Charles Hudon

BROSSARD - Quand Victor Mete, Charles Hudon et Jacob de la Rose sont entrés dans le vestiaire mardi matin, ils ont vu que leurs noms étaient sur la liste des trios pour l'entraînement. Mais malgré tout, ils ne savaient pas encore qu'ils allaient officiellement commencer l'année à Montréal.

Il y avait de l'excitation dans l'air dans le vestiaire après l'entraînement au Complexe Sportif Bell. Les jeunes attendaient la publication officielle de la formation des 23 joueurs, alors que le verdict tombait à 17h.
«Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer, mais je sais que mes parents attendent vraiment le coup de fil. D'après moi, ils doivent rafraîchir le Twitter toutes les deux minutes!» a lancé Hudon, quelques heures avant de pouvoir enfin donner ce coup de fil espéré.
Mais pour lui le travail n'est pas fini. Au contraire.

«Dans la Ligue nationale, quand tu es jeune, il y a toujours quelque chose à apprendre, c'est certain. C'est un rêve d'être ici avec les Canadiens, alors il faut que je vive pleinement toutes les chances que j'ai», a admis le Québécois de 23 ans.
Dans le cas de Mete, son séjour avec les Canadiens se poursuit. Une place à la ligne bleue s'est libérée lorsque le nom du défenseur David Schlemko a été placé sur la liste des blessés.
«Il est évident que le travail n'est pas terminé ici. En espérant que j'aie une autre chance après aujourd'hui et que je puisse continuer à leur montrer que j'ai ma place ici», a indiqué le jeune de 19 ans, dont le nom est sur toutes les lèvres depuis le début du camp.

Mete n'a pas juste charmé les amateurs de Montréal et la direction de l'équipe. Il a aussi gagné la confiance de ses coéquipiers et de son gardien de but Carey Price.
«Il est très calme avec la rondelle. On le regarde jouer et il a beaucoup de confiance. Il a une belle vision du jeu. Ça prend une personne spéciale pour arriver dans la LNH et jouer avec autant de calme», a indiqué le gardien vedette.
Vétéran de 30 ans, Price sait ce que c'est que d'arriver dans un nouvel environnement professionnel à un jeune âge. Il tentera d'aider du mieux qu'il le peut son coéquipier sur la glace.
«J'essaie de communiquer avec lui le mieux possible, lui laisser savoir ce qui se passe. Je n'ai jamais vraiment aimé lui dicter ce qu'il devrait faire. Je laisse généralement ça à son partenaire. Mais je fais la même chose avec tout le monde de toute façon», a poursuivi Price.
Ce dernier n'est pas inquiet pour le jeune, car il sait que Mete sera bien entouré durant son séjour à Montréal, dont la durée n'est évidemment pas encore connue.
«On a beaucoup de vétérans qui sont là et qui ont beaucoup appris dans cette ligue et je pense qu'il y a de bons joueurs qu'il peut admirer.»
Le vent de jeunesse qui souffle dans le vestiaire apporte une ambiance parfois plus légère, qui doit sans doute rappeler de bons souvenirs aux plus vieux.
«C'est toujours spécial pour un gars de 19 ans de pouvoir s'amener ici et jouer. On peut voir le sourire sur son visage. Il a du plaisir. C'est toujours agréable de voir un jeune vivre ça, en ayant moi-même vécu quelque chose de semblable», a souligné le numéro 31.

Quant à De La Rose, il a connu un début de camp plutôt discret avant de se signaler avec notamment deux buts dans le match de samedi face aux Sénateurs d'Ottawa lors de la dernière rencontre présaison des siens.
Un peu comme il l'avait fait l'an passé dans la Ligue américaine, le Suédois a mis un peu de temps à trouver son erre d'aller.
Quelle a été sa recette miracle?
«J'ai commencé à manger du gruau tous les matins», a lancé à la blague le jeune de 6 pi 3 po et 210 lb.
Plus sérieusement, De La Rose a admis avoir fait le plein de confiance et appris beaucoup de son entraîneur avec les IceCaps de St. John's, Sylvain Lefebvre.
«Je pense que ç'a beaucoup à voir avec la confiance. Je ne suis pas devenu un joueur différent du jour au lendemain. J'ai continué à travailler sur certaines choses et j'ai essayé de jouer avec plus de confiance en m'impliquant davantage. En même temps, tu veux être responsable défensivement. Tu ne dois pas nécessairement prendre de risque, mais peut-être plus sauter dans le jeu et être plus impliqué avec la rondelle, a expliqué De La Rose.

«J'ai beaucoup parlé avec Sly la saison dernière. Il m'a dit d'en faire plus, comme de patiner avec la rondelle et être plus impliqué. De ne pas trop penser sur la glace. Chaque année qui passe apporte plus d'expérience et je pense que j'ai eu une bonne deuxième moitié de saison l'an passé. J'ai joué plus de 20 minutes par match et gagné en confiance. J'ai joué en avantage numérique aussi et j'essaie d'avoir ici cette même confiance que j'avais en fin de saison», a expliqué l'attaquant de 22 ans.
Rien n'est encore acquis pour ces trois jeunes joueurs, mais parions qu'ils vont tout donner pour rester avec le grand club le plus longtemps possible.