Sur une note personnelle, Tanguay poursuit son chemin au sein de l’organisation des Wings. Et il n’a pas l’intention de bousculer les choses.
« Je voulais apprendre de la bonne façon, a-t-il rappelé. J’ai passé deux ans dans la Ligue américaine avant d’accepter un poste d’adjoint avec les Red Wings (2021-2022). À Iowa dans la LAH, j’ai touché un peu à tout. J’ai dirigé les défenseurs, les attaquants, l’avantage numérique et le désavantage numérique. J’ai appris bien des choses. Depuis mes débuts à Detroit, je vis d’autres belles expériences. J’ai travaillé avec Jeff Blashill à ma première année pour ensuite me retrouver avec Derek Lalonde avant l’arrivée en décembre de Todd McLellan. J’ai aussi gagné une médaille d’or en 2023 au Championnat du monde à Riga et Tampere avec André Tourigny pour l’équipe canadienne. »
Tanguay sourit encore plus pour décrire sa relation avec McLellan, le nouveau chef d’orchestre derrière le banc à Detroit.
« Todd a apporté un vent nouveau à l’équipe depuis son embauche (26 décembre). Il a 17 ans d’expérience, il connaît le jeu, il sait comment parler aux joueurs et il maîtrise tous les détails de la LNH. Il est là depuis 2008 dans un rôle d’entraîneur en chef. Il a un immense bagage d’expériences. J’aime la dynamique avec Todd. Mais les 23 derniers matchs resteront très déterminants pour les Wings. Nous voulons participer aux séries. Depuis les débuts de Todd, nous avons un dossier de 17-6-2. Nous avons viré le bateau de bord. »
Avant de débarquer à Detroit en ce lendemain de Noël, McLellan avait roulé sa bosse avec les Kings de Los Angeles, les Oilers d’Edmonton et les Sharks de San Jose.
Des ambitions, mais pas à tout prix
Tanguay, qui a joué près de 1100 matchs (1088) dans la LNH, a maintenant un curriculum vitae bien garni avec six ans d’expérience comme adjoint chez les professionnels. Dans ses fonctions avec les Wings, il est le pilote du jeu en supériorité numérique. Cette année, les Red Wings font partie de l’élite de la LNH avec un taux de réussite de 29,3%, le deuxième rendement du circuit.
À sa dernière année de contrat à Detroit, le Québécois de 45 ans ne sonne pas comme un homme qui désire absolument améliorer son sort.
« Oui, j’aimerais ça un jour devenir un entraîneur en chef. Il s’agit de l’une de mes ambitions. Mais je ne ressens pas une urgence. Mes enfants sont encore jeunes à 16, 14 et 12 ans. Quand tu deviens en chef, tu dois consacrer encore plus de temps à ton métier.
« J’ai grandi de mes six saisons comme adjoint, a-t-il continué. Je pourrais mieux utiliser cette expérience. J’ai aussi l’œil d’un ancien joueur de la LNH. Un joueur voit son jeu, alors qu’un coach doit voir le jeu de tout le monde. Et il y a bien des différences. Il y a plusieurs ajustements et il faut bien expliquer les choses. C’est beau de décortiquer des jeux sur des vidéos ou sur un tableau, mais tu dois aussi le verbaliser et transmettre le bon message. Je sens que je suis un meilleur entraîneur qu’il y a six ans. Et je dirais que j’ai appris grandement en deux mois aux côtés de Todd.
« Comme adjoint, j’ai une plus grande proximité avec mes joueurs. J’ai aussi un bon sens pour lire notre vestiaire. Il n’y a pas si longtemps, je jouais dans cette ligue. Il y a des moments où j’ai besoin de pousser le message du coach encore plus fort et il y a d’autres moments où je dois donner une tape dans le dos à un joueur. J’ai besoin de connaître le pouls de mon équipe. »
À l’extérieur de la glace et des bureaux des Red Wings, Tanguay jongle aussi avec la dynamique d’un père de trois enfants : Maya, Samuel et Blake.
« Ma femme (Hélène) fait encore bien des sacrifices, c’est elle qui se déplace un peu partout sur une base quotidienne, a-t-il répliqué. Quand tu joues, tu penses que tu passes bien du temps à l’aréna, mais ce n’est rien comparativement à la réalité d’un entraîneur. »
Le hockey fait aussi partie de la vie de ses deux garçons. Et quand son horaire lui permet, Tanguay aide l’équipe de ses fils. Blake, le plus jeune, a récemment participé au tournoi pee-wee de Québec.
« Blake joue pour les Red Wings junior de Detroit et nous avons perdu en finale contre les Rangers juniors de Mid Fairfield (équipe du Connecticut) dans la classe AAA. »
Les Rangers, l’ancienne équipe que Martin St-Louis dirigeait avant son passage à Montréal, l’ont emporté 4-2.