Les attaquantes sont devenues des complices de tous les moments et l'impact qu'elles ont eu sur leur formation a été dévastateur. Autant au niveau collectif qu'individuel. En plus d'aider leur équipe à remporter le championnat de l'association Hockey East trois saisons de suite, elles ont fait faire des cauchemars aux gardiennes adverses en noircissant la feuille de pointage à un rythme effarant. Si Poulin a complété son stage universitaire en 2015 avec une récolte de 81 buts et 100 mentions d'aide pour un impressionnant total de 181 points, Lefort a réussi à surpasser son ancienne compagne de trio par deux points l'année suivante, à sa dernière saison à Boston.
Si elle était heureuse de cet accomplissement historique, celle qui est reconnue pour être discrète- comme Poulin à ses débuts - ne souhaite aucunement s'enfler la tête et est plutôt très humble face à cela.« Ces chiffes-là, je les regarde de deux manières. Oui, c'était un honneur de les surpasser, mais ce que beaucoup de personnes ne savent pas, c'est que Marie a joué moins de matchs que moi en raison de blessures ou de présences avec l'équipe canadienne, souligne Lefort, qui a inscrit 92 buts et 183 points lors de son séjour à Boston.
« C'est sûr que j'avais un peu plus l'opportunité de battre ses records et que je suis contente de mes performances au niveau universitaire, mais il ne faut pas se le cacher : elle est toute une joueuse de hockey. »
De son côté, Poulin n'est pas du tout rancunière parce que l'élève a surpassé le maître au fil des années.
« J'étais vraiment contente [qu'elle batte mes records]. Je l'ai longtemps vue performer. Elle a travaillé tellement fort. D'avoir vu comment elle a obtenu ses records à Boston me rend tellement fière d'elle. De l'avoir ici aujourd'hui à mes côtés est vraiment le fun », assure la double médaillée d'or olympique.
Elles sont réunies de nouveau à Montréal depuis quelques mois, soit depuis que Lefort a été sélectionnée au premier tour du dernier repêchage de la LCHF. La recrue des Canadiennes avait très hâte de renouer sur une base quotidienne avec son ancienne coéquipière. Le fait que quelques visages lui soient familiers a facilité son intégration au groupe. Même si elles ont évolué sur des trios différents depuis le début de la campagne, il y a fort à parier que c'est une situation que la recrue ne rejetterait pas du revers de la main.
« J'avais vraiment hâte que la saison commence. Étant nouvelle dans l'équipe il y avait beaucoup des filles que je ne connaissais pas avant. Par contre, j'en connaissais certaines comme Marie-Philip, Caroline Ouellette et Charline Labonté. J'étais donc un peu moins stressée quand je me suis présentée au camp des Canadiennes, mentionne celle qui a obtenu 10 points en 12 matchs jusqu'à présent en 2016-2017 avec la formation montréalaise.
« Je ne sais pas si on va jouer ensemble cette saison, mais je connais son style et je sais toujours où elle est sur la glace. Le simple fait de la côtoyer et de s'entraîner avec elle est quelque chose », conclut Lefort.