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MONTRÉAL - On s'est récemment entretenu avec le musicien Sam Roberts, qui est en quarantaine avec sa famille dans le quartier montréalais de Notre-Dame-de-Grâce.

Le sextuple lauréat du prix Juno profite de son temps libre pour terminer un projet important pour le travail tout en s'occupant des travaux scolaires de ses enfants et en regardant quelques vieux matchs des Canadiens qui sont présentés à la télévision.
Merci d'avoir pris le temps de nous parler! Nous espérons que votre famille et vous êtes en sécurité et en bonne santé.SAM ROBERTS: Merci, de même pour vous. J'ai un emploi du temps très chargé ces jours-ci. J'ai dû changer mon horaire pour avoir le temps de vous parler - entre sortir les poubelles et regarder l'herbe pousser. Je suis très occupé ces jours-ci. (rires)
Quels projets - professionnels ou personnels - ont été mis « sur pause » avec tout ce qu'il se passe en ce moment? On a découvert que vous venez de terminer un nouvel album…SR:Tout cela s'est produit au moment où nous avions consacré les trois dernières années de notre temps et de nos efforts pour créer cet album. On avait presque terminé. Et puis en mars, le projet a été mis sur pause en raison de la pandémie. Mais malgré tout, on a réussi à terminer l'album et on est très heureux. Je pense que si j'avais dû attendre un an et demi avant de terminer l'album, cela aurait été de la vraie torture. Ça m'a permis de me changer les idées, même si c'était étrange d'enregistrer de la musique tout en enseignant les mathématiques et le français. C'était quelque chose de vraiment unique.
À quoi ressemble une journée de tous les jours pour vous?SR:Pour être honnête, je me réveille un peu plus tard que d'habitude. Il y a un peu moins de pression pour se lever. Mais nous avons trois enfants, et chacun d'entre eux doit faire ses devoirs quotidiennement. Alors, on se réveille, on descend, on fait du café très fort, et puis on ouvre les livres. C'est la quatrième fois de ma vie que je fais la troisième année, je suis donc devenu un véritable expert en géographie, en mathématiques et en lecture au niveau de la troisième année. Je fais ça durant les deux premières heures de la journée. Et puis nous devons mettre les enfants dehors, parce qu'il y a trop d'énergie à l'intérieur. Alors ils vont jouer dans la cour. Et puis j'essaie de retourner au travail, mais je finis par être distrait et par regarder un vieux match des Canadiens, la course aux séries éliminatoires de 1996 ou quelque chose du genre. Je n'arrive pas à croire le nombre de matchs de hockey que j'ai réussi à rattraper durant cette période.
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Vous êtes un grand amateur de sport. Qu'avez-vous fait afin de remplacer le trou laissé par la pause du sport durant cette crise?SR:Oui, je suis aussi un grand amateur de soccer. C'est incroyable de voir à quel point on peut s'investir émotionnellement dans quelque chose qui s'est déroulé il y a 30 ou 40 ans. Tu regardes de vieux matchs et tu remarques des choses étranges comme, par exemple, les vieux patins. J'avais oublié à quoi ressemblaient les patins à l'époque. Et les casques ressemblaient à ça…. et tu revis le moment comme si c'était aujourd'hui. Ça fait partie de la magie du sport. Je regarde les vieux matchs de la Ligue des champions au soccer et les vieux matchs de séries au hockey. Heureusement, on a accès aux matchs, sinon je ne sais pas trop ce que je ferais.

Quelle leçon positive tirez-vous de toute cette situation?SR:Je n'ai pas à voyager. Et même si j'ai hâte de retourner sur scène, c'est un mode de vie qui vous amène souvent loin de chez vous. Les athlètes professionnels ont un mode de vie similaire. Il faut voir ça comme une opportunité de passer du temps à la maison. Peut-être trop de temps parfois. (rires) Et je suis convaincu que ce n'est pas seulement trop de temps pour les parents. Je suis sûr que les enfants se disent aussi: ''Papa, laisse-moi avoir la télécommande''. C'est quelque chose que je prends en compte.
Ça fait longtemps que je n'ai pas été en mesure de jouer de la musique, et je me rends compte un peu plus chaque jour à quel point j'en ai besoin, à quel point j'aime ça et à quel point j'ai hâte de pouvoir le refaire.
Ce genre de perspective est difficile à obtenir. Parfois, il faut que quelque chose de radical se produise pour que ce genre de message soit vraiment compris. Et je ne peux pas imaginer quelque chose de plus radical que ce que nous vivons tous en ce moment. Donc, la perspective. C'est un peu intangible, je suppose, mais c'est important.

Qu'avez-vous le plus hâte de faire une fois que les choses reprennent leur cours normal?SR:J'ai une liste assez longue de choses que je veux faire. C'est enfin le printemps à Montréal: on a vécu durant six ou sept mois avec les difficultés de l'hiver. Le printemps est comme notre récompense, et le faire de ne pas pouvoir aller sur une terrasse pour boire de la bière semble être une punition cruelle et inhabituelle en ce moment. J'avais vraiment envie d'aller voir un match de hockey, toutes ces choses que nous considérons comme allant de soi. Quittez NDG. Mon souhait de quitter les confins de NDG serait probablement le premier. (rires)

Sam Roberts Band

Avez-vous essayé de nouveaux passe-temps? Apprenez-vous de nouvelles habiletés?SR:J'essaie vraiment d'améliorer mon jardinage en ce moment. Ma pelouse a besoin de travaux. Elle a besoin de beaucoup de travail, mais j'ai le temps de m'y mettre. C'est donc mon principal passe-temps : essayer de faire pousser des choses. J'ai énormément de respect pour les agriculteurs et les enseignants, deux autres leçons que j'ai apprises durant cette pandémie.
Nous avons vu la performance "Isolation Jubilation Sensation" (Sam et ses enfants interprètent "We're All In This Together" depuis leur domicile, voir ci-dessous). Nous savons quelle sera la réponse à cette question, mais selon vous : si vous deviez choisir une de vos chansons pour qu'elle corresponde à la situation actuelle, quelle serait la chanson et pourquoi?SR:Je ne pense plus que ce serait mon choix, je pense que cette chanson a déjà été adoptée. Je suppose que je n'aurais jamais pensé en 2012, lorsque j'ai écrit la chanson, qu'elle s'appliquerait un jour comme elle le fait au monde dans lequel nous vivons.
Je pense que la chanson "We're All In This Together" est l'un des points positifs, et on remarque cet esprit de communauté. Montréal a été l'un des endroits les plus touchés par cette situation et nous avons dû nous serrer les coudes. Je ne peux parler que du niveau communautaire, comme la façon dont nos voisins se traitent les uns les autres, s'entraident et s'occupent les uns des autres. Cela a été une chose incroyable à voir. Je pense que ça nous aura tous affectés, en ce sens, de manière positive à l'avenir. Je pense que nous allons certainement en sortir avec une ville et une communauté plus unies.
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Pouvez-vous nous donner des recommandations de quarantaine?SR:Si vous voulez ressentir la liberté sous sa forme la plus complète, ce dont nous avons tous besoin en ce moment, regardez Ferris Bueller's Day Off. Ce serait ma seule recommandation de film.
Ayez toujours plusieurs sacs d'Oreos à votre disposition. Ils sont toujours l'outil de corruption le plus efficace quand il s'agit de gérer une famille. J'espère qu'ils vous aideront d'une manière ou d'une autre.