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BROSSARD - C'est en ayant en tête le vieil adage «La défense est la meilleure des attaques» que Claude Julien a dirigé l'entraînement matinal, lundi au Complexe Bell de Brossard.

Peu à peu, le nouvel entraîneur-chef des Canadiens appose son empreinte sur l'équipe. Selon lui, c'est en améliorant le jeu en zone défensive que l'attaque pourra enfin retrouver son élan.
«Si on peut être meilleurs en défense, on aura plus de chances de marquer. Quand tu bloques rapidement un jeu de l'adversaire, tu crées des revirements, tu récupères la rondelle et tu te retrouves à l'attaque. C'est une question de temps de possession, a résumé Julien.
«Si tu passes les deux tiers de ta présence en zone défensive, il ne te reste pas beaucoup de temps pour attaquer. Tout part de la défense. Et pour ce qui est de compter des buts, il y a assez de talent ici, ça va revenir, je ne suis pas inquiet», a-t-il ajouté.

Les joueurs adhèrent à son système et dans le vestiaire, le mot récurrent était «défense».
«On se concentre sur notre zone, afin d'y passer le moins de temps possible. Moins on y est, plus on est en zone adverse. Pour l'instant, il faut faire avorter les jeux de nos adversaires pour ravoir la rondelle quand on se trouve de notre côté de la patinoire. On essaie ensuite d'en sortir avec vitesse», a souligné le défenseur Jeff Petry.
Intensité
Le rythme de l'entraînement a été particulièrement élevé durant près d'une heure et c'est ce que Julien veut voir de ses joueurs en tout temps.
«L'intensité va se transporter dans les matchs. Si on a l'habitude de travailler fort dans des entraînements, je voudrais que ça vienne aussi naturellement dans les matchs. C'est important et c'est ce qu'on vise avec ce genre de séances», a précisé le pilote.
C'est pourquoi il a fait des simulations à trois contre trois où les joueurs se sont donnés à fond. Le jeu de transition a également longuement été travaillé.
«Jusqu'à maintenant, tous les entraînements se sont terminés avec des exercices à trois contre trois. Tu ne peux pas gagner dans cette ligue si tu n'es pas prêt à te battre en fond de territoire et dans les coins. On travaille fort, mais c'est la seule façon de s'améliorer», a indiqué Brendan Gallagher.

Ce tempo élevé a plu aux joueurs, qui semblent avoir très bien saisi le message de Julien.
«C'est bien. Ça nous prépare mieux pour les matchs, parce que c'était presque le rythme d'une partie. On est allés sur la glace et on a compétitionné. C'était assurément une bonne chose», a déclaré Alex Galchenyuk, qui pilotait un trio avec Paul Byron et Gallagher.
Byron abondait dans le même sens.
«Notre équipe travaille très fort et il faudra être encore plus intenses à chaque match. SI on s'entraîne avec intensité, c'est comme ça qu'on va jouer», a-t-il noté.
New York, New York
C'est à New York que les hommes de Julien pourront démontrer s'ils peuvent appliquer les récents enseignements qu'ils ont eus. Le Tricolore s'est donc envolé en après-midi pour la Grosse Pomme, où il affrontera les Rangers mardi soir.
Si le classement restait intact, ces deux formations s'affronteraient en séries. Les Canadiens sont toujours au premier rang de l'Atlantique, mais avec leurs récents déboires, leur avance a fondu comme neige au soleil.
«On regarde un peu le classement - ça te démontre si tu joues du bon hockey ou non. On n'a pas joué de notre mieux au cours des dernières semaines et les équipes se rapprochent de nous. On doit continuer à travailler fort et trouver des façons de gagner», a indiqué Paul Byron.

L'équipe de sa ville natale, les Sénateurs d'Ottawa, font partie de ces équipes qui chassent le Tricolore et le premier rang. Ils n'accusent plus que deux points de retard, mais ont deux matchs en main.
Nul besoin de dire que les joueurs n'ont pas à chercher bien loin pour trouver une motivation pour leur prochaine rencontre.
«Il nous reste 23 matchs à jouer, mais toutes les équipes veulent participer aux séries. Les parties sont de plus en plus serrées. Demain (mardi), ce sera une soirée où l'intensité sera celle d'un match des séries et on devra être prêts pour ça», a ajouté le numéro 41.
Julien a admis qu'il était difficile pour lui de trouver rapidement des solutions pour une équipe qu'il n'observait pas il y a une semaine à peine, mais a réitéré qu'il avait confiance en sa troupe.
«J'ai des joueurs dans ce vestiaire qui veulent vraiment bien faire. Ils veulent avoir du succès. Ils sont très réceptifs et ils y croient», a-t-il dit.
Mais à voir une telle glissade de la part de l'équipe dont il vient de prendre les rênes, qui a une fiche de 2-7-1 à ses 10 dernières sorties, est-ce qu'il y a lieu de paniquer? Non, affirme Julien.
«On ne devrait jamais paniquer. Est-ce qu'il y a urgence? Évidemment que oui. Il faut se remettre sur les rails, mais il faut le faire de la bonne manière. Ce n'est pas en trichant à l'attaque en se disant qu'il faut gagner que ça va marcher. On va essayer de bien jouer et si on le fait, les résultats suivront», a assuré l'entraîneur-chef, qui dirigera un 999e match dans la LNH, mardi.