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NEWARK- Il y a quelques semaines, Martin Brodeur a amené son fils de huit ans Max au Prudential Center, afin de lui présenter son nouvel environnement de travail à titre de vice-président directeur du développement des affaires des Devils du New Jersey.

Il ne s'agissait pas de la première visite de Max au Prudential Center, mais il n'avait que quatre ans lorsque son père a disputé ses derniers matchs dans l'uniforme des Devils en 2013-2014.
« C'est drôle de voir à quel point il ne réalise pas vraiment qui je suis », a observé Brodeur la semaine dernière. « Quand il est entré dans l'aréna, il a dit : ''Papa, ta photo est partout ici''. Par la suite, nous avons rencontré des partisans et ils se sont mis à crier mon nom. Il a arrêté de marcher et il m'a dit : '' C'est fou, Papa'' ».
Oui Max, ton père est en quelque sorte une légende ici. C'est d'ailleurs pourquoi son numéro 30 a été retiré et qu'il y a une statue de lui à l'extérieur de l'aréna.
Lors de son passage de 21 saisons au New Jersey, Brodeur a réécrit le livre des records de la LNH, en plus de mener l'équipe à trois Coupes Stanley. Il a finalement terminé sa carrière en disputant sept matchs avec les Blues de St. Louis en 2014-2015.
Le Québécois s'est par la suite joint au personnel des Blues et a été le directeur général adjoint de l'équipe pendant trois saisons. Même s'il a connu une incroyable carrière avec les Devils - dont 688 victoires et 124 blanchissages - il sentait un malaise lorsqu'il mettait le pied au Prudential Center à titre de membre des Blues.
Ce malaise est rapidement disparu quand il a été engagé par les Devils le 29 août.
« Je suis de retour à la maison. C'est drôle parce que quand je marche dans l'aréna, les gens me regardent et ça semble naturel. »
Lorsqu'il était joueur, Brodeur a rarement visité les bureaux du Prudential Center, mis à part pour des rencontres avec le directeur général de l'époque, Lou Lamoriello. Maintenant, il a son propre bureau au dernier étage de l'amphithéâtre.
Oubliez les jambières et le casier dans le vestiaire. Le quotidien de Brodeur, c'est maintenant un bureau, un ordinateur, deux portables et un téléphone cellulaire qui ne cesse de vibrer. Puis, près de son clavier, il y a une feuille de papier. C'est son discours en vue de son intronisation au Temple de la renommée le 12 novembre à Toronto.
« Je travaille dessus de temps en temps quand j'ai un moment de libre, a-t-il souligné. J'essaye que ce soit bon. »
Le travail de Brodeur consiste majoritairement à développer des occasions d'affaires pour les Devils et le Prudential Center, mais ses deux premiers mois dans ce nouveau rôle ont majoritairement consisté à se familiariser avec l'entreprise Harris Blitzer Sports & Entertainement, une firme qui regroupe les activités des 76ers de Philadelphie (NBA), des 87ers du Delaware (Ligue G de la NBA), du Crystal Palace FC (Championnat d'Angleterre de football), du musée GRAMMY au Prudential Center, des Devils de Binghamton (Ligue américaine de hockey) et de Team Dignitas (sport électronique).
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Avec une telle tâche à apprendre, Brodeur a suivi les traces du président des Devils et du Prudential Center Hugh Weber en ce début de saison.
« Hugh a été génial avec moi. Il est très honnête et il te dit qu'il ne connaît rien à propos du hockey, mais qu'il sait que je ne connais pas grand-chose au monde des affaires. Il m'a dit qu'on allait travailler ensemble pour qu'on se comprenne mieux. Présentement, je suis en mode apprentissage plus que toute autre chose. »
Même si l'embauche de Brodeur a fait les manchettes, Weber a été clair avec l'ancien gardien. Il n'est pas avec les Devils pour serrer des mains, signer des autographes et poser pour la galerie. Il voit en Brodeur un potentiel pour être un des dirigeants de l'équipe.
« J'ai dit à Marty : ''Ce n'est pas une situation où l'on va essayer avec toi et si ça ne fonctionne pas, tu es parti''. Tu ne peux pas faire ça, a dit Weber. Tu dois être engagé pour une longue période de temps et il était d'accord à 100 pour cent. Les deux, on a vu ça comme un engagement à long terme et on verra comment cette aventure à deux se déroulera. Jusqu'à maintenant, ç'a été génial. »
À ceux qui n'auraient jamais voulu voir Brodeur partir, c'est là où il appartient.
« C'est génial de voir une légende revenir ici, avec tout ce qu'il représente pour cette organisation », a affirmé l'analyste sur le réseau MSG et ancien défenseur des Devils Ken Daneyko, qui a joué ses 20 saisons dans la LNH avec le New Jersey. « On a toujours pensé que ça pourrait arriver, peu importe le rôle. Cela dit, j'ai été légèrement surpris, car je pensais que tout allait comme sur des roulettes à St. Louis.
« Mais évidemment, les choses changent. »
Brodeur a expliqué que son changement d'emploi était relié à une volonté de passer plus de temps avec sa famille. Avec ses responsabilités avec les Blues et avec la direction de Hockey Canada pour les Jeux olympiques 2018 de Pyeongchang et le Championnat mondial 2018 de la FIHG au Danemark, il a passé 55 jours en Europe la saison dernière.
« J'ai seulement vu deux matchs de Max dans l'année, et je savais que ce n'était pas bon », a dit Brodeur.
Quand le contrat de Brodeur avec les Blues est venu à échéance à la fin de la saison dernière, le directeur général Doug Armstrong voulait lui faire signer une nouvelle entente. Mais Brodeur voulait faire un pas de recul.
C'est là où il est entré en contact avec Weber. Ils avaient pris à se connaître lors de plusieurs événements quand Brodeur revenait au New Jersey, incluant le retrait de son chandail en 2016.
Weber a suggéré que Brodeur se joigne aux activités de la direction des Devils, ce qui lui donnerait un horaire moins chargé avec beaucoup moins de voyages.
« Tout tombait en place avec ce dans quoi nous sommes bons, ce qu'il voulait apprendre et ce qu'il offrait en termes d'expériences et d'habiletés, a expliqué Weber. Nous savions comment il pourrait nous aider dans le développement de notre marque et de notre équipe. Tout s'est mis en place rapidement. »
Weber a mentionné que le DG des Devils Ray Shero a été coopératif dans le processus pour ramener Brodeur. Même si Brodeur ne fait pas partie des opérations hockey, il a dit qu'il parle occasionnellement à Shero et à son assistant Tom Fitzgerald pour se tenir au courant de ce qui se passe avec l'équipe.
Avec les Blues, Brodeur semblait en voie de devenir un DG ou un président d'équipe. Il a avoué que les Sabres de Buffalo ont demandé à le passer en entrevue pour pourvoir leur poste de DG avant d'embaucher Jason Botterill en 2017, mais il a refusé, car il ne se croyait pas prêt pour occuper le poste.
Il voit son travail avec les Devils comme une occasion de devenir un dirigeant plus complet.
« Je pense que si tu veux être un bon président et DG d'équipe, tu dois comprendre le côté affaires du hockey pour être en mesure de faire ton travail, a-t-il dit. C'est un bel ajout aux compétences que je possède déjà. »

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Lamoriello, maintenant DG des Islanders de New York et bon ami de Brodeur, croit que l'avenir de Brodeur sera à l'endroit de son choix.
« Il va se donner cœur et âme dans son travail, a affirmé Lamoriello. Il l'a fait à St. Louis. Doug [Armstrong] m'a fait part du travail qu'il a accompli là-bas, et je sais le temps qu'il a consacré à son travail avec le Canada au Championnat du monde. Marty ne trichera jamais envers quelqu'un d'autre ou envers lui-même. »
Pour l'instant, Brodeur croit qu'il est au meilleur endroit pour lui-même. Il passe trois ou quatre jours chaque semaine au New Jersey, où il loue un appartement, et il voyage presque toutes les fins de semaine à St. Louis, là où sa femme, Geneviève, et Max habitent encore afin de ne pas chambouler le calendrier scolaire de Max.
Quand il est à St. Louis, il peut voir Max, un gardien et un attaquant, jouer au hockey. Quand il est au New Jersey, il peut assister aux matchs de hockey sur gazon de sa fille de 16 ans, Anabelle, qui demeure avec sa première épouse.
« Pour moi, c'était naturel de retourner au New Jersey, a dit Brodeur. Je suis heureux d'être de retour ici. Je veux en apprendre le plus possible. Lorsque je serai prêt à passer à autre chose, ou qu'ils voudront m'offrir quelque chose, je devrai prendre une décision.
« Mais actuellement, je n'ai aucun plan de changements. C'est ce que je veux faire. »