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MONTRÉAL - Qu'est-ce qui est imposant, poilu et qui chausse des patins?
Jusqu'à la fin février, seul Youppi! répondait à ces critères, mais dernièrement, un autre membre du Tricolore s'est fait un nom à Montréal.

Le jeu des comparaisons entre Jordie Benn et la mascotte des Canadiens s'arrête toutefois là.
Le défenseur de 29 ans, lui, ne donnait pas l'impression d'avoir envie de distribuer des câlins lorsqu'il a renversé Tanner Glass au premier match des séries ce printemps.

Il faut cependant admettre qu'il est quand même difficile de parler de Benn sans mentionner sa barbe orangerousse.
Après tout, cette barbe a poussé au même rythme que sortait de l'ombre son propriétaire. Le natif de Victoria, en Colombie-Britannique est passée de joueur autonome jamais repêché, jouant dans l'ombre de son frère vedette Jamie Benn, au défenseur fiable qui peut écouler les pénalités et qui prend des décisions intelligentes avec la rondelle.
«Il s'est rendu à la LNH en premier, alors je serai évidemment toujours le frère de Jamie. J'ai dû me faire pousser une barbe pour me différencier de lui, a admis en riant le vétéran de six saisons dans la LNH, barbu depuis quatre ans.
«Maintenant, je suis le Benn barbu
D'accord, mais il est aussi le Benn sur lequel l'entraîneur-chef Claude Julien aimait bien compter lors de situations critiques.
Si la victoire était toujours à l'enjeu dans les derniers instants d'un match, les chances étaient bonnes que Jordie - qui gagne principalement son chèque de paie grâce à son jeu dans son territoire - soit sur la glace.
Il a aussi tiré son épingle du jeu offensivement, en inscrivant deux buts en mars, et en étant utilisé en moyenne pendant plus de 20 minutes durant les séries, au sein de la deuxième paire de défenseurs - en remplacement d'Alexei Emelin, aux côtés de Jeff Petry.
Effectivement, le colosse de 6 pi 2 po et 200 lb est plus qu'un autre visage poilu.
«Je peux avoir ma propre identité ici. Je vivais un peu dans l'ombre de Jamie [à Dallas], alors c'était bien de pouvoir venir ici et de faire mes propres affaires, a indiqué le plus vieux des Benn, qui a joué pendant cinq saisons avec son frère, avant d'être échangé à Montréal le 28 février dernier en retour de Greg Pateryn et d'un choix de quatrième tour en 2017.
«Je jouais là où ils avaient besoin de moi [à Montréal]. Certains gars ont été blessés, donc j'ai dû remplir un plus grand rôle. Ç'a été une bonne expérience pour moi; c'était amusant de venir jouer au hockey ici.»
Si les statistiques web sont aussi considérées, il était aussi amusant à regarder; l'arrière a été la vedette d'une des vidéos les plus vues sur HabsTV cette saison, même s'il n'est arrivé qu'en fin de campagne.

«Les fans à Dallas sont bons, mais lorsque tu arrives dans un endroit comme Montréal, ils deviennent fous, a reconnu Benn, qui a pratiquement doublé son expérience en séries (13 MJ) avec six rencontres face aux Rangers.
«Je ne pouvais même pas m'entendre penser sur la glace, c'était tellement bruyant. C'était toute une expérience.»
Si l'aventure s'est conclue trop tôt, Benn a hâte de reprendre là où il l'a laissé, l'automne prochain.
Normalement, ça ne devrait pas être une situation problématique pour un joueur qui a encore deux ans de contrat en poche, mais le repêchage d'expansion de cet été présente un défi unique pour le directeur général Marc Bergevin.
Si le grand patron des Canadiens décidait de protéger sept attaquants le 18 juin prochain, il ne resterait de la place que pour trois défenseurs sur la liste de protection.
Une situation délicate, évidemment, mais Benn est clair quant à sa préférence.
«La ville, le buzz, c'est le paradis du hockey ici. C'est bien d'être venu ici, je n'aurais pu atterrir dans une meilleure ville, a conclu le défenseur, qui pour l'instant, est lié avec le Tricolore jusqu'en 2018-2019.
«Je veux rester ici. J'aime cette ville et j'aime les gars qui sont ici.»