Lefort Poulin

MONTRÉAL - Longtemps considérées comme l'élève et le maître lorsqu'elles évoluaient ensemble à l'Université de Boston, Sarah Lefort et Marie-Philip Poulin espèrent continuer de faire la pluie et le beau temps avec les Canadiennes de Montréal.

Venant de milieux complètement différents de la province, l'une étant originaire d'Ormstown et l'autre de Beauceville, les deux talentueuses hockeyeuses ont emprunté un chemin similaire pour se rendre là où elles sont aujourd'hui. Après avoir dominé au niveau amateur dans leur région, elles se sont exilées pour que leur carrière sur la glace progresse. Poulin a pris le chemin de Montréal et du Collège Dawson avant de joindre les rangs des Terriers de l'Université de Boston en 2010 et Lefort a passé quelques années dans les Cantons-de-l'Est, au Collège de Stanstead, avant d'aboutir dans le Massachusetts, deux ans plus tard.
Poulin avait déjà deux saisons dans la NCAA derrière la cravate lorsque Lefort a fait ses débuts à Boston. Elle a donc accueilli sa jeune coéquipière à bras ouverts. Et un peu comme aujourd'hui dans la Ligue canadienne de hockey féminin, elle a rapidement constaté que sa jeune coéquipière deviendrait un élément important de leur formation.
« Quand Sarah est arrivée à Boston, je l'ai prise sous mon aile. J'ai eu la chance de jouer avec elle et ça a très bien été. Elle a beaucoup gagné en maturité au fil des années, atteste celle qui est de trois ans l'aînée de Lefort et qui a été la capitaine des Terriers en 2014-2015.
« Elle apporte beaucoup de belles choses à une équipe, que ce soit avec son lancer ou avec son côté physique sur la glace. Elle amène beaucoup d'énergie, autant lorsqu'elle est sur la glace qu'à l'extérieur. »

Lefort Poulin (2)

Les attaquantes sont devenues des complices de tous les moments et l'impact qu'elles ont eu sur leur formation a été dévastateur. Autant au niveau collectif qu'individuel. En plus d'aider leur équipe à remporter le championnat de l'association Hockey East trois saisons de suite, elles ont fait faire des cauchemars aux gardiennes adverses en noircissant la feuille de pointage à un rythme effarant. Si Poulin a complété son stage universitaire en 2015 avec une récolte de 81 buts et 100 mentions d'aide pour un impressionnant total de 181 points, Lefort a réussi à surpasser son ancienne compagne de trio par deux points l'année suivante, à sa dernière saison à Boston.
Si elle était heureuse de cet accomplissement historique, celle qui est reconnue pour être discrète- comme Poulin à ses débuts - ne souhaite aucunement s'enfler la tête et est plutôt très humble face à cela.« Ces chiffes-là, je les regarde de deux manières. Oui, c'était un honneur de les surpasser, mais ce que beaucoup de personnes ne savent pas, c'est que Marie a joué moins de matchs que moi en raison de blessures ou de présences avec l'équipe canadienne, souligne Lefort, qui a inscrit 92 buts et 183 points lors de son séjour à Boston.
« C'est sûr que j'avais un peu plus l'opportunité de battre ses records et que je suis contente de mes performances au niveau universitaire, mais il ne faut pas se le cacher : elle est toute une joueuse de hockey. »
De son côté, Poulin n'est pas du tout rancunière parce que l'élève a surpassé le maître au fil des années.
« J'étais vraiment contente [qu'elle batte mes records]. Je l'ai longtemps vue performer. Elle a travaillé tellement fort. D'avoir vu comment elle a obtenu ses records à Boston me rend tellement fière d'elle. De l'avoir ici aujourd'hui à mes côtés est vraiment le fun », assure la double médaillée d'or olympique.
Elles sont réunies de nouveau à Montréal depuis quelques mois, soit depuis que Lefort a été sélectionnée au premier tour du dernier repêchage de la LCHF. La recrue des Canadiennes avait très hâte de renouer sur une base quotidienne avec son ancienne coéquipière. Le fait que quelques visages lui soient familiers a facilité son intégration au groupe. Même si elles ont évolué sur des trios différents depuis le début de la campagne, il y a fort à parier que c'est une situation que la recrue ne rejetterait pas du revers de la main.
« J'avais vraiment hâte que la saison commence. Étant nouvelle dans l'équipe il y avait beaucoup des filles que je ne connaissais pas avant. Par contre, j'en connaissais certaines comme Marie-Philip, Caroline Ouellette et Charline Labonté. J'étais donc un peu moins stressée quand je me suis présentée au camp des Canadiennes, mentionne celle qui a obtenu 10 points en 12 matchs jusqu'à présent en 2016-2017 avec la formation montréalaise.
« Je ne sais pas si on va jouer ensemble cette saison, mais je connais son style et je sais toujours où elle est sur la glace. Le simple fait de la côtoyer et de s'entraîner avec elle est quelque chose », conclut Lefort.

Pour voir Poulin, Lefort et le reste des Canadiennes à l'œuvre au Centre Bell le samedi 10 décembre, vous pouvez toujours vous procurer des billets en cliquant ICI.