Dumont-Youth-1

Ce n'est jamais facile de grandir, particulièrement dans le monde du sport qui change sans arrêt. Cela requiert beaucoup d'effort afin de s'adapter et de surmonter les défis auxquels chaque athlète doit faire face dans la deuxième moitié de sa carrière.
Mais la jeunesse est un cadeau de la nature.
C'est quelque chose d'impossible à maintenir ou répéter. Ces jeunes aux plusieurs habiletés pouvant créer une étincelle recherchée par une équipe, comme ce fut le cas pour les Canadiens au cours des séries.

Avec Cole Caufield, Alexander Romanov, Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi disputant des minutes importantes dans les succès de l'équipe, les Canadiens possèdent quatre des huit plus jeunes joueurs qui prennent toujours part aux éliminatoires. Caufield et Kotkaniemi sont respectivement les deuxième et troisième plus jeunes.
Ils ne sont pas non plus là pour uniquement prendre de l'expérience.
Oui, l'utilité des vétérans dans l'équipe n'est pas négligeable alors qu'ils peuvent aider à instaurer une mentalité de gagnant dès un jeune âge, mais le rajeunissement de l'équipe est tout aussi important.
Ces jeunes sont directement liés aux succès de l'équipe tout en tentant de consolider leur place dans une formation qui ne cesse de surprendre. C'est la réalité d'une recrue dans la LNH.
Bien que ce ne sont pas tous ces joueurs qui puissent élever leur niveau de jeu d'un cran sous la pression des séries, il ne fait aucun doute que Suzuki semble s'établir comme étant un élément clé quand ça compte.
La créativité qu'il détient en possession de rondelle amène les autres à améliorer leur jeu, mais fait aussi en sorte que l'équipe se retrouve rapidement en territoire adverse et, très souvent, arrive à marquer un but.
Suzuki aligne vitesse, talent et calme. Son intelligence supérieure à la moyenne lui permet aussi de combiner ses habiletés afin d'exécuter des jeux à haute vitesse, ce qui laisse très peu de temps à ses adversaires pour s'adapter et tenter de le freiner.
Ça ne sert à rien d'être talentueux si tu ne peux pas l'utiliser dans des situations complexes et cruciales, tout en essayant de prendre la bonne décision.
Malgré toutes ses forces, aucune n'est plus importante que le petit ordinateur qui se situe entre ses deux épaules.
« Il est en mesure d'analyser les situations et de s'ajuster », a affirmé l'entraîneur-chef par intérim Dominique Ducharme. « À chaque fois qu'on parle des petits détails dans son jeu, il est en mesure de s'adapter rapidement. Il progresse. Son potentiel est énorme. Je pense qu'il peut devenir encore meilleur. »

On peut en dire autant d'un autre jeune joueur qui a joué dans la NCAA, au Championnat du monde junior, dans la LAH et dans la LNH cette saison et qui a laissé sa marque dans tous ces championnats.
Si Caufield continue d'accumuler les trophées à la suite de sa saison exceptionnelle dans la NCAA, il est rapidement passé au prochain niveau en utilisant ses talents sous-estimés de passeur pour conserver sa place dans la formation après un début de séries marqué par une approche prudente.
Sa volonté de tirer au but ne peut être égalée que par sa belle personnalité qui semble s'être propagée à l'ensemble des vétérans de l'équipe.
Une chose est sûre: le grand sourire de Caufield et son excitation a revigoré les partisans, mais aussi les joueurs.
Et comme les autres jeunes joueurs, le meilleur est encore à venir pour Caufield, l'une des recrues les plus intelligentes sur la patinoire.
Lorsqu'il ne marque pas de buts en prolongation, celui qui se décrit comme un étudiant du hockey analyse ses performances avec le genre d'intensité et d'attention qu'on s'attendrait de quelqu'un qui est prêt à faire la différence, ce qui est déjà survenu à quelques reprises cette saison. Et il le fait avec l'aide de vétérans qui sont très heureux de partager leur savoir-faire.
« J'ai beaucoup appris en ce qui concerne l'importance de l'expérience et de comment ça peut aider une équipe à gagner », a expliqué Caufield. « C'est bon d'avoir des gars qui ont remporté la coupe et qui savent ce qu'ils font. Lorsqu'ils parlent, tu te dois d'écouter. C'est comme dans un cours. Tu veux écouter ce qu'ils ont à dire. »
Il faut aussi parler du contexte dans lequel Suzuki et Caufield se sont développés. Dans un marché comme celui de Montréal qui vibre pour le hockey, il y a peu de place pour faire des erreurs et la clémence des partisans est très limitée.
Cela rend leur performance encore plus impressionnante. Ils font face à des défis tout en représentant l'espoir et le rêve de toute une ville et d'un groupe de partisans à travers le monde.

On peut en dire autant de Romanov qui ne fait que commencer sa carrière en séries éliminatoires. C'est aussi le cas de Jake Evans qui est énergétique et intelligent à chaque fois qu'il est inséré dans la formation.
Mais Caufield, Suzuki, Romanov et Evans ne sont pas seuls.
Jesperi Kotkaniemi a, lui aussi, certainement fait sa marque en inscrivant des buts importants malgré une pression grandissante à son endroit.
En fait, vous pourriez dire qu'il a complètement transformé son jeu, allant d'un joueur qui parvenait à montrer quelques signes de son potentiel lors de sa saison recrue à un attaquant de puissance qui fait des ravages en échec-avant en se montrant supérieur au niveau de la robustesse.
Le Kotkaniemi des séries devient tranquillement un élément important tout en fournissant une production offensive essentielle aux succès de l'équipe.
« Il est à son meilleur lorsqu'il est dynamique, lorsqu'il patine, lorsqu'il est en possession de la rondelle, lorsqu'il est robuste et lorsqu'il utilise son tir et son talent », a décortiqué Ducharme.

Les Canadiens ne compteront jamais sur un seul joueur, bien que les performances de Carey Price soient cruciales, comme c'est le cas pour tous les gardiens de la LNH.
Le Tricolore utilise ses quatre trios, une belle représentation de ce que devrait toujours être un effort d'équipe menant à des victoires.
La vérité est que l'équipe a besoin de tous ses joueurs, jeunes et plus âgés, pour être tirée vers les sommets.
Mais il faut aussi s'attendre à ce que les vétérans fassent leur part.
Ça n'arrive pas à chaque année qu'un groupe de jeunes joueurs excitants et talentueux prennent des responsabilités et livre la marchandise avec la même passion et exubérance qui se propage rapidement dans toute l'équipe.
Si les vétérans mènent la charge, le mouvement de jeunesse apporte l'énergie dont ont besoin les Canadiens pour faire face aux défis qui se présentent devant eux.