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MONTRÉAL - Lyle Odelein est un fier citoyen de Pittsburgh.

C'est dans cette ville que l'ancien défenseur des Canadiens a accroché ses patins en 2006 et a choisi de s'établir avec son épouse Laurel.
C'est aussi à cet endroit qu'il s'est lié d'amitié avec le Dr Ngoc Thai, bien avant que le chirurgien de renommée nationale en matière de transplantation ait été appelé à lui sauver la vie à l'Hôpital général d'Allegheny.
Au mois de mars 2018, Odelein a contracté une infection du sang qui lui a ravagé le corps au grand complet. Quand on a constaté que les antibiotiques ne fonctionnaient pas, il a subi une triple transplantation simultanée de la valve aortique, du foie et du rein en l'espace de 24 heures.
Selon l'Hôpital général d'Allegheny, cette intervention a été la première en son genre à se faire dans l'Ouest de la Pennsylvanie. Elle offrait à Odelein une chance de survie de cinq pour cent.
Nous voilà en décembre 2019, et nous avons le plaisir de vous faire savoir que le champion de la Coupe Stanley de 1993 va très bien, merci.

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« Tout va super bien. J'ai passé un autre examen la semaine dernière et toutes les données étaient parfaites », a indiqué Odelein, maintenant âgé de 51 ans, qui demeure à Fox Chapel, en banlieue de Pittsburgh. « On m'avait dit que je n'avais pas besoin de revenir avant six mois, mais je continue d'y aller une fois par mois maintenant parce qu'il y a des choses qui peuvent arriver avec le temps. Je veux toujours m'assurer que je m'en vais dans la bonne direction. »
C'est certainement le cas, mais ça n'a pas été facile d'en arriver à ce stade-ci de sa récupération. Il y a eu pas mal de hauts et de bas en cours de route.
« C'est venu près. Ç'aurait pu vraiment aller dans un sens ou dans l'autre. Ils ont même rencontré tous les membres de ma famille et leur ont demandé de faire leurs adieux, a affirmé Odelein. Le fait d'être dans le coma pendant six mois a été difficile, et puis il a fallu apprendre à marcher à nouveau, faire toute la physiothérapie. La route a vraiment été parsemée d'embûches, mais ça en a assurément valu la peine. »
Les médecins d'Odelein, ses proches et ses amis ont joué un rôle crucial pendant le long processus de guérison. L'ancien défenseur ne tarit pas d'éloges à l'égard des gens qui ont fait partie de son groupe de soutien, et qu'on retrouvait un peu partout en Amérique du Nord.
C'est toutefois sa tendre moitié qui a droit à sa plus grande reconnaissance.
« Si je n'avais pas eu une épouse comme elle, je ne serais pas ici aujourd'hui », a louangé Odelein, fier père de six enfants - quatre filles et deux garçons âgés de 17 à 31 ans. « Je ne peux remercier assez le Dr Thai, le Dr Stephen Bailey et le reste du personnel médical. Quel merveilleux endroit que Pittsburgh, et le soutien que j'ai eu tout au long de la part des directeurs généraux - de Craig Patrick à Serge Savard à Lou Lamoriello... J'ai reçu les appels de beaucoup de gens du monde du hockey. C'était très important pour moi. »

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Un bon nombre d'anciens coéquipiers ont eux aussi communiqué régulièrement avec Odelein. De Kirk Muller à Mike Keane à Jean-Jacques Daigneault, la liste est très longue.
Même le membre du Temple de la renommée Mario Lemieux l'a appelé et lui a lancé une invitation pour assister à un match dans la loge du propriétaire au PPG Paints Arena.
Ce sont quand même ses liens avec Savard en particulier qui font naître un sourire à son visage.
« Il est comme un père pour moi. Je l'adore, a dit Odelein », que Savard avait réclamé au septième tour - 141e au total - à l'occasion du Repêchage de 1986 de la LNH. « C'est un des meilleurs gars au monde que tu ne pourrais jamais rencontrer. J'ai toujours eu tellement de respect pour lui. C'est un homme merveilleux. »
Le temps qu'il a passé avec Savard se trouve parmi les nombreux bons souvenirs que garde l'ancien hockeyeur originaire de Quill Lake, en Saskatchewan, de l'époque où il évoluait à Montréal. Il a disputé 420 matchs du calendrier régulier avec le CH de 1989 à 1996, en plus de participer à 52 rencontres éliminatoires.
« Mes meilleures années ont été celles que j'ai passées à Montréal. J'ai été repêché par l'équipe de cette ville, j'ai remporté la Coupe à cet endroit. Ce sont mes meilleurs souvenirs, et c'est l'endroit le plus spécial où j'ai joué », a mentionné Odelein, qui a inscrit 20 buts et 95 points avec les Canadiens, en plus de compiler le deuxième total de minutes de pénalités dans l'histoire du club montréalais, derrière Chris Nilan, avec 1367. « Je souhaite encore les voir gagner quand ils jouent. J'ai été le premier capitaine des Blue Jackets, mais le fait d'avoir porté une lettre à Montréal, c'était 'wow!' »

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Apprendre les rudiments du métier de défenseur sous les ordres du membre du Temple de la renommée Jacques Laperrière a aussi eu une grande incidence sur lui.
« Il a fait de moi le joueur que je suis devenu. Personne n'a eu plus d'impact que Lappy. Il a travaillé avec moi tous les jours après l'entraînement, probablement pendant un bon 25 minutes à chaque fois. Nous étions sur la glace à travailler sur le positionnement et la nécessité de bloquer les couloirs de passe pour que le gardien puisse faire l'arrêt. Nous nous attardions à des petites choses qui allaient devenir de grandes choses, a expliqué Odelein. Il y a une saison où j'ai même été le meneur de l'équipe pour le différentiel de buts. J'étais un dur à cuire, et puis tout à coup je me suis retrouvé à jouer à la Coupe du monde de 1996. »
Bien qu'il soit clair qu'Odelein aime beaucoup la première des huit villes de la LNH qu'il a représentées, la Ville de l'Acier est officiellement son chez lui.
Voilà déjà 15 ans qu'il y demeure.
« C'est tout simplement une belle ville où vivre et les gens sont aimables. Quand j'ai joué ici, je me suis rapproché de plusieurs personnes. Ç'a été merveilleux jusqu'ici, a affirmé Odelein, aujourd'hui propriétaire de 50 salons de coiffure Supercuts en Pennsylvanie, et d'un salon à Lake Tahoe. Nous pourrions vivre n'importe où, mon épouse et moi, et nous avons choisi Pittsburgh. Je suis vraiment enchanté d'être ici. »
Reste qu'Odelein prévoit se rendre encore une fois au nord de la frontière, et ce, très bientôt.
« C'est toujours plaisant de retourner à Montréal, a conclu Odelein. Après Noël, nous allons aller là-bas et assister à un match. »