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BROSSARD – L’attaque des Canadiens de Montréal fait flèche de tout bois depuis le début de la saison. Mais avec un taux de réussite de 15,3 % sur ses tirs, est-ce qu’il y a matière à s’inquiéter lorsque les tireurs montréalais seront un peu moins précis?

L’attaque du Tricolore surprend en début de saison. Avec une moyenne de 3,80 buts par rencontre, elle est quatrième dans la LNH à ce chapitre. Une amélioration majeure par rapport à la moyenne de 2,96 (17e) que l’équipe avait maintenue la saison dernière avec le même noyau de joueurs.

Une statistique qui a de quoi surprendre, puisque les Canadiens sont 31e dans la LNH pour la moyenne de tirs par match depuis le début de la saison, avec 24,9 par rencontre. Leur efficacité de 15,3 % les placent loin devant dans la Ligue, avec les Ducks d’Anaheim (13,7) et les Sharks de San Jose (13,3) qui suivent. Individuellement, Cole Caufield, qui a inscrit 12 buts en 15 parties, domine la catégorie chez le Tricolore avec 30,8 %, lui dont la moyenne en carrière s'élève à 13,4 %.

Nul besoin d’être un expert pour comprendre qu’il y a peu de chance que ce taux de réussite tienne tout au long de la saison. Mais l’entraîneur-chef Martin St-Louis ne s’en inquiète pas.

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« Je traverserai le pont quand on en sera là, a dit le pilote lundi. Je ne commencerai pas à planifier qu’on doit changer quelque chose en disant "Hey, les boys, on va commencer à marquer moins de buts bientôt". On a de bons tireurs. C'est sûr que le pourcentage est gros, mais avec la façon dont on se comporte sur la glace et dont on compétitionne, le volume de lancers n’est pas quelque chose qui me fatigue. »

Selon St-Louis, ce pourcentage élevé n’est pas accidentel. L’entraîneur a souligné que la taille de l’échantillon le démontrait en remontant à la saison dernière.

C’est effectivement le cas. Depuis le 1er janvier, les Canadiens sont quatrièmes dans la LNH pour le taux de réussite aux tirs à 12,2 %, mais ils sont 31e au chapitre de la moyenne de tirs par matchs en 60 sorties.

« Une des choses sur laquelle on peut mettre l’accent un peu, c’est d’amener plus de volume », a mentionné l’attaquant Zachary Bolduc, qui a quatre buts au compteur cette saison, mais un seul lors de ses 12 dernières parties. « Plus tu tires, plus tes probabilités sont bonnes de marquer. C’est quelque chose qu’on veut améliorer, et ça se fait en jouant plus rapidement et en amenant du trafic au filet. »

Pour St-Louis, une grande partie de l’explication passe par le style de jeu préconisé par les Canadiens, particulièrement lors des changements de trios, qui se font alors que l’équipe a la possession de la rondelle et ramène l’action au fond de sa zone.

« Tout ce temps que tu prends en possession, est-ce que ça t’enlève des opportunités d’avoir plus de volume en zone offensive? Peut-être. Les équipes qui apportent beaucoup de volume en zone offensive, habituellement, elles jouent une "game" qui est de territoire. Nous, on essaie d’être équilibré là-dedans. Il y a des opportunités de jouer le territoire, en "chipant", en envoyant plus de rondelles vers le filet plutôt que d’être calculé et d’essayer de fabriquer des chances de qualité. »

Les statistiques semblent donner raison au pilote au sujet de la rapidité avec laquelle son équipe peut marquer lorsqu’elle se porte à l’attaque, puisque les Canadiens sont à égalité avec les Islanders de New York au 24e rang de la LNH pour le temps passé en zone offensive (40,6 %). Le CH a donc moins souvent besoin d’installer son jeu en zone offensive et de placer un joueur devant le demi-cercle pour faire scintiller la lumière rouge. D’ailleurs, l’équipe est troisième dans la Ligue pour le nombre de buts inscrits avec un tir direct (52), alors qu’elle est 28e pour le nombre de filets inscrits à l’aide d’un lancer redirigé ou dévié (trois).

La recette fonctionne, alors pourquoi la modifier? C’est ce que semble se demander St-Louis.

« Est-ce qu’on peut ajuster quelques petites affaires qui pourraient nous donner un peu plus de lancers? C’est sûr, mais pas au prix de tout le contrôle des matchs qu’on a. C’est un équilibre », a conclu l’entraîneur.