Marc-André Fleury pourrait avoir deux choses à célébrer quand minuit sonnera dans la nuit de dimanche à lundi : l’arrivée de 2024 et ses 1000 matchs joués en carrière dans la LNH.
Le gardien québécois du Wild du Minnesota va fort probablement atteindre ce prestigieux plateau plus vite que prévu, après être venu en relève à Filip Gustavsson, qui s’est blessé au bas du corps dans la défaite de 4-2 contre les Jets de Winnipeg samedi. Il a ainsi disputé sa 999e rencontre.
Initialement, Fleury aurait probablement joué uniquement dimanche, quand les Jets seront en visite au Minnesota pour conclure une série aller-retour (14 h HE; TSN3, BSN, BSWI), puis disputé son 1000e match au début de la nouvelle année. L’entraîneur John Hynes n’a toutefois pas voulu confirmer qu’il va l’envoyer dans la mêlée.
S’il joue dimanche, Fleury aura l’occasion de rejoindre le Québécois Patrick Roy au deuxième rang de l’histoire de la LNH au chapitre des victoires (551). Il a signé son 550e gain le 23 décembre, quand le Wild a eu le dessus 3-2 sur les Bruins de Boston. Un autre natif de la Belle Province, Martin Brodeur, est le meneur de tous les temps à ce chapitre (691).
Seuls Brodeur (1266), Roberto Luongo (1044) et Roy (1029) ont réussi le rare exploit de disputer 1000 matchs dans la LNH à la position de gardien.
« J’ai hâte de vivre ce moment, mais j’ai aussi hâte que ce soit derrière moi », a déclaré Fleury samedi. « On en a énormément parlé, donc ce sera bien que ce soit fait. C’est génial d’atteindre ce plateau, mais ce sera plaisant de passer à autre chose par la suite. »
Le taux d’efficacité de ,892 de Fleury cette saison est le pire de sa carrière dans la LNH, mais il est en grande partie dû aux déboires défensifs qu’a connus le Wild sous les ordres de l’entraîneur Dean Evason, congédié le 27 novembre. Depuis que Hynes l’a remplacé, Fleury montre une fiche de 3-1-0 avec un pourcentage d’arrêts de ,923. De toute façon, les statistiques individuelles de Fleury cette saison ne peuvent pas jeter de l'ombre sur l’exploit qu’il est sur le point d’accomplir.
De plus en plus d’équipes misent sur des tandems devant le filet, et même les véritables gardiens numéro un voient leur nombre de départs diminuer d’année en année, ce qui fait qu’il est difficile d’imaginer qu’un autre portier va atteindre le plateau des 1000 matchs.
On ne voit plus beaucoup de gardiens disputer 70 parties ou plus au cours d’une saison, ce que Brodeur a accompli à 12 reprises. Fleury n’a jamais atteint le plateau des 70 matchs, mais il a joué au moins 60 rencontres à sept reprises avec les Penguins de Pittsburgh de 2006 à 2015, avant de le faire de nouveau avec les Golden Knights de Vegas en 2018-19.
Même s’il n’a pas obtenu une aussi grande charge de travail que ses homologues du club des 1000 matchs, Fleury atteint ce plateau parce qu’il a réussi à se tailler une place dans la LNH à l’âge de 18 ans – un autre exploit que l’on ne reverra pas de sitôt – et grâce à sa remarquable longévité.
Fleury a été repêché au premier rang total en 2003 par les Penguins, faisant ses débuts en 2003-04. Dès 2005-06, après une saison annulée en raison d’un conflit de travail, il s’est établi comme le gardien numéro un des Penguins, avec qui il a remporté la Coupe Stanley à trois reprises (2009, 2016, 2017).
Le 21 juin 2017, il a été réclamé par les Golden Knights au repêchage d’expansion et il est devenu le premier visage de l’organisation, qu’il a conduite à la finale de la Coupe Stanley dès sa saison inaugurale.
Fleury a raflé le trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la LNH, pour la première fois de sa carrière en 2021 à l’âge de 36 ans, en vertu d’une fiche de 26-10-0, d’une moyenne de buts alloués de 1,98, d’un pourcentage d’arrêts de ,928 et de six blanchissages en 36 départs avec les Golden Knights. Le 27 juillet 2021, il a été échangé aux Blackhawks de Chicago avant d’aboutir avec le Wild au cours de la saison suivante, où il agit comme mentor pour Gustavsson, qui est âgé de 25 ans.
« J’essaie toujours de m’améliorer et de suivre l’évolution du sport, a dit Fleury. Nous voyons à quel point le hockey est devenu rapide. Il y a beaucoup plus de jeux transversaux. Auparavant, les joueurs descendaient le long de l’aile et tentaient de marquer d’un tir frappé avec un bâton de bois. […] J’essaie toujours d’apporter des ajustements. »
Fleury est reconnu pour son style unique devant le filet. On peut le voir réaliser des arrêts modernes, mais aussi glisser sur le côté et superposer ses jambières pour réussir un arrêt spectaculaire, comme dans le temps.
« Dans ma tête, je pense que ça m’aide et ça me permet d’avoir du plaisir, a-t-il dit. Nous faisons toujours la même chose au fil des années lors des entraînements. J’aime les qualités athlétiques chez un gardien et j’adore réaliser ces arrêts. J’aime les surprendre (les tireurs) de temps en temps, mais évidemment, pour être constant, tu ne peux pas plonger un peu partout devant ton filet. Mais une fois de temps en temps, tu peux sortir ce genre d’arrêt. »
Le mot plaisir en est un autre qui décrit bien Fleury, qui est apprécié pour sa bonne humeur et qui s’est forgé la réputation d’être un redoutable joueur de tours.
« C’est quelque chose que mon père me disait quand j’étais petit », a raconté Fleury au sujet de son père, André, décédé en 2019. « Tout au long de ma carrière, il m’a toujours dit d’avoir du plaisir. C’est comme ça que tu joues bien. »
*Avec la contribution du correspondant indépendant NHL.com Darrin Bauming.


















