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TARRYTOWN, New York – Jack Roslovic, voisin de casier d’Alexis Lafrenière dans le vestiaire des Rangers de New York au centre d’entraînement, savait que les deux journalistes de Montréal ne se dirigeaient pas vers lui pour une longue entrevue. 

« No français », a lancé Roslovic avec un grand sourire. À ses jours avec les Blue Jackets de Columbus, de janvier 2021 jusqu’au mois de mars dernier, l’ailier originaire de l’Ohio a probablement appris quelques mots en côtoyant les David Savard et Alexandre Texier. 

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Il régnait une ambiance détendue dans l’environnement des Rangers à la veille de ce premier match de la finale de l’Est contre les Panthers de la Floride. Ils ont patiné près de 35 minutes dans la bonne humeur, mais aussi avec une bonne dose d’intensité. 

Artemi Panarin hurlait de joie dès qu’il déjouait son compatriote Igor Shesterkin, et Chris Kreider se moquait du géant Matt Rempe qui se retrouvait avec Blake Wheeler, un autre attaquant, dans des exercices à trois contre deux. 

« Dès le camp, Pete (Peter Laviolette) a imposé de bons entraînements, a raconté Lafrenière. Nous patinons environ 45 minutes avec la pédale dans le tapis. C’est comme ça que tu t’adaptes à la vitesse d’un match. Quand tu tiens de bons entraînements, tu es mieux préparé. Il s’agit d’une des clés de nos succès. »

Auteur de 10 points (quatre buts, six passes) en dix matchs depuis le début des séries, Lafrenière représente aussi une des clés des succès de la machine des Rangers.

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Même s’il roule à un rythme encore plus élevé en séries qu’en saison (28-29—57, 82 MJ), le premier de classe au repêchage de 2020 demeure assez loin des réflecteurs. Il passait pratiquement incognito dans le vestiaire à un peu plus de 24 heures de ce premier match contre les Panthers. 

Lafrenière n’a rien d’un moulin à paroles quand il a les micros sous le nez, et les collègues de New York ont probablement fait ce constat depuis assez longtemps. Mais sur la glace, il laisse parler son talent. 

Au deuxième tour des séries contre les Hurricanes de la Caroline, l’ancien de l’Océanic de Rimouski a terminé au deuxième rang de son équipe avec quatre buts en six matchs. Seul Chris Kreider, auteur d’un tour du chapeau lors du sixième match, a touché la cible plus souvent avec cinq buts face aux « Canes ». 

Avec sa modestie, Lafrenière préférait regarder en direction de ses partenaires de trio, Vincent Trocheck et Panarin, pour décrire sa contribution plutôt que de parler de lui-même. 

« Offensivement, tu veux toujours contribuer », a répliqué Lafrenière quand on lui a parlé de son rendement depuis le début des séries. « Je suis heureux de ma production, mais je joue avec de bons joueurs. Ça devient plus facile quand tu te retrouves avec deux joueurs étoiles de la LNH. Je souhaite bien travailler et créer des jeux avec eux. Nous avons développé une belle complicité, nous avons joué pratiquement toute l’année ensemble. »

Le respect des coéquipiers

Capitaine des Rangers depuis la saison 2022-2023 et à New York depuis les cinq dernières campagnes, Jacob Trouba a été témoin de la progression de son jeune coéquipier. Même s’il porte le « C » sur son gilet, le robuste défenseur n’a jamais ressenti le besoin de discuter avec Lafrenière pour lui expliquer que son talent finirait par éclore. C’est à sa quatrième saison dans la LNH que Lafrenière a réellement franchi un pas de géant. 

« Toutes les personnes à l’intérieur de ce vestiaire et au sein de l’organisation savaient qu’il deviendrait tout un joueur », a affirmé Trouba, qui partageait le podium avec Adam Fox lors d’une conférence de presse mardi matin. « Je ne peux pas prendre une partie du mérite pour ses succès cette saison. Le mérite revient à Alexis. Il a du plaisir sur la glace, il travaille fort et il veut être un joueur dominant. Il est un attaquant spécial. Mais ça ne me revient pas, même si je suis le capitaine. » 

Chris Kreider abondait dans le même sens que Trouba en parlant du numéro 13. 

« Il y a toute une amélioration depuis ses débuts, a noté Kreider. Il ne cesse de s’améliorer. On oublie toujours qu’il reste un très jeune joueur (22 ans). Il a une bonne attitude, il se présente tous les jours avec le sourire dans le visage. Il est tellement dynamique et compétitif et il a maintenant une bonne présence au sein de ce vestiaire. »

Kreider, un ailier en puissance qui marque des buts à un rythme constant, sert justement de modèle pour Lafrenière.  

« Oui, il est une inspiration, a souligné le Québécois. J’aime le regarder lors des entraînements et des matchs. Il travaille toujours fort. Il récupère aussi plusieurs rondelles. Dès qu’il y a une bataille 50-50, c’est lui qui ressort avec la rondelle. Il sait bien comment utiliser son corps pour se séparer des défenseurs. Je peux clairement m’en inspirer. »

En 2022, les Rangers avaient également atteint le carré d’as. Gerard Gallant, qui dirigeait l’équipe à cette époque, avait vu son parcours prendre fin en six matchs lors de la finale de l’Est contre le Lightning de Tampa Bay. Lafrenière patinait au sein d’un trio qu’on surnommait l’unité des jeunes (kid line), avec Filip Chytil et Kaapo Kakko. 

Les trois joueurs sont encore avec les Rangers, mais maintenant dans des rôles différents. Kakko est toujours à l’aile du troisième trio, alors que Chytil devrait jouer un deuxième match depuis le début des séries, lui qui a été malade lors des derniers jours, mais qui a aussi manqué plusieurs mois cette saison en raison de symptômes d’une commotion cérébrale. 

« J’ai de l’expérience en banque avec les séries des dernières années. Mais on parle d’une différente année, d’une différente série et d’une différente équipe, a dit Lafrenière. On peut garder l’expérience du passé, mais ça repart à zéro. Nous attaquerons cette série contre les Panthers en jouant notre style. » 

Lafrenière a maintenant hâte de sauter sur la patinoire du Madison Square Garden pour l’ouverture de la finale de l’Est face aux Panthers. Il jouera sous les regards de ses parents et de sa sœur, qui feront le voyage à New York. 

« C’est emballant, a-t-il affirmé. Quand tu te rends là, c’est une confrontation entre deux très bonnes équipes pour une place en finale. Je m’attends à du bon hockey. J’ai hâte au début de la finale de l’Est. Les Panthers ont une équipe très complète, comme nous. »

La tasse de café, le balado de LNH.com

Les Panthers dans le siège du conducteur en finale