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LAVAL -Au moment où il avait un imposant été d'entraînement en vue et où il avait de réelles chances de percer la formation des Maple Leafs de Toronto en ce début de saison, Frédérik Gauthier s'est retrouvé dans la pire situation que peut vivre un athlète professionnel.
Inactif, du jour au lendemain.

Frappé sournoisement par Jake Dotchin lors du deuxième match de la série de deuxième tour de la Ligue américaine entre les Marlies et le Crunch de Syracuse au mois de mai, Gauthier a subi une déchirure complète du muscle ischiojambier de la jambe gauche, une blessure grave nécessitant une opération.
Et un plan de réadaptation devant durer six mois.
Six mois dans une carrière, ça peut sembler bien peu. Mais lorsqu'on doit sacrifier un été d'entraînement alors qu'on semble sur le point de s'imposer au poste de centre dans la LNH, ça peut paraître extrêmement long.
« C'est une expérience que je ne veux pas revivre, mais c'est quelque chose que j'ai dans mon bagage maintenant, a relativisé le sympathique géant de 6 pieds 5 pouces et 232 livres. J'ai appris des choses dans ce processus et ça va sûrement me servir un jour. »
Reste que ses objectifs ont été chamboulés. Après avoir pu contempler la possibilité de faire le saut dans la grande ligue, le Lavallois a dû concentrer tous ses efforts sur sa réadaptation pour tenter d'être fin prêt pour le début de la saison.
Mais il partait de loin. Après être passé sous le bistouri, il a dû passer six semaines sans mettre de poids sur sa jambe. Il ne pouvait même pas s'asseoir pour permettre au muscle de se rattacher à l'os convenablement.
« Ç'a été les six semaines les plus dures, s'est souvenu Gauthier. J'étais en béquilles et j'avais une attelle. Au niveau mental, c'était long, mais après une semaine ou deux j'ai commencé à voir les choses positivement. C'était une étape à franchir. »
Une fois l'attelle retirée, le Québécois a dû réapprendre à marcher parce qu'il avait pris de mauvais plis, puis à courir et finalement à patiner. Ironiquement, c'est le coup de patin qui est revenu le plus rapidement.
Gauthier a passé une grande partie de l'été à Toronto en compagnie des thérapeutes des Maple Leafs, qui ont veillé à le remettre sur pied après un peu plus de quatre mois. Il a ainsi pu prendre part au camp d'entraînement des Leafs, mais n'a disputé aucun match préparatoire ni de rencontre intraéquipe.
Il a amorcé la saison sur la liste des blessés avant d'être renvoyé dans la Ligue américaine, où il a maintenant disputé cinq des neuf rencontres des Marlies récoltant deux aides au passage.
« J'étais inquiet à savoir à quel point la blessure allait affecter sa progression, combien de temps ça allait prendre avant qu'il se remette en marche, mais il semble reprendre où il avait laissé», a déclaré l'entraîneur des Marlies, Sheldon Keefe.
« Il a très bien joué. Il patine bien, il a l'air fort et très confiant. C'est sûr qu'il est en retard sur les autres à ce point de la saison puisqu'il n'a disputé aucun match préparatoire, mais nous allons continuer à le pousser dans le gymnase et à l'entraînement pour combler l'écart. »
Pour l'instant, Gauthier profite de son passage chez les Marlies pour mettre la touche finale à sa longue réadaptation, mais il ne s'en cache pas : son objectif est de jouer avec le grand club d'ici la fin de la campagne.
Chez les Maple Leafs, le poste qui lui semblait destiné au centre du quatrième trio est présentement occupé par Dominic Moore, un vétéran de 37 ans.
« C'est mon objectif, a admis Gauhier sans détour. Je n'ai aucun pouvoir là-dessus. Tout peut arriver, c'est un métier imprévisible, mais je crois que si je joue bien et que je travaille fort, je vais continuer à cogner à la porte. Si j'ai ma chance, je vais essayer de la saisir et on verra à partir de là. »