Canadiennes Coupe

BROSSARD - Les Canadiennes ont conclu en beauté leur saison exceptionnelle en ramenant la coupe Clarkson à Montréal.

Les joueuses des Canadiennes rêvaient depuis un bon moment à ce qu'elles ont vécu dimanche, au Centre Canadian Tire d'Ottawa.
En disposant de l'Inferno de Calgary dans un duel serré du début à la fin, les Montréalaises ont vu tous leurs efforts des derniers mois être récompensés, face à la formation qui les avait vaincues 8 à 3 en grande finale l'année précédente.
À l'occasion du dixième anniversaire de la Ligue canadienne de hockey féminin, les Canadiennes - qui avaient remporté le championnat lors de la saison inaugurale de la Ligue - sont passées de la parole aux actes et mis la main sur une première coupe en cinq ans.
« Je l'avais dit plus tôt cette année lorsque nous avions joué contre Calgary au Centre Bell, mais ce n'était pas une occasion de se venger, mais plutôt de se racheter. Pour moi c'était de prouver que nous étions capables de les battre, de prouver que nous étions une meilleure équipe que nous avions démontré l'année dernière à la coupe Clarkson », a indiqué la défenseure Lauriane Rougeau, qui a remporté sa première coupe Clarkson à sa troisième saison dans la LCHF.
« Cette année en finale, nous les avons battues avec notre vitesse et avec notre jeu d'équipe. C'est ça qui s'est passé. Je suis tellement fière de la façon dont s'est comportée notre équipe. »

Cette conquête a mis la boucle sur une saison de rêve pour les Canadiennes. En plus d'amasser près de 16 000 $ pour la lutte contre le cancer du sein lors de l'annuel « Match en rose » le 4 février, cette rencontre a établi un nouveau record d'auditoire pour un match de hockey féminin - outre aux Jeux olympiques - sur les ondes de Sportsnet. Sans oublier que le 10 décembre, elles ont foulé la glace du Centre Bell pour la toute première fois de leur histoire, devant 6 000 spectateurs.
Caroline Ouellette a également inscrit le 130e but de sa carrière dans la LCHF, lui permettant de rejoindre Jayna Hefford au sommet de cette catégorie dans l'histoire du circuit. La capitaine des Canadiennes et de l'équipe nationale féminine Marie-Philip Poulin a mis la main sur trois trophées lors du gala de fin de saison, dont celui remis à la joueuse la plus utile du circuit. Poulin et ses coéquipières ont joué devant des salles combles durant toute la saison en plus de voir une constante croissance sur les différentes plateformes numériques de l'équipe. Avec l'aide des Canadiens de Montréal, elles ont également déniché deux commanditaires majeurs en Ford et Esso.
Ayant remporté la coupe Clarkson en 2009 à l'âge de 16 ans avant de prendre le chemin de la NCAA avec l'Université de Boston, Poulin a non seulement été témoin de cette croissance, mais a joué un rôle de premier plan dans la progression du hockey féminin au cours de la dernière décennie. Elle également la preuve vivante du pouvoir qu'ont les modèles sur les jeunes, un peu comme l'a fait Ouellette avant de devenir sa coéquipière.
« Le hockey féminin touche de plus en plus de petites filles. On voit qu'elles sont passionnées par le hockey. Quand j'ai remporté mes trophées en fin de semaine, je les ai remerciées d'essayer le hockey, pour voir comment le sport a grandi et pour partager notre passion », a souligné Poulin, double médaillée d'or olympique et meilleure marqueuse de la LCHF au cours des deux dernières saisons.
« C'est ça que nous sommes en train de faire, de devenir des modèles pour elles pour qu'elles puissent rêver de jouer un jour pour les Canadiennes ou de faire partie de l'équipe nationale. C'est un de nos buts. C'est un rêve pour nous toutes de voir comment notre sport évolue. »

Sur le point d'amorcer sa carrière d'entraîneuse avec l'équipe canadienne, Ouellette possède déjà de l'expérience au niveau du développement des jeunes hockeyeuses, ayant dirigé à deux reprises une équipe féminine au Tournoi international Pee-Wee de Québec. Admettant qu'elle est abasourdie lorsqu'elle pense à toute la progression de son sport depuis sa jeunesse, elle sait qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
« J'entends souvent des personnes dire qu'ils n'en reviennent pas du niveau de talent des femmes, et ce sont des gens qui n'avaient regardé de nos matchs avant. C'est sûr que la télé ralentit un peu le rythme, mais lorsque les gens viennent nous voir en personne, ils sont renversés par la qualité de notre hockey », a conclu Ouellette.
« C'est notre défi et notre éternelle lutte. Mais ce qui me donne espoir est que lorsque je demandais aux filles de mon équipe Pee-Wee] ce qu'elles voulaient faire plus tard dans la vie, la moitié d'entre elles voulaient devenir un jour des hockeyeuses professionnelles et des joueuses des Canadiennes. »
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*Pour appuyer le développement du hockey féminin, apprenez-en davantage sur la campagne « 25 pour 10 » de la LCHF : [thecwhl.com/support
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