Mikael-Kotkaniemi

SAINT PAUL - Parfois, un simple câlin peut vous laisser sans mot.

Ça continue d'être le cas de Mikael Kotkaniemi quand il repense au jour où Jesperi a été repêché au troisième échelon par les Canadiens l'été dernier.
C'était le 22 juin, pour être exact, et Mikael a toujours de la difficulté à décrire le sentiment qui l'avait envahi lorsque les deux hommes s'étaient embrassés dans les gradins du American Airlines Center à Dallas.
« C'est difficile à trouver le mot juste, mais j'étais très heureux pour lui », a déclaré M. Kotkaniemi, qui est arrivé à Montréal il y a deux semaines pour regarder Jesperi jouer dans les rangs de la LNH pour la toute première fois. « Nous parcourons un long chemin ensemble depuis de nombreuses années. Quand tu es sportif, tu es toujours sur la route. C'était son rêve depuis de nombreuses années. C'est difficile à dire exactement, mais beaucoup de choses me trottaient dans la tête à cette époque. »

Et c'est tout à fait compréhensible. La famille Kotkaniemi a eu à peine le temps de s'asseoir à sa place lorsque Shane Churla, directeur du dépisteur amateur des Canadiens, s'est approché du micro pour annoncer la sélection de Jesperi.
« Tout est arrivé si vite, parce que nous venions de nous asseoir et le repêchage commençait. Je savais qui était le premier, puis vient ce deuxième choix. Nous ne sommes restés assis que sept ou huit minutes, puis on a entendu le nom de Jesperi », se souvient M. Kotkaniemi. « J'espérais que ce serait ce genre d'organisation qui s'occuperait de mon garçon. Je sais que le Tricolore est très important à Montréal, et c'est une des plus grandes équipes de cette Ligue. La première chose que j'ai pensé c'est ''Wow! C'est incroyable! C'est incroyable que notre fils fasse partie de cette équipe.'' »

À peine trois mois plus tard, le Finlandais de 18 ans faisait vraiment partie du Tricolore, gagnant sa place au camp d'entraînement.
Tout comme ce moment spécial au Texas, Mikael est incapable de décrire le coup de téléphone qu'il a reçu de Jesperi pour lui faire savoir la nouvelle incroyable.
Il ne se souvient pas de cette conversation longue distance confirmant que son fils porterait officiellement les couleurs de la franchise la plus gagnante de l'histoire de la LNH. C'était tout simplement trop beau.
« Quand il a quitté la Finlande et est arrivé au camp des recrues, puis il y a eu ce camp de la LNH, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, s'il revenait ou non », a déclaré M. Kotkaniemi, qui était toujours à la barre du club finlandais de Pori dans la Ligue élite de Finlande, endroit où Jesperi a joué la saison dernière. « Il n'était là que depuis quelques mois et je travaillais tous les jours. Les entraîneurs ont des journées complètes. Tout s'est passé si vite. »
Un regard de loin
Dans les semaines qui ont précédé sa première visite à Montréal, Mikael a fait de son mieux pour regarder autant de matchs que possible depuis chez lui.
Le décalage horaire de sept heures et les engagements au travail ont rendu la tâche difficile, mais il a réussi à voir quelques matchs et tous les faits saillants.
Un fait saillant plus précisément lui a donné beaucoup de satisfaction.
« Je n'ai pas vu son premier but parce que je dormais. Je me suis réveillé le matin et ma femme a dit que Jesperi avait marqué un but. Pas même un, qu'il a fait deux buts contre Washington. C'était un très bon moment pour prendre le café du matin et voir les faits saillants », a déclaré M. Kotkaniemi, à propos de la performance remarquable de Jesperi contre les champions en titre de la Coupe Stanley, le 1er novembre au Centre Bell. « J'ai presque versé une larme en voyant ça. »

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Mikael pleurait également de rire surtout quand il a vu des images de Jesperi portant la cape du Trône de Fer dans le vestiaire après avoir été nommé la première étoile du match.
« J'ai ri pendant près de 10 minutes », avoua M. Kotkaniemi. « C'est une bonne chose. C'est très gentil. »

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Mikael a également apprécié l'entrevue de Jesperi sur la glace aux côtés de Marc Denis, analyste des matchs pour RDS.
Il fut étonné des compétences en anglais de son fils qui s'était tellement amélioré en si peu de temps en sol canadien.
« C'était aussi un énorme problème, car vous devez faire une entrevue dans une autre langue et il ne parlait même pas anglais il y a un an et demi. Il ne pouvait que dire son nom », a expliqué M. Kotkaniemi, évoquant cet échange mémorable face à face alors que la foule applaudissait de joie. « Maintenant, il gère la situation comme s'il était ici depuis 10 ans. Il progresse chaque jour. »

Ses succès sur la glace
Jesperi a également beaucoup progressé dans sa façon de jouer, selon Mikael.
Il était convaincu que le talentueux joueur de centre trouverait un moyen de s'adapter au style de jeu nord-américain le plus tôt possible.
« Je sais qu'il va être correct. C'est ce genre de jeune qui apprend vite », a félicité M. Kotkaniemi. « Quand il était au niveau junior, il a fait de grands pas, puis il est venu dans notre équipe, dans la meilleure ligue en Finlande, et il a fait de grands pas en une demi-année. Je sais qu'il peut faire la même chose ici. »

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D'après ce qu'il a vu des matchs de Jesperi avec le Tricolore jusqu'à présent cette saison, le vétéran entraîneur est sérieusement impressionné.
« On dirait qu'il joue dans cette Ligue depuis quelques années », a déclaré M. Kotkaniemi. « Il prend de bonnes décisions et de bonnes passes, alors je n'ai pas à m'inquiéter. »
Sans aucun doute, la nature décontractée de Jesperi a également contribué à sa transition et facilité l'adaptation à la vie dans la LNH.
« Il n'est pas stressé. Il est un gars très social. Il aime être au milieu des gens, parler et rire. C'est son style », a expliqué M. Kotkaniemi, qui est heureux d'apprendre que le numéro 15 des Canadiens, surnommé affectueusement ''KK'', s'est rapidement adapté à ses coéquipiers. « Je discute avec lui toutes les semaines pour lui demander comment il va et comment vont les choses avec ses amis de l'équipe. Il a dit que tout allait bien et que ses coéquipiers prenaient très bien soin de lui. »

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Alors, que pense Mikael du surnom de son fils?
« S'ils aiment l'appeler comme ça, c'est correct », a dit M. Kotkaniemi en riant. « Notre nom de famille [Kotka] en anglais est ''Aigle'', alors je croyais qu'il l'appellerait ainsi, mais "KK", c'est bon aussi. »
Être à Montréal
Mikael a regardé quatre matchs au Centre Bell avant que les Canadiens ne partent pour leur périple actuel de trois matchs, qui se terminera mardi soir au Minnesota.
Alors que le premier match qu'il a observé le 27 novembre contre les Hurricanes de la Caroline était quelque peu éprouvant pour les nerfs, il n'a pas laissé ses émotions prendre le dessus sur lui.
« C'est bien de le regarder, qu'il est toujours en route pour quelque part. Gardez juste les pieds sur terre et essayez de tout apprendre », a déclaré M. Kotkaniemi, qui a regardé les matchs aux côtés de son épouse, Kati. « Maintenant, il est temps que les autres prennent soin de lui. Je peux regarder et boire du cola et profiter du jeu. »

Kotkaniemi se prépare pour ses débuts dans la LNH

Mikael est également fasciné par l'expérience du Centre Bell, et profite de chaque minute passée à la patinoire.
« C'est un très bel endroit. Vous pouvez sentir toute la passion. J'apprécie chaque match quand je suis ici », a déclaré M. Kotkaniemi, maintenant un fervent partisan des Canadiens. « Nous espérons toujours que le Tricolore gagne. C'est la première chose. Si Jesperi fabrique quelque chose, c'est très spécial. Mais la première chose que je veux, c'est que le Tricolore se porte bien. »
À Pori, Mikael a confirmé que le niveau d'intérêt pour le jeu de son fils, ainsi que la fiche des Canadiens avaient considérablement augmenté au cours des derniers mois.
« Il y a 80 000 personnes dans notre ville natale. Je pense que tout le monde sait ce qui se passe à Montréal », a déclaré M. Kotkaniemi.
De la pure fierté
M. Kotkaniemi doit rentrer en Finlande mercredi prochain. Il y a donc fort à parier qu'il sera parmi les partisans pour les prochains matchs des Canadiens contre la Caroline, Ottawa et Boston.
Lorsqu'il se rendra à l'aéroport international Pierre Elliott Trudeau pour effectuer son long voyage, il peut être rassuré de savoir que Jesperi continuera à se développer et à s'épanouir avec un club et une ville qui l'adore déjà.
« Je suis très fier. Toute la famille l'est. Sa mère, son frère en Finlande », a conclu M. Kotkaniemi. « C'est bien qu'il soit heureux. »

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