous les jours.
« Même si les gens vont toujours dire que je suis petit, ça ne me touche même plus. Ça ne fait que grossir mon coeur. »