TORONTO – Vingt-trois ans après avoir aidé les Maple Leafs de Toronto à éliminer les Sénateurs d’Ottawa lors des séries de 2002, Travis Green sera de l’autre côté de la bataille de l’Ontario, samedi.
En 23 ans, il s’est passé bien des choses dans la carrière de Green, qui est passé d’un rôle d’attaquant chez les Maple Leafs à celui d’entraîneur-chef des Sénateurs. L’engouement à l’idée de vivre la bataille de l’Ontario, toutefois, est resté le même.
« Un match du samedi soir à Ottawa, contre les Maple Leafs… Personnellement, ça m’emballe beaucoup, a-t-il avoué vendredi. J’ai hâte de voir l’ambiance qu’il y aura. Ces rivalités sont parmi les grandes raisons pour lesquelles nous aimons la LNH. Elles font partie de l’ADN de notre ligue.
« Chaque fois qu’on joue devant notre foule, c’est emballant. Je suis impatient pour ce match. »
Green a été embauché par les Sénateurs le 8 mai 2024. Il s’agira de sa deuxième bataille de l’Ontario comme entraîneur-chef, mais de sa première à Ottawa. Lors du premier match entre les Sénateurs et les Maple Leafs cette saison, ses ouailles l’avaient emporté 3-0, disputant une rencontre quasi irréprochable.
Mais comme le souligne Green, c’était bien différent à ce moment. Pas seulement parce que le match était disputé à Toronto, mais parce qu’il n’y avait qu’un mois de joué à la saison et que les deux équipes étaient encore en train d’établir leur identité.
Cette fois, alors que les Sénateurs ont joué 48 matchs, le scénario est plutôt différent. Ottawa a une réelle chance de participer aux séries éliminatoires pour la première fois depuis 2017, n’accusant qu’un point de retard sur la deuxième place de quatrième as dans l’Est en date de samedi.
Les Maple Leafs étant installés au sommet de la section Atlantique, il y a un optimisme prudent chez les partisans des deux villes qu’on pourrait peut-être – peut-être avec un grand P – assister à une première bataille de l’Ontario en séries depuis 2004.
Green sait exactement quel genre d’hystérie entoure ces affrontements d’après-saison entre Toronto et Ottawa pour y avoir pris part.
Il a joué pour les Maple Leafs de 2001 à 2003 et a fait partie de la demi-finale de l’Est entre les deux équipes en 2002. Le 14 mai 2002, Green a obtenu une mention d’aide sur un but d’Alexander Mogilny pour aider Toronto à vaincre Ottawa 3-0 dans le match no 7 de la série.
Vingt-et-un ans ont passé sans que les deux rivaux s’affrontent en séries éliminatoires, une disette qui a fait perdre du lustre à la rivalité au cours des deux dernières décennies, selon Green.
Mais les choses semblent vouloir changer.
« Pour avoir une vraie rivalité, il faut que les deux équipes jouent pour quelque chose, a relevé Green. Quand je jouais à l’époque, c’étaient des matchs très intenses. On parle de deux équipes qui s’affrontaient en séries, de deux équipes qui disputaient un match no 7. Ça ne peut pas être mieux que ça. »
Si Green recherche de l’intensité, il pourrait en trouver samedi si on se fie au dernier affrontement entre les Maple Leafs et les Sénateurs au Centre Canadian Tire.
Le 10 février dernier, les esprits se sont échauffés lorsque Ridly Greig a décoché un tir frappé dans un filet désert pour confirmer la victoire des Sénateurs avec six secondes à jouer en temps réglementaire. Frustré par le geste, le défenseur Morgan Rielly a servi un double-échec à Greig, écopant d’une suspension de cinq matchs.
Green n’était pas avec les Sénateurs à ce moment, mais il comprend à quel point un tel duel peut être intense.
« Le hockey est un jeu qui attise les passions. Tu dois démontrer de l’émotion pour gagner », a-t-il dit.
« Il n’y a pas si longtemps, je jouais avec un bon ami à moi à Toronto, le no 16 (Darcy Tucker), qui faisait plusieurs choses que les autres équipes n’aimaient pas et qui était très passionné, a poursuivi Green. Chaque bonne équipe a normalement des joueurs comme ceux-là.
« C’est un sport émotif. Certaines choses vont se produire, comme ce but de Ridly Greig l’an dernier. Une équipe pense d’une certaine façon et l’autre n’apprécie pas. Il y a des disputes de la sorte dans presque chaque série. Ça découle de la passion. »
Ce thème de la passion est le même qu’utilise Green quand il parle de son capitaine Brady Tkachuk, qui a été blanchi à ses neuf derniers matchs. L’entraîneur ne s’en fait pas avec la disette de son attaquant, car Tkachuk continue de démontrer du caractère et du leadership soir après soir.
« Il apporte un élément qui est très difficile à trouver », a dit Green.
Un élément que l’entraîneur souhaitera voir dans la plus récente édition de la bataille de l’Ontario.