Daniel-Audette

BROSSARD - Il y a trois ans, Daniel Audette attirait l'attention lors du repêchage. Normal, quand on est le fils d'un ancien joueur des Canadiens de Montréal.

Aujourd'hui, le jeune homme de 20 ans ne s'en fait plus avec la pression qui vient avec son nom de famille.
«Quand je suis arrivé à mon premier camp de développement il y a trois ans, c'est certain que je sentais une petite pression, mais là je pense qu'elle a un peu disparu et que je peux faire mon propre nom», a confié le fils de Donald Audette lors de son passage au Complexe Bell de Brossard avec ses coéquipiers des IceCaps de St. John's, avant la pause du temps des Fêtes.
Audette en est à sa première année chez les professionnels. À 20 ans, il doit composer avec une tonne de changements dans sa vie. Il a donc déjà beaucoup de choses auxquelles penser. Il se retrouve notamment pour la première fois seul avec des colocataires, sans parents ou famille de pension pour lui préparer à manger ou le libérer des tâches ménagères.
«Dans les rangs juniors, les gens de la pension en font beaucoup pour toi et là, tu es tout seul. J'habite avec Jonathan Racine et Jérémy Grégoire et on doit s'occuper de la maison. C'est la vraie vie, c'est du hockey professionnel et c'est vraiment rendu un emploi», a-t-il souligné, ajoutant que Grégoire est un très bon chef cuisinier et qu'ils réussissent «étonnamment» à garder la maison très propre.
Si les tâches augmentent dans la vie quotidienne, il en est tout autant sur la glace. Audette affirme gagner en confiance depuis le début de l'année. Il a également l'occasion de se démarquer, vu le nombre important de rappels effectués par le grand club depuis le début de la saison.
«Ça lui donne plus de temps de glace. Il a non seulement l'occasion de jouer sur le premier trio, mais aussi sur le premier avantage numérique. Et même s'il était déjà du premier jeu de puissance, on le place maintenant à une position différente. Au lieu d'être dans le centre, il est dans une situation où il touche la rondelle encore plus. Le jeu vient plus souvent de lui que lorsqu'il est simplement au centre où il doit se libérer de la pression adverse ou chercher les rondelles libres», a expliqué son entraîneur-chef Sylvain Lefebvre.
Audette est conscient de la chance qui s'offre à lui.
«C'est vraiment le fun pour les gars qui sont rappelés et en même temps, ça me donne une chance de jouer plus avec les IceCaps, alors j'essaie d'en profiter au maximum. J'essaie de montrer ce que je suis capable de faire», a dit celui qui a inscrit 10 points, dont trois buts, en 29 matchs cette saison.
Il peut également profiter des conseils de son père, qui tente de regarder le plus de ses matchs possible, bien qu'il soit souvent sur la route, puisqu'il est recruteur amateur pour le Tricolore.
«Il me texte ou m'appelle après les parties pour me donner des petits conseils qui pourraient m'aider pour mon match suivant», a dit le jeune Audette.
Et ce sont des bons conseils? «Oui, il sait de quoi il parle!» a-t-il répondu en riant.
Le joueur de centre s'inspire aussi un peu de Brendan Gallagher, puisqu'ils ont deux points communs : tous deux ont été repêchés tardivement au 147e rang et ils sont plus petits que la moyenne.
«Il a réussi à faire l'équipe alors ce que je me dis, c'est que moi aussi je pourrai y arriver un jour. S'il l'a fait, pourquoi pas moi?» a-t-il mentionné.
Changement d'attitude
Dans le junior, on reprochait parfois à Audette d'afficher un langage corporel négatif. À St. John's, il le fait beaucoup moins. La raison de ce changement?
«Je ne le laisse tout simplement pas faire! a lancé Lefebvre.
«Je le lui rappelle chaque fois. Je veux qu'il essaie de chasser le langage corporel négatif, mais aussi celui qui donne des informations à l'autre équipe, comme des blessures, des frustrations, peu importe. Il ne doit pas se déconcentrer», a expliqué le pilote.
L'ancien du Phoenix de Sherbrooke apprécie quand «Sly le remet à sa place».
«Ça aide vraiment mon jeu. Quand ça va moins bien, j'essaie de me concentrer et de contrôler ça», a-t-il admis.