Les Bruins ont par la suite joué le même tour aux Canadiens, l'emportant à deux reprises à l'étranger. Bénéficiant de deux jours de congé entre ces parties, les oursons sont allés se ressourcer à Lake Placid, question de s'éloigner des distractions. Ce repos leur a d'ailleurs permis de remporter quatre des cinq rencontres suivantes pour éliminer les Montréalais du tournoi printanier.
Puisque trois des quatre derniers affrontements se sont conclus en prolongation, la série aurait pu se décider d'un côté comme de l'autre. C'est pour cette raison que plusieurs surprises sont survenues au fil des années au premier tour.
«De par mon expérience, je dirais que la première ronde est toujours la plus difficile à gagner. Toutes les équipes sont plus ou moins en santé, elles sont toutes excitées d'être en séries. C'est une étape qui est difficile à gagner. Une fois que tu la passes, on dirait que tu commences à voir la lumière au bout du tunnel et tu t'emballes encore plus. Tu passes de 16 à huit équipes, tu fais partie de ce plus petit groupe et tu espères avoir le momentum de ton côté», souligne celui qui était du clan des gagnants en 2003-2004, lorsque le Tricolore avait comblé un retard de 1-3 pour éliminer les Bruins en sept parties.
Le scénario a été complètement différent au deuxième tour alors que sa troupe a balayé les Flyers de Philadelphie en quatre rencontres. D'ailleurs, plus les séries progressaient, plus certains des jeunes au sein de la formation gagnaient en confiance et occupaient des rôles de premier plan, rôles qui sont confiés habituellement à des joueurs plus expérimentés. D'ailleurs , l'âge moyen de ses quatre premiers marqueurs lors des séries 2011 était de 24 ans.
«Nos jeunes avaient du caractère. Brad Marchand était une recrue cette année-là. Il avait commencé la saison sur le quatrième trio et avait réussi à faire son chemin sur un des premiers trios en compagnie de [Patrice] Bergeron et Recchi. On avait aussi Tyler Seguin, un autre très bon jeune joueur qui était entouré de vétérans. C'était des recrues avec beaucoup de talent, mais qui faisaient partie d'un bon noyau», soutient Julien.
Les Bruins ont de nouveau fait face à de l'adversité au troisième tour lorsqu'ils ont croisé le fer avec le Lightning de Tampa Bay. Chacun des duels était très serré, se terminant avec un écart de deux buts ou moins six fois sur sept. D'ailleurs, le septième match s'est décidé par la marque de 1 à 0 en faveur des Bruins, qui remportaient du coup une deuxième rencontre ultime devant leurs partisans.
Si les spectateurs du TD Garden sont probablement passés par toute la gamme des émotions durant ces matchs sans lendemain, le pilote d'expérience ne s'est jamais laissé influencer par l'intensité de la situation. Il a déjà vu neiger au cours de sa carrière.
«J'ai toujours été calme, même si les séries se terminaient en sept matchs. Si les joueurs ressentent la panique de leur entraîneur, ça va se propager dans l'équipe. S'ils voient que leur entraîneur a encore le contrôle, qu'il est posé et qu'il sait où il s'en va, ça calme les choses rapidement. Dans mon rôle, c'est important de ne pas paniquer etde rester concentré sur la façon que je peux régler des situations problématiques. Ça vient avec l'expérience et le vécu», atteste celui qui a dirigé 109 parties éliminatoires depuis ses débuts dans la LNH.
Le défi le plus imposant des Bruins durant ce parcours s'est présenté en finale, alors que seuls les champions du trophée du Président de la saison régulière, les Canucks de Vancouver, les séparaient de la coupe Stanley.
Amorçant la série sur la côté du Pacifique, les visiteurs ont subi deux défaites crève-cœur d'entrée de jeu, voyant les Canucks inscrire le but vainqueur lors des matchs no 1 et no 2 à 19:41 de la troisième période et à 0:11 de la première période de prolongation respectivement.