Plekanec playoff celebration

MONTRÉAL -- S'il y avait un trophée pour le joueur des Canadiens le plus polyvalent de l'année, Tomas Plekanec l'aurait sûrement remporté pour plusieurs - sinon toutes - de ses 12 saisons qu'il a jouées à Montréal.

Le centre de 34 ans est la version tchèque d'un couteau suisse, lui qui sert aussi bien de marqueur, fabricant de jeu, spécialiste des mises en jeu, attaquant défensif et homme de fer de l'équipe.
Malheureusement pour Plekanec, qui a toujours été constant dans sa production offensive, la saison 2016-2017 ne s'est pas déroulée comme les autres. L'attaquant a amassé moins de 40 points pour la première fois depuis 2008-2009 - en excluant la saison écourtée de 2013.
C'est donc avec une certaine déception que le vétéran est revenu sur la saison, durant laquelle il a inscrit 10 buts et amassé 18 mentions d'aide en 78 rencontres.
«Oui, c'était frustrant et j'étais déçu, a admis Plekanec, qui a marqué au moins 20 buts dans une saison à huit reprises.
«J'aurais dû en faire beaucoup plus, j'aurais dû gérer les choses un peu mieux, mais j'ai essayé de faire de mon mieux et ça ne fonctionne pas toujours comme tu le souhaites.»
En tant qu'homme à tout faire qu'il est, Plekanec a quand même contribué aux succès de l'équipe, même si ça ne paraissait pas toujours sur la feuille de pointage. Ses coéquipiers et ses entraîneurs l'ont certainement remarqué, tout en reconnaissant que le travail de l'assistant-capitaine - aussi important soit-il - n'a pas toujours retenu l'attention.
«Ce n'est pas un gars qui va le dire directement, mais tu sais qu'un gars qui en demande beaucoup de lui-même peut être frustré à l'occasion, avait dit le défenseur Shea Weber à Arpon Basu, du LNH.com, en avril.
«Spécialement lorsqu'il est appelé à jouer un certain rôle et qu'il le fait très bien. Il est bon au cercle des mises en jeu, il joue en désavantage numérique, c'est un peu un héros obscur.»
Le groupe d'entraîneurs a encore une fois démontré sa confiance envers Plekanec cette saison, l'envoyant au cercle des mises au jeu plus souvent que quiconque dans l'équipe, pour un total de 1352 confrontations. Le vétéran a mené l'équipe pour les victoires (692) et pour le nombre de mises en jeu prises en zone défensive.

Plekanec faceoff

Les Canadiens ont terminé au 14e rang du circuit au chapitre du désavantage numérique avec un taux d'efficacité de 81,1%. Spécialiste du jeu à court d'un homme, Plekanec se classe maintenant au deuxième rang de l'histoire de l'équipe avec Bob Gainey pour le nombre de buts marqués en pareille situation (20). Il a une fois de plus joué un grand rôle lorsque les Canadiens avaient un homme au cachot, en obtenant 153 min 48 s de temps de jeu, le deuxième attaquant le plus utilisé du club dans cette catégorie.
Neutraliser les marqueurs en situation de surnombre est un bon exemple de la contribution de Plekanec à son équipe.
«Ses coéquipiers le voient faire le sacrifice de jouer contre les meilleurs trios adverses, soir après soir et il fait du très bon travail pour les neutraliser, a attesté Claude Julien.
«Des fois, ce n'est pas le job le plus plaisant, ce n'est pas ce que tu aimes faire le plus, mais il prend beaucoup de fierté à le faire.
Étant l'un des membres du Tricolore comptant le plus d'expérience, Plekanec a également eu un impact significatif sur ses jeunes compagnons de trio. La recrue Artturi Lehkonen a inscrit trois points à ses 10 premiers matchs dans la LNH et a ajouté six buts et quatre passes en 22 matchs de la mi-décembre à la mi-février, à chaque fois aux côtés de Plekanec.
À la fin de la saison et au cours des séries, Plekanec s'est retrouvé sur un trio complété par Brendan Gallagher et Paul Byron. Gallagher, qui se remettait d'une blessure et qui était embêté par sa propre léthargie à son retour, a amassé 10 points en 13 matchs durant le mois de mars. Byron, de son côté, a inscrit huit de ses 22 buts entre la fin février et la fin de la saison, le plus souvent en étant à l'aile du centre tchèque.
Rédemption en séries
Si Plekanec a eu quelques difficultés à noircir la feuille de pointage en saison régulière, ce ne fut pas le cas en séries. Avec ses nouveaux compagnons de trio, Byron et Gallagher, Plekanec a retrouvé son aplomb au premier tour face aux Rangers.
Il a marqué le but égalisateur dans les dernières secondes du match no 2, que les Canadiens ont finalement remporté en prolongation, et obtenu des mentions d'aide sur les premiers buts en séries de Byron (match no 2) et Lehkonen (match no 3). Il a également mené les attaquants des Canadiens pour les minutes en désavantage numérique - Montréal a terminé avec un taux d'efficacité de 93,3% à court d'un homme - en plus d'être le joueur le plus utilisé par Claude Julien au cercle des mises en jeu en séries.

Plekanec tentera de bâtir sur ses belles performances en séries et d'améliorer ses chiffres en 2017-2018. Après tout, plusieurs honneurs sont à sa portée : il n'est qu'à trois points du 15e rang des meilleurs pointeurs dans l'histoire du club. Et s'il poursuit sur sa lancée de durabilité - il n'a manqué que sept matchs au cours des six dernières saisons - il pourrait également jouer son 1000e match en carrière dans la LNH la saison prochaine. Il en compte 921 présentement, tous dans l'uniforme tricolore.
Malgré tout, Plekanec reconnaît que, le hockey étant aussi une business, certaines choses - comme le repêchage d'expansion - demeurent hors de son contrôle. Mais s'il avait son mot à dire, le deuxième joueur comptant le plus d'ancienneté présentement avec l'équipe préférerait rester là où tout a commencé.
«J'ai encore une autre année à mon contrat, a conclu Plekanec. J'aime Montréal et j'aime faire partie de cette équipe.»