Scherbak Galchenyuk

BROSSARD - C'est une version améliorée de Nikita Scherbak qui a traversé la rivière des Prairies pour se joindre aux Canadiens le week-end dernier. Et s'il continue à jouer comme il l'a fait, il se pourrait bien qu'il n'ait plus à retourner sur la Rive-Nord - sauf pour rentrer chez lui, bien évidemment.

«S'il joue comme ça, il mérite d'être ici. C'est aussi simple que ça. J'ai aimé ses présences, tout ce qu'il a apporté durant le week-end, il patine beaucoup mieux que l'an passé - c'est ce qu'on m'a dit. Je pense que son jeu comme tel est beaucoup mieux, il est alerte dans la majorité des situations, alors j'ai été vraiment content de son week-end», a affirmé l'entraîneur-chef Claude Julien après l'entraînement des siens, mardi au Complexe sportif Bell.
Avec ses deux mentions d'aide en autant de matchs depuis son rappel, mais surtout son attitude professionnelle, le jeune Russe a attiré les projecteurs sur lui pour les bonnes raisons.

«Je veux bâtir sur ces parties. J'ai eu deux bons matchs, mais je ne veux pas arrêter. Je ne veux pas que les gens n'aient vu que ces deux matchs, je veux bâtir sur ça, continuer dans la même direction, et même en mieux», a dit le principal intéressé.
Scherbak n'hésite pas une seconde lorsqu'on lui demande s'il était déçu de ses résultats lors des deux dernières saisons.
«Ce n'est même pas une question de statistiques, je pense que mon jeu n'était pas à point. Je pense que je n'ai pas joué un seul match comme je l'aurais voulu. Maintenant, j'y arrive, alors c'est positif», a admis l'attaquant qui a fêté ses 22 ans à la fin de la dernière année.
Une des raisons de ce changement est la confiance qui caractérise maintenant son jeu.
«C'est la principale raison. J'ai joué dans toutes les situations là-bas [à Laval], j'ai eu beaucoup de temps de jeu. J'ai eu toutes sortes d'occasions sur la glace, sur le jeu de puissance. Je me sens plus en confiance, j'ai plus foi en moi», a-t-il ajouté.
Il y a aussi le fait qu'il a tout simplement appris ce que c'est que d'être un athlète professionnel, avec tout ce que ça comprend, sur et surtout à l'extérieur de la glace.
«C'est exact et dans tous les aspects. C'est d'avoir une attitude différente. Avec le Rocket, j'ai dû me lever et être un exemple pour les jeunes qui en étaient à leur première année. Ç'a été la même chose à ma première année. Les gars [plus âgés] m'ont beaucoup aidé. J'ai pris ce rôle avec les autres plus vieux et je pense que ça aide beaucoup. Je suis devenu beaucoup plus mature, c'est certain», a ajouté le premier choix du Tricolore en 2014.
Scherbak peut aussi compter sur l'appui de deux de ses bons amis dans le vestiaire, soit Alex Galchenyuk - avec qui il peut converser avec en russe - et Charles Hudon, qui a été son coéquipier dans la Ligue américaine au cours des dernières saisons.

«Ce gars-là a tellement de talent naturel. Je pense que ce qu'il doit apprendre, ce sont des choses que j'ai apprises avec Sylvain Lefebvre, des fois c'est difficile de ne pas avoir le rappel, de ne pas jouer beaucoup, mais il faut rester positif, garder l'éthique de travail. Je l'ai vu arriver cette année et comparé à l'an passé, j'ai trouvé qu'il avait pris beaucoup de maturité, c'est le fun à voir. C'est une question de temps [avant qu'il perce]. Dans mon cas aussi ç'a pris du temps, mais je suis ici», a souligné Hudon, qui offre le plus de conseils possible à son coéquipier.
Et que lui dit-il?
«"Tu as un bon lancer; envoie la rondelle au filet. Tu as un bon bâton, donc la protection de la rondelle, c'est facile pour toi". Je lui ai juste dit de lancer et c'est ce qu'il a fait dans le match, il a créé beaucoup de chances», a indiqué le Québécois.
Galchenyuk aussi a de bons conseils, même s'il n'a qu'un an de plus que le numéro 38.
«C'est de juste jouer son jeu. Parfois, quand tu atteins la LNH, tu commences à penser que les arénas sont différents, qu'il y a beaucoup plus d'attention et de pression. Mais il faut bloquer ça, se mettre des œillères, savoir ce que tu peux faire et quels sont tes atouts. Il faut juste rester concentré», a noté le jeune vétéran.
En gros, les deux prochains mois seront un peu comme un long camp d'entraînement pour lui, afin qu'il prouve qu'il a sa place avec le grand club.
«C'est une occasion pour moi de montrer que je peux rester dans cette ligue. Pas juste de rester, mais de prouver que je peux y faire quelque chose. Je dois juste travailler fort et chérir cette opportunité. Je l'apprécie et j'en suis très excité», a dit Scherbak.
Et quel sera son plus gros défi?
«Juste d'être constant. De ne pas avoir seulement deux bons matchs et un mauvais ensuite. Pour moi, c'est juste d'avoir de la constance et de me présenter chaque jour, aux entraînements, aux matchs et d'être le même», a conclu le natif de Moscou.