EKHOLM BADGE CHAUMONT

FORT LAUDERDALE, Floride – Mattias Ekholm n’avait pas encore retiré ses patins et son équipement. Des gouttes de sueur ruisselaient dans sa grosse barbe rousse. Dans une petite salle adjacente à un vestiaire du centre d’entraînement des Panthers de la Floride, Ekholm ressemblait à un homme qui venait de sortir le méchant.

Cette scène était à l’image des Oilers d’Edmonton. Ces derniers ont l’intention de tracer un X sur le troisième match de cette finale de la Coupe Stanley où ils ont encaissé un lourd revers de 6-1 face aux rugueux Panthers.

« Je ne peux parler que pour moi, mais j’ai fermé le livre du premier match et du deuxième match, comme celui du dernier, a affirmé Ekholm après un entraînement de près de 45 minutes mardi. C’était juste une rencontre. Nous devons regarder la série dans son ensemble. Nous savons que nous perdons maintenant 2-1 et nous aurons besoin de mieux jouer à notre prochain match. »

Avec un regard des plus sérieux, Ekholm a insisté sur un point. Il n’y a aucune panique à l’intérieur du vestiaire des Oilers.

« Nous restons en bonne position, a mentionné le Suédois. Ce matin, nous avions besoin de réaliser une chose. Nous nous retrouvons à trois victoires de gagner la Coupe Stanley. Nous sommes à une victoire de transformer cette série en un deux de trois avec deux matchs à la maison. Il y a plusieurs éléments positifs. Parfois, tu te perds un peu après un revers. Nous sortons d’un bon entraînement, nous avons regagné du rythme et nous croyons toujours que nous pouvons mieux jouer. »

Il n’y avait pas un consensus à savoir qui avait imposé cet entraînement chez les Oilers. Cette initiative venait-elle de Knoblauch? Connor McDavid et Leon Draisaitl ont-ils insisté pour se délier les jambes?

Ekholm a fait rire les journalistes à ce sujet en mentionnant qu’il n’avait pas la responsabilité de gérer l’horaire de son équipe.

« Je pense qu'aujourd'hui, c'était surtout bon pour l’aspect mental, a-t-il expliqué. Je l'ai entendu des millions de fois cette année. Je me trompe peut-être, mais nous sommes la plus vieille équipe de la LNH. Avoir toute cette expérience de notre côté est aussi crucial dans des situations comme celle-ci, où il faut y aller un match à la fois. C'est une série. On savait avant le début de cette série que ce serait difficile. On ne se sentait pas très bien à notre réveil, mais on avait besoin de se retrouver sur la glace. »

Il y a parfois des défaites qui laissent des traces. Dans le camp des Oilers, on se console en disant que cette rencontre où ils sont tombés dans le piège des Panthers appartient maintenant au passé. Ils l’ont chassée de leur mémoire.

« Nous n’avons pas joué le match que nous espérions, a calmement dit Draisaitl. Vraiment pas. Nous étions très loin de notre meilleur hockey. Nous avions besoin d’oublier cette soirée. »

« Notre équipe réagit toujours bien, nous savons comment rebondir après une mauvaise performance », a poursuivi l’Allemand, qui n’a obtenu aucun tir lors du troisième match. « Nous n’avons pas bien joué. Mais nous aurons l’occasion dans deux jours de redevenir l’équipe que nous désirons être. »

Au podium en compagnie de Draisaitl dans la salle de conférence, Corey Perry partageait la même vision.

« Eh bien, on ne peut pas s'attarder sur les choses du passé, a affirmé l’ailier de 40 ans. On ne peut pas changer le résultat une fois le match terminé. On regarde donc ce qu'on a mal fait, ce qu'on peut améliorer, ce qu'on peut en tirer de positif, etc. Mais il faut s'en débarrasser. La prochaine rencontre est la plus importante. C'est comme ça qu'on voit les choses. »

Les Oilers le savent, mais ils ne le disent pas trop fort. Ils ont mal géré leurs émotions lors de ce premier match en sol floridien.

« Je ne sais pas si nous avons perdu notre identité au dernier match, a répondu Ekholm. Si vous regardez la troisième période, la troisième période est ce qu'elle est. C'est 5-1 ou quelque chose comme ça. Je ne m'y intéresse pas trop. Je pense que le plus important, au niveau émotionnel, c'est qu'il faut contrôler nos pénalités en première période. On ne peut pas en prendre quatre. C'est tout simplement trop. »

Le dilemme du gardien

Stuart Skinner ou Calvin Pickard ? À deux jours du quatrième match de cette finale, Knoblauch n’a pas ouvert son jeu sur le choix de son gardien partant.

« Nous n’avons pas encore décidé, nous l’annoncerons avant le match », a affirmé l’entraîneur en chef des Oilers.

Les Panthers ont chassé Skinner du dernier match en marquant cinq buts sur 23 tirs contre lui. Pickard a pris le relais après le but d’Aaron Ekblad en supériorité numérique à 3 min 27 s au début de la troisième période.

« Si nous parlons uniquement de lundi soir, nous perdions 5-1 à ce moment et nous ne jouions pas du bon hockey devant lui, a résumé Knoblauch. Ça n’aurait pas été juste pour lui de le garder devant le filet. »

Depuis le début de cette finale, Skinner a un dossier de 1-2 avec une moyenne de 3,74 et un taux d’efficacité de ,866.

« On doit s'améliorer, on doit l'aider, c'est sûr, a mentionné Ekholm. Il joue d’une façon incroyable depuis trois, quatre ou cinq semaines. Je ne sais pas depuis combien de temps, mais ça fait longtemps qu'il n'a pas connu un mauvais match. Peut-être que lundi soir, c'était un de ces moments où il n’était pas aussi alerte. J'espère que ce sera une de ces soirées à oublier, mais j'ai confiance en Stu (Stuart) et en notre jeu défensif. »