Trotz-62116

LAS VEGAS - À la perspective de l'arrivée d'une équipe d'expansion de la LNH à Las Vegas, les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants ont bien hâte de voir ce que l'avenir leur réserve, sont curieux de voir comment se déroulera le processus d'expansion, et redoutent même un peu les tentations qui pourraient les guetter à cette nouvelle escale.
« Le potentiel est considérable », a confié le directeur général des Stars de Dallas Jim Nill.

La LNH est sur le point d'en prendre la pleine mesure, le Bureau des gouverneurs devant procéder à un vote cautionnant le projet d'expansion à Las Vegas au cours d'une réunion à Las Vegas qui se tiendra mercredi, avant la Cérémonie de remise des trophées de la LNH (19 h (HE); NBCSN, Sportsnet).
« Mon ancien patron, [le propriétaire des Hurricanes de la Caroline] Peter Karmanos, parle de Las Vegas depuis 10 ans », a déclaré le directeur général des Penguins de Pittsburgh Jim Rutherford, qui, tout comme Nill, est finaliste au trophée remis au directeur général de l'année. « Ce marché lui plaît parce qu'il est en pleine croissance et qu'on s'y intéresse au hockey. Il a toujours été d'avis qu'il s'agissait d'un endroit idéal pour établir une équipe. Nous voici donc à moins de 24 heures du grand jour. »
Quoique cette expansion n'ait toujours pas été officialisée, l'idée que Las Vegas devienne le tout nouveau marché de la LNH et que la LNH soit la première des quatre principales ligues professionnelles d'Amérique du Nord à s'installer dans la « ville de tous les péchés » était le sujet de toutes les conversations mardi lors de la journée consacrée aux médias encadrant la Cérémonie de remise des trophées de la LNH.
L'entraîneur des Capitals de Washington Barry Trotz a comparé l'arrivée éventuelle d'une équipe de la LNH à Las Vegas à ce qu'il a vécu à titre d'entraîneur des Predators de Nashville lorsque l'équipe s'est jointe à la ligue en 1998.
« Avec le temps, l'équipe mobilisera la collectivité, qui pourra s'identifier à une équipe bien à elle », a analysé Trotz, qui est finaliste au trophée Jack Adams. « Ce sera bénéfique pour les gens du coin. À mon avis, tous les habitants de Las Vegas veulent soutenir une équipe à leur image qui représente fièrement leur ville. Actuellement, il n'y a que des équipes sportives universitaires (celles de UNLV). »
Trotz a été témoin des premiers pas de Nashville dans la LNH, ville qui ne comptait aucune équipe sportive professionnelle avant l'arrivée de Predators il y a 18 ans. Il a également constaté la façon dont les Predators s'y sont pris pour tirer parti des atouts de leur marché et rehausser la qualité du divertissement offert aux partisans.
Dès la saison inaugurale de l'équipe, l'étoile de musique country Vince Gill détenait un abonnement de saison pour les matchs des Predators. D'autres étoiles de musique ont assisté à des matchs au Bridgestone Arena, opérant une fusion entre la marque distinctive de Nashville et une équipe de hockey en plein essor.
Sans aucun doute, une équipe à Las Vegas ne manquera pas d'occasions d'en faire tout autant.
« Notre sport offre un spectacle attrayant et nous pouvions le commercialiser comme peu d'autres à Nashville en raison du talent local, a rajouté Trotz. Nous n'avions peut-être pas la meilleure équipe, mais nous pouvions compter sur l'un des meilleurs services d'opérations de la ligue, ce qui a forcé les autres équipes à rehausser leur jeu d'un cran à ce chapitre. À mon avis, Las Vegas en fera tout autant dès son arrivée dans la ligue. »
Trotz effectue aussi un rapprochement entre Nashville et Las Vegas en raison de la proximité de leur amphithéâtre respectif.
Le T-Mobile Arena, qui a ouvert ses portes le 6 avril dernier et qui deviendrait le domicile éventuel de l'équipe de Las Vegas, se situe à un carrefour à l'ouest de la célèbre Strip et permettra aux partisans de profiter de ce que Las Vegas a de mieux à offrir avant et après les matchs.
Le domicile des Predators, le Bridgestone Arena, donne sur la rue Broadway, l'artère principale de Nashville, à proximité de nombreux bars et restaurants.
« Il y a de nombreuses similitudes entre les deux villes, a remarqué Trotz. Les gens arrivant de la promenade principale de Las Vegas se présenteront aux matchs débordants d'énergie. Je me souviens qu'à Nashville, particulièrement les week-ends, les gens avaient profité d'un bon repas et pris quelques verres avant de se présenter fébriles à nos rencontres. Tout porte à croire que la même chose se produira ici. »
Les joueurs se réjouissent à l'idée de faire escale à Vegas en raison de toutes les attractions de la ville loin du hockey. Certains ont même avancé à la blague que l'équipe de Las Vegas aurait une fiche à domicile reluisante pour cette raison.
« Les joueurs aimeront s'y arrêter », a commenté l'attaquant des Islanders de New York Matt Martin, finaliste au trophée de la Fondation de la LNH. « Il y a de très bons restaurants. L'atmosphère sera bonne, non seulement pour jouer au hockey, mais pour profiter des divertissements offerts par la ville. »
« Jamais l'on n'aurait envisagé de jouer au hockey dans un endroit pareil », a fait savoir l'ailier droit des Blackhawks de Chicago Patrick Kane, finaliste au trophée Hart.
Compte tenu de la réputation de la ville, l'une des questions fréquemment posées aux joueurs, aux entraîneurs et aux dirigeants porte naturellement sur la gestion des escales à Las Vegas.
Trotz a avoué y avoir songé en s'y rendant lundi.
« La première fois, ce sera difficile d'assurer la concentration d'une équipe », a-t-il commenté. « Les équipes de l'Ouest s'y rendront plus souvent et s'y habitueront plus rapidement. Mais les premiers arrêts ressembleront à ceux des premières années à Nashville. Pour cette raison, je m'assurerais de tenir une séance d'entraînement exigeante le jour précédant le voyage et d'en mener une autre à l'arrivée avant de laisser les joueurs profiter de leur journée en ville. »
L'entraîneur des Stars Lindy Ruff, également candidat au trophée Jack Adams, a commenté à la blague qu'il préférerait que Vegas soit le premier arrêt d'un périple de deux matchs en autant de jours, afin de ne pas trop traîner en ville.
« Mais les joueurs sont des professionnels conscients des attentes à leur égard », a-t-il déclaré.
Ruff ne fait pas de différence entre un arrêt à Las Vegas et une escale à New York, à Nashville ou à Los Angeles.
« Nous sommes des adultes responsables en plus d'être professionnels », a ajouté le capitaine des Stars Jamie Benn, finaliste au trophée Hart. « C'est une ville excitante à visiter, mais nous nous y arrêtons avant tout pour travailler et remporter un match de hockey. »